Variant indien : ce que l’on sait des 24 épisodes recensés en France – Le Parisien

Une « augmentation » du nombre d’épisodes recensés et une « situation suivie avec attention ». Le variant dit « indien » du SARS-CoV-2 (B.167), identifié pour la première fois en France début avril, est désormais lié à 24 clusters dans le pays, indique Santé publique France dans son point épidémiologique paru jeudi soir. La majorité d’entre eux (18 sur 24) sont dus au même sous-lignage que celui qui se propage fortement au Royaume-Uni, le B.167.2. L’aspect nouveau, c’est que deux de ces 24 foyers n’ont aucun lien connu avec l’Inde. On fait le point.

Une progression ces dernières semaines

24 « épisodes » d’au moins un cas positif ont donc été recensés (entre quatre et huit apparaissent désormais chaque semaine), sans que l’on connaisse le nombre exact de personnes infectées au total. Huit régions sont touchées à ce stade, sept en métropole et la Guyane. Pour 20 de ces 24 foyers, une ou plusieurs personnes étaient de retour d’Inde. Deux autres sont liés à une transmission sur un navire dont l’équipage était de nationalité indienne. Pour les deux derniers, « aucun lien direct avec l’Inde n’a été rapporté ».

Le variant indien a été confirmé le plus souvent par séquençage, la technique consistant à analyser la génétique complète d’un virus. Le criblage, méthode complémentaire, plus rapide mais moins précise, ne permet pas d’identifier ce variant « indien ».

Des contaminations en France ?

Les deux clusters sans lien connu avec l’Inde sont familiaux. Le premier, identifié en Auvergne-Rhône-Alpes, regroupe 5 cas positifs dont 3 cas confirmés au B.167.2. Si son origine fait encore l’objet d’investigations, elle « pourrait être liée à une contamination en Suisse », indiquent les autorités sanitaires. Le deuxième, en Île-de-France, implique trois cas positifs dont au moins un de ce même sous-lignage. La contamination a cette fois pu se produire sur le lieu de travail, où d’autres cas positifs (à un variant non identifié à ce stade) ont été rapportés.

Cela « laisse suspecter que des chaînes de transmission du lignage B.1.617 se soient produites, de façon locale, autour de cas importés d’Inde », indique Santé publique France. Autrement dit, que le contact-tracing et les mesures d’isolement en France n’aient pas permis d’empêcher une personne infectée rentrant d’Inde d’en contaminer une autre.

« C’est normal qu’il y ait des contaminations secondaires après des importations ; la question est de savoir si ces contaminations secondaires sont plus fréquentes avec B.1.617.2 qu’elles ne le sont avec d’autres versions du virus. Il est difficile de distinguer une augmentation des cas recensés dans un pays qui serait simplement due à une augmentation des importations, de l’effet d’une transmissibilité locale plus élevée », explique un scientifique qui suit de très peu le dossier. « A ce jour, aucun élément en faveur d’une diffusion communautaire significative n’a été rapporté en France », indique de son côté Santé publique France.

Un variant classé préoccupant

Si ces épisodes sont surveillés de très près, c’est en raison des caractéristiques de ce variant « indien », désormais classé parmi ceux « préoccupants » (VOC) par l’Organisation mondiale de la santé et par Santé publique France. L’une de ses mutations, la L452R, serait notamment « associée à un risque d’augmentation de la transmissibilité du virus, et à un possible échappement immunitaire », indiquent les autorités sanitaires françaises. Quant à la mutation P681R, elle pourrait rendre la vaccination avec Pfizer « légèrement » moins efficace. Mais toutes ces données ne sont que préliminaires, et rien permet de les confirmer.

La situation au Royaume-Uni voisin suscite aussi une forte attention. Le sous-lignage B1.617.2, classé VOC par l’agence Public Health England dès le 8 mai, y a fortement augmenté ces dernières semaines, en particulier à Londres et dans le nord-ouest du pays. 1 313 cas ont été recensés au 12 mai, soit 793 de plus en une semaine.

De nombreux cas de contamination « autochtones » et sans lien avec l’Inde sont désormais recensés outre-Manche. Des scientifiques estiment que ce variant est au moins aussi transmissible que celui dit « britannique », lui-même déjà entre 40 et 90 % plus contagieux que la souche « classique ».

Variant indien : ce que l’on sait des 24 épisodes recensés en France

Le Royaume-Uni s’apprête à entrer ce lundi dans une nouvelle étape de son plan de déconfinement, déjà bien avancé. « Inquiet » par la situation, le Premier ministre Boris Johnson a cependant indiqué jeudi que des mesures de confinement au niveau local pourraient être décidées. À Bolton, ville très touchée au nord du pays, des opérations de dépistage en porte-à-porte ont déjà été lancées afin de casser les chaînes de transmission le plus rapidement possible.

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