VIDEO. Canada : Où en est l’enquête sur la pire tuerie qu’ait connu le pays ? – 20 Minutes

Fin de la course-poursuite avec le tireur présumé, à Enfield (Nova Scotia), le 19 avril 2020. — Andrew Vaughan/AP/SIPA
  • Un homme armé a tué au moins 18 personnes en Nouvelle-Ecosse, à l’Est du Canada.
  • Après une cavale de douze heures, il a été tué lors de son arrestation par la police.
  • Les enquêteurs essaient de déterminer les motivations de cet homme de 51 ans, auteur présumé de la tuerie la plus importante du pays. 

​Au Canada, dans la nuit de samedi à dimanche, un homme armé a tué au moins seize personnes dans la province de Nouvelle-Ecosse, à l’est du pays. Le principal suspect s’appelle Gabriel W., a indiqué la police, qui enquête désormais sur les motivations de ce prothésiste dentaire de 51 ans, soupçonné d’avoir commis la pire tuerie de l’histoire du pays.

La chasse a l’homme a pris fin dimanche matin : des images montrent une voiture immobilisée par des véhicules de police sur l’autoroute. A divers endroits, il a tué « au moins 18 personnes », selon un bilan provisoire communiqué ce lundi par Justin Trudeau, dont une policière, Heidi Stevenson, mère de deux enfants. L’homme a fini sa cavale douze heures plus tard, dans une station-service où il a été tué par les forces de l’ordre.

Panique dans un village confiné

Samedi soir, Gabriel W. est parti de Portapique, ville d’une centaine d’habitants, où il possède une résidence, vêtu d’un uniforme de policier, dans un véhicule maquillé en voiture de police. La mise en scène intrigue les enquêteurs, qui essaient de retracer l’itinéraire du tireur.

Les premiers appels au 911, le numéro des secours canadiens, ont été passés samedi en fin de soirée. Plusieurs corps ont été découverts devant et à l’intérieur d’une maison où la police a été appelée après des signalements de coups de feu. L’homme en fuite est « armé et dangereux », ont alors prévenu les autorités sur les réseaux sociaux, conseillant même aux habitants, déjà confinés chez eux à cause de l’épidémie de coronavirus, de se réfugier dans leur sous-sol si possible.

Hasard et préméditation

Lors de ce périple de près de 100 km, Gabriel W. a-t-il tué au hasard ? Plusieurs victimes « ne semblent pas avoir de lien avec le tireur », a noté le responsable des enquêtes criminelles de la police fédérale de Nouvelle-Ecosse Chris Leather. Mais « le fait que cet individu disposait d’un uniforme et d’une voiture de police laisse certainement penser que ce n’était pas un acte spontané ».

« Je crois qu’au début, il y avait une motivation initiale, puis je pense que c’est devenu aléatoire », a déclaré la commissaire de la GRC (police fédérale), Brenda Lucki, dimanche soir. Elle a également déclaré que la police ne pensait pas que l’incident était lié au terrorisme. La police tente également de déterminer si le massacre a un lien avec le confinement lié à l’épidémie de Covid-19, qui a entraîné la fermeture des activités non essentielles dans tout le pays.

Il apparaît dans une vidéo en 2014

Selon le Guardian, Gabriel W. possédait une clinique de prothèses dentaires dans la ville voisine de Dartmouth. Il apparaît d’ailleurs dans une vidéo datée de 2014, après avoir fabriqué une prothèse dentaire gratuitement pour une femme ayant survécu à un cancer.

« [Nous sommes] très, très choqués de penser que quelqu’un que nous connaissons depuis si longtemps, un bon voisin, un voisin serviable, très gentil, soit à l’origine d’une telle tragédie », a déclaré une voisine à CTV News.

Des voisins ont expliqué au quotidien Globe and Mail qu’il avait un problème avec l’alcool et que sa clinique avait souffert des contraintes liées à l’épidémie de coronavirus.

Mais selon le responsable des enquêtes de la GRC de Nouvelle-Ecosse, Chris Leather, il était inconnu de la police et n’avait aucun passé violent. Le suspect avait une passion pour les équipements et voitures de police, qu’il rachetait aux enchères puis restaurait, ont raconté des témoins.

L’une de ses propriétés à Portapique était un véritable «sanctuaire» dédié à la GRC, selon un homme qui le connaissait cité par le Globe and Mail. «C’était un de ces gars bizarres, il était vraiment branché objets de collection de la police», selon Nathan Staples.

Le bilan de la tuerie, la plus importante de l’histoire du Canada, pourrait encore s’alourdir. Dans un tweet, le Premier ministre Justin Trudeau a apporté son soutien aux habitants de la région et a annoncé qu’un hommage «virtuel» aux victimes serait rendu vendredi à 19h sur un groupe Facebook: «ce sera l’occasion pour nous de célébrer la vie des victimes et d’être là pour leurs familles et leurs proches», a-t-il dit.

Le Premier ministre de Nouvelle-Ecosse, Stephen McNeil, a dénoncé « un des actes violents les plus insensés de l’histoire de notre province » atlantique. Cette région, qui vit surtout de l’exploitation du bois et de la pêche, est l’une des provinces les moins peuplées du pays – qui en compte dix – avec moins d’un million d’habitants.

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