Variant Omicron : face au « raz-de-marée » au Royaume-Uni, la presse bat le rappel – Le Monde

Une longue file d’attente s’est formée aux abords de la pharmacie de Sevenoaks (Angleterre), dans l’espoir de recevoir une dose de rappel du vaccin contre le Covid-19, le 13 décembre 2021.

Au lendemain d’une allocution du premier ministre britannique, Boris Johnson, les médias d’outre-Manche se sont largement emparés, lundi 13 décembre, des annonces du chef du gouvernement pour faire face à la menace du nouveau variant. Si tous n’appellent pas ouvertement à se faire vacciner, les « unes » des journaux et des sites Internet affichent presque toutes des articles sur le nouveau variant du SARS-CoV-2, Omicron, et l’élargissement de la vaccination à tous les adultes de plus de 18 ans en Angleterre, mesure censée casser cette nouvelle vague de contaminations dans le pays.

Déjà largement touché par un premier variant plus contagieux, Alpha, le Royaume-Uni est à nouveau aux avant-postes face à Omicron. Plus facilement transmissible, ce nouveau variant – dont on ignore encore beaucoup – devrait devenir dominant au Royaume-Uni dans les prochains jours, M. Johnson avertissant qu’il pourrait « surcharger le NHS [National Health Service, le système de santé public britannique] et mener à de nombreuses morts ». Lundi, au moins une personne est morte à l’hôpital après avoir été contaminée par Omicron, a annoncé le premier ministre, en visite dans un centre de vaccination.

« Omigawd ! »

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, lors d’une allocution à Londres, le 12 décembre 2021.

Le tabloïd britannique The Sun, proche du camp conservateur, titre son édition du jour en rapport avec le variant Omicron « Omigawd ! », autre graphie de l’exclamation de surprise courante au Royaume-Uni « Oh my god ! ». Un autre tabloïd, The Daily Mirror, plus à gauche, reprend quant à lui, en lettres grasses et majuscules, le nom du plan de lutte contre le Covid-19 présenté par M. Johnson : « Get your booster now » (« Faites votre rappel de vaccin maintenant »). Sur son site, la troisième dose de vaccin occupe également le haut de sa page d’accueil, avec un article rapportant que la plate-forme en ligne du NHS était hors service face à l’afflux de demandes.

Le Daily Mail aussi, bien que critique envers l’action gouvernementale, réserve la « une » de son site à Omicron et à l’accélération de la campagne de vaccination avant les fêtes de fin d’année, pointant toutefois un « cauchemar avant Noël » du fait d’une pénurie de tests, de l’incident du site du NHS et d’une attente devant les centres de vaccination s’étirant jusqu’à « cinq heures ». « La farce du rappel de Boris », titre encore le tabloïd.

« L’urgence Omicron »

L’urgence de la situation, soulignée par l’allocution du premier ministre britannique la veille, transparaissait lundi matin sur le site du Guardian, habillé d’un encadré rouge clignotant et titré « Covid au Royaume-Uni ». Le quotidien, historiquement proche des travaillistes, consacrait l’entièreté de sa « une » au sujet, titrant sobrement : « Le premier ministre fait le pari d’un million de doses de vaccin administrées par jour pour stopper le “raz-de-marée” Omicron ». Enfin, dans sa newsletter du jour, le Guardian ouvre par la « ruée sur les doses de rappel au cœur de l’urgence Omicron ».

De la même manière, un autre média progressiste, The Independent, a consacré sa « une » au « million d’injections par jour pour défier le “raz-de-marée” lié au Covid-19 ». La « une » du Times, elle aussi entièrement consacrée aux annonces de M. Johnson et titrée factuellement « Une dose de rappel pour chaque adulte avant la fin du mois », sonne quand même bien comme une injonction. A l’image de la presse britannique, aux opinions morcelées mais tout entière tournée vers la vaccination et l’inquiétude autour d’Omicron.

Le Monde

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