Valérie Pécresse se défend après son meeting difficile au Zénith – Le HuffPost

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Valérie Pécresse lors de son meeting au Zénith à Paris le 13 février.

POLITIQUE – C’était le meeting qui devait relancer sa campagne, et pourtant. Ce lundi 14 février, Valérie Pécresse a dû faire le SAV de son passage au Zénith, étrillée par des membres son parti qui déplorent la forme -laborieuse- tandis que d’autres s’indignent du fond -digne de la droite dure

“Si vous voulez des orateurs, il y en a plein dans la campagne” et “des meilleurs”. Moi je suis une faiseuse”, s’est défendue Valérie Pécresse sur RTL.

 Une façon de répondre aux critiques acerbes de son camp, sous couvert d’anonymat. “On aurait dit Le Cid joué par une élève de 6e”, a ainsi jugé un élu LR interrogé par BFMTV. “Mais qu’est-ce qui se passe? Qu’est-ce qui se passe?” se serait inquiétée Nadine Morano, membre de son équipe de campagne, dès le début de la prise de parole. 

Même son de cloche sur les réseaux sociaux, où journalistes et opposants de la candidate LR ont sévèrement jugé sa prestation. Pire encore, les militants interrogés en fin de prestation n’ont exprimé que des avis très mitigés.

Officiellement, Valérie Pécresse a pu compter sur le soutien des ténors de son parti, comme Christian Jacob et Xavier Bertrand. “J’ai vu (…) des moments justes, des moments de sincérité”, a réagi le patron des LR. Mais de son propre aveu, Valérie Pécresse n’est pas spécialement à l’aise devant une telle foule. 

“Il y avait énormément de monde, la salle a été dure à prendre. (…) Et c’est vrai que je suis plus à l’aise dans le dialogue direct avec les Français”, a-t-elle reconnu. “Il y a eu un candidat qui a eu du mal à faire des meetings au début de sa carrière politique. Et je crois qu’il s’appelait Emmanuel Macron”, a-t-elle aussi rappelé avec amusement.

Elle compte ’ailleurs bien faire de sa faiblesse un argument en sa faveur. “Le sujet aujourd’hui, c’est: qu’est-ce qu’on veut pour la France? Est-ce qu’on veut des beaux parleurs? On en a eu depuis dix ans et on en aura encore. Ou est-ce qu’on veut quelqu’un qui va faire, qui va restaurer l’autorité, nos services publics abîmés, redonner de la liberté aux Français, revaloriser le travail?”, questionne la candidate de droite.

Pécresse se défend sur le “grand remplacement”

Sur le fond justement, Valérie Pécresse a présenté son “projet d’une Nouvelle France”. Elle a égrené les mesures économiques, sociales… Mais aussi sécuritaires et migratoires. Et là-dessus, elle n’a pas hésité à employer des termes dont l’extrême droite use: “Français de papier”, “Grand remplacement”, “grand déclassement”, murs aux frontières…

Ces propos sont “graves”, a réagi la candidate du PS Anne Hidalgo depuis la Martinique. “C’est un Rubicon de plus qui est franchi par la droite, qui aurait pu être cette droite républicaine, mais qui prend une référence de l’extrême droite, le signe sans doute pour Valérie Pécresse d’une course éperdue derrière Marine Le Pen et Eric Zemmour”, a taclé la socialiste. Olivier Faure a fait part de “sa sidération”, tandis q Dominique Sopo, président de SOS Racisme déploraient des propos “indignes d’une prétendante majeure à la présidence de la République.” “SOS Racisme demande à Valérie Pécresse ainsi qu’aux autres candidats appartenant à l’arc républicain de laisser l’expression de ‘grand remplacement’aux seuls candidats qui en ont fait un axe de campagne, à savoir les candidats d’extrême-droite”, écrit l’association dans un communiqué.

Dans le camp de l’extrême droite justement, on ironise sur la reprise de ces thèmes par l’adversaire LR. “Pécresse qui imite Zemmour. Cramé”, a commenté Stanislas Rigault, président de Génération Z. 

Ces critiques, Valérie Pécresse ne veut pas les entendre. “Cette phrase (sur le grand remplacement, NDLR) que j’ai prononcée, c’est une phrase que j’ai prononcée dix fois. Et tous les commentateurs qui la reprennent ont des mémoires de bigornaux”, a-t-elle assuré, en réclamant que la phrase soit analysée dans son intégralité.  

“Il faut la citer en entier: ‘Je ne me résigne pas ni au grand remplacement ni au grand déclassement, ça veut dire que je ne me résigne pas aux théories d’Éric Zemmour et de l’extrême droite, parce que je sais qu’une autre voie est possible”, assure la candidate Les Républicains. 

Après ce premier test, Valérie Pécresse devrait de nouveau se prêter à l’exercice du meeting, selon Xavier Bertrand. Un challenge de plus pour la candidate talonnée par Éric Zemmour dans les sondages, et affaiblie par les départs de LR vers Emmanuel Macron ou le candidat nationaliste. 

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