VIDEO. Convoi de la liberté : “On défend le pouvoir de vivre”, dans les rangs des manifestants au départ de To – LaDepeche.fr

l’essentiel Toulouse a été le point de ralliement de plusieurs convois de la liberté ce jeudi matin. Vers 12 heures, les centaines de véhicules rassemblés ont repris la route sous les klaxons et les encouragements en direction de Montauban puis à Cahors. Tous sont animés par la volonté de “retrouver leurs libertés”. 

Une odeur de café et de croissants s’échappe d’une table de camping déployée sur le parking de la base nautique de Sesquières à Toulouse. La centaine de personnes présentes s’abreuve. Il est aux alentours de 9 h 30 du matin. L’atmosphère rappelle le premier rendez-vous des Gilets jaunes sur le parking d’Auchan à Balma en novembre 2018. Quelques bruits de pots d’échappement de motards viennent troubler les discussions. « C’est le grand jour », clame un automobiliste tout en klaxonnant en arrivant sur le parking. Comprendre jour de départ pour Paris. En effet, depuis plusieurs jours voire semaines, d’abord virtuellement, un « convoi de la liberté » s’organise en France. Cette mobilisation nationale s’inspire largement de ce qui se déroule à Ottawa au Canada où des manifestants paralysent la ville.

Ce jeudi, c’est le moment de mettre à exécution l’itinéraire longuement discuté en amont via les réseaux sociaux. Des voitures venant de Perpignan mais aussi de Castres, d’Albi ou encore de Saint-Gaudens arrivent en flux continu. « Ce n’est pas comme au Canada, nous n’avons pas les énormes camions mais ce qui se passe c’est déjà énorme », commente Marianne, la cinquantaine, manager à Perpignan. Elle a pris le départ la veille et a rejoint un contact sur Toulouse chez qui elle a passé la nuit. C’est d’ailleurs avec lui qu’elle embarque en direction de Paris puis Bruxelles. Selon elle, ce mouvement est « pacifiste » et n’a que pour unique but de montrer que la France « est le pays des droits de l’Homme ». Près de cette femme, les voitures et camions aménagés affluent. Des notes de saxophone résonnent. L’ambiance est détendue. Les esprits se réveillent doucement après une nuit passée pour certains, dans leurs véhicules. Nicolas, chauffeur routier dans les Pyrénées-Orientales fait partie de cette catégorie. « Je suis un ardent défenseur des libertés et pour moi aujourd’hui, elles sont bafouées, tronquées », argumente-t-il.

Un ras-le-bol général

Ce quadragénaire, chef d’entreprise, à la barbe mal rasée, n’est pas un « révolutionnaire » simplement un citoyen en colère qui « veut retrouver la vie où on pouvait aller boire un café sans un QR code ». Nicolas se défend d’être un Gilet jaune, il préfère d’ailleurs parler du convoi comme d’une aventure humaine. Juste derrière lui, un peu perdue, une femme chevelure frisottante cherche son chauffeur. « Je ne peux pas aller jusqu’à Paris je m’arrête à Cahors parce que n’ayons pas peur des mots, y en a ras le bol », avoue sans détour Martine, 60 ans, habitante de Colomiers. À peine le temps d’évoquer l’instauration de ce fameux pass et son covoitureur vient de la retrouver. Plus les minutes passent, plus le nombre de véhicules augmente. Sur le rond-point de Paris à quelques mètres de là, une autre centaine de convoyeurs s’affaire.

Des sacs de courses entiers de denrées récoltées ou généreusement données par des soutiens s’accumulent sur le bord du trottoir. « Je suis très émue par tout cela. Je suis une Gilet jaune pure et dure, j’étais sur les ronds-points tous les samedis alors je suis forcément là aujourd’hui », assure Mai, infirmière à la retraite. Cette sexagénaire a même proposé d’embarquer des manifestants en panne de moyens de transport. « C’est ça aussi le convoi de l’humanité et du partage ». Tous ont d’ailleurs ces mots sur les lèvres. « Il y a eu les bonnets rouges, Nuit debout, les Gilets jaunes et maintenant les convois de la liberté. Je suis là parce que je défends le pouvoir de vivre, résume celui qui se surnomme Jean du Larzac, lieu où il vit paisiblement sa vie de retraité. Je sais quand je pars mais pas quand je serai de retour ». Peu avant 12 h, les premiers véhicules prennent la route direction Montauban puis Cahors avant une prochaine nuitée à Limoges. Ce vendredi soir, ces convoyeurs espèrent atteindre Paris même si cet objectif semble se compromettre après l’annonce du préfet de police d’interdire dans la capitale les « convois de la liberté ».

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