Valérie Pécresse dramatise les régionales pour remobiliser ses électeurs – Le Monde

D’emblée, le ton est donné. « Rien n’est joué dimanche, vous avez le choix entre deux projets de société », attaque Valérie Pécresse, ce mercredi 23 juin, lors du débat organisé par BFM-TV entre les quatre candidats encore en lice pour la présidence de la région Ile-de-France.

D’un côté, « une gauche radicale alliée à l’extrême gauche », menée par l’écologiste Julien Bayou (Europe Ecologie-Les Verts, EELV), explique-t-elle. De l’autre, « le projet que je porte pour la sécurité, la laïcité, la République, l’écologie et l’égalité des chances ». Son rival du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella réplique immédiatement : « Valérie Pécresse va être réélue dimanche, tout le monde le sait. » Face à elle, « l’extrême gauche caricaturale n’a aucune chance de l’emporter. » Les électeurs d’extrême droite pourraient donc voter RN sans crainte de faire gagner la gauche.

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Les jeux sont-ils déjà faits ? A cinq jours du second tour des élections régionales, Valérie Pécresse part avec une longueur d’avance. Elle est arrivée loin en tête au premier tour, avec 35,9 % des suffrages, et s’appuie sur un bilan jugé favorablement par deux habitants sur trois. Mais son équipe est taraudée par un précédent traumatisant : Bordeaux. Lors des municipales de 2020, le maire (Les Républicains) Nicolas Florian était lui aussi donné gagnant par les sondages, après avoir remporté le premier tour. Or, à la faveur d’une abstention massive, notamment au sein de la bourgeoisie classique, la ville dirigée par la droite depuis la Libération a finalement élu de peu un maire écologiste, Pierre Hurmic, soutenu par les socialistes.

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Rien n’est tout à fait joué

« En Ile-de-France, la configuration de départ est exactement la même », s’alarme un pilier de l’équipe de Valérie Pécresse. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a beau avoir dominé le premier tour, les trois listes de gauche qui ont fusionné lundi ont recueilli ensemble presque autant de voix qu’elle. Et elle ne peut guère compter sur le renfort des électeurs initiaux du RN et de La République en marche (LRM), puisque Jordan Bardella comme Laurent Saint-Martin se maintiennent au second tour, dans l’espoir de constituer des groupes d’opposition. Dans la quadrangulaire à venir, rien n’est donc tout à fait joué.

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« Si nos électeurs se disent que c’est plié d’avance en faveur de Valérie et partent en week-end, alors que la gauche se mobilise, la région peut basculer », confirme Othman Nasrou, numéro deux sur la liste dans les Yvelines. « Cette élection, la gauche peut la gagner », appuie Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI et député de Seine-Saint-Denis. Micro fermé, un autre soutien de la présidente sortante se montre plus nuancé :

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