Vendée: ce que l’on sait sur le meurtre du prêtre issu de la communauté des Montfortains – BFMTV

Le père Olivier Maire a été tué ce lundi dans une communauté religieuse de Vendée par un homme qui y était hébergé et qui s’est lui-même rendu ensuite à la gendarmerie pour se dénoncer.

Un prêtre a été tué ce lundi à Saint-Laurent-de-Sèvre en Vendée par un homme qui y était hébergé et qui s’est rendu à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre dans la matinée pour se dénoncer.

“Il faut me mettre en prison”, a-t-il déclaré aux forces de l’ordre qui ont ensuite découvert le corps de la victime dans les parties communes de la communauté.

Le suspect a été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte pour homicide volontaire. Celle-ci a été levée ce lundi soir en raison de l’incompatibilité de son état psychiatrique avec cette mesure.

· Mis en cause dans l’incendie de la cathédrale de Nantes

Il apparaît que l’homme qui s’accuse de ce meurtre est déjà connu des services de la justice. Le 18 juillet 2020, le suspect, de nationalité rwandaise, avait embrasé la cathédrale de Nantes alors qu’il y opérait en tant que bénévole. Des images de vidéosurveillance le montraient en train de sortir du bâtiment quelques minutes seulement après la première alerte reçue par les pompiers.

Interpellé, il avait d’abord nié avant d’avouer devant le juge d’instruction être à l’origine des flammes. Il avait ensuite été placé en détention provisoire pour “destructions et dégradations par incendie”, du 20 juillet 2020 au 31 mai 2021, avant de bénéficier d’une remise en liberté sous contrôle judiciaire.

· Hébergé par sa victime

La communauté des Montfortains – très orientée sur la charité et l’hospitalité – hébergeait depuis plusieurs mois le sacristain qui avait, dans le cadre de son contrôle judiciaire, une obligation de résidence et de pointer deux fois par mois à la gendarmerie.

Mais le 20 juin dernier, la “brigade (de gendarmerie) avait été sollicitée” par la victime, le père supérieur de la communauté, car le suspect “voulait quitter son hébergement” contraint, a précisé lors d’une conférence de presse le vice-procureur de la République, Yannick Le Goater.

Cette initiative de la victime avait entraîné l’hospitalisation en soins psychiatriques du suspect pendant plus d’un mois. Il en était sorti le 29 juillet.

· “Fragilité psychiatrique” du suspect

Dès l’été 2020, le suspect avait fait état de “problèmes personnels” dans un mail envoyé quelques heures avant l’incendie de la cathédrale nantaise. Il semblait notamment ne pas accepter les obligations de quitter le territoire national prononcées à son encontre, alors qu’il était arrivé illégalement du Rwanda en France en 2012. La mesure d’expulsion avait toutefois été suspendue temporairement.

“Il écrivait sa rancœur auprès de différentes personnalités qui ne l’avaient pas assez soutenu, à ses yeux, dans ses démarches administratives”, avait alors indiqué le procureur de la République de Nantes.

Les proches du sacristain décrivaient également un homme abîmé par son histoire, terrorisé à l’idée de retourner au Rwanda.

“C’est un homme frappé par une profonde fragilité psychologique et dont le séjour en détention entre juillet 2020 et mai 2021 l’a encore plus fragilisé (…) Il était aux abois, complètement perdu”, a dépeint ce lundi sur notre antenne Xavier Le Normand, journaliste pour La Croix.

Olivier Maire, né le 19 novembre 1960 à Bensaçon, était père supérieur au sein de la confrérie des missionnaires Montfortains, bien implantée dans l’Ouest de la France. Il était supérieur provincial et gérait donc toutes les communautés de la congrégation dans le pays.

Le père Santino Brembilla, supérieur général des pères Montfortains et ami de la victime, l’a décrit, ce lundi sur BFTMV, comme “un religieux d’une grande valeur” et “un spécialiste de la spiritualité des Montfortains”. François Jacolin, l’évêque de Luçon, le connaissait “depuis peu”, mais a assuré sur notre antenne qu’il s’agissait d’un “homme de cœur”, “généreux” et “bienveillant”.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV

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