Variant Delta : Olivier Véran sonne l’alarme pour freiner la vague – Les Échos

Publié le 11 juil. 2021 à 18:31Mis à jour le 11 juil. 2021 à 20:19

La menace se précise. Le variant Delta est désormais majoritaire dans l’Hexagone. Ce vendredi 9 juillet au soir, la mutation L452-R représentait 51,7 % des contaminations, selon Santé publique France. Le spectre de la quatrième vague plane. « Nous sommes au départ de quelque chose qui ressemble à une vague épidémique », a alerté Olivier Véran, ce dimanche, sur Radio J. A moins qu’elle ne soit déjà là.

A la veille d’un Conseil de défense sanitaire et de sécurité nationale « exceptionnel », le ministre de la Santé a préparé les esprits aux nouvelles restrictions sanitaires qui seront annoncées dans la foulée par le chef de l’Etat. A elle seule, la courbe des infections montre, selon lui, l’urgence à agir pour freiner cet « ennemi nouveau », plus contagieux et aussi un peu plus résistant aux vaccins.

Samedi, 4.700 cas étaient enregistrés, contre 3.000 sept jours plus tôt. « Ils pourraient passer à 6.000 dans une semaine et à 10.000 dans quinze jours, et même monter au-dessus de 20.000 début août si nous ne faisons rien », a averti le ministre. Autre indicateur inquiétant, la remontée « depuis 24 ou 48 heures » des hospitalisations, alors que depuis plusieurs semaines, elles poursuivaient leur décrue, tout comme les réanimations.

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Explosion chez les 15-44 ans

Contrairement aux vagues précédentes, ce sont les 15 à 44 ans qui sont les plus touchés, avec une explosion à 53 % des cas.

Pour Olivier Véran, la situation actuelle a un point commun avec celle de l’année passée, à la même époque. « Elle démarre au coeur de l’été et elle part des jeunes », a-t-il rappelé, avant de décrire le scénario très sombre qui guette le pays, si la part des non-vaccinés ne diminue pas : « Les jeunes vont contaminer les moins jeunes. Et, tout le monde n’étant pas vacciné, vous allez avoir une augmentation de la pression sanitaire, une augmentation des cas graves et des hospitalisations. »

Baisser de 15 % à 20 % la dynamique

La situation au Royaume-Uni, où le virus Delta sévit depuis plus de deux mois « avec quatre semaines de décalages par rapport à la France », dit Olivier Véran, inquiète le gouvernement. Outre-Manche, le nombre de cas quotidiens est remonté à 30.000, et la pression hospitalière « commence à augmenter de 30-40 % par semaine », s’alarme le ministre de la Santé. En France, tout va se jouer dans les prochaines semaines. Et la partie n’est pas forcément perdue : les modélisations réalisées par l’Institut Pasteur montrent que « si l’on parvient à baisser de 15 % ou 20 % la dynamique épidémique actuelle, nous pourrions alors repousser une vague hospitalière, l’amoindrir et sauver de nombreuses vies », a fait valoir Olivier Véran sur Radio J. Façon de renvoyer les Français à leurs responsabilités.

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