Vaccins, variants, confinement… «On n’attendra pas le mois de mars pour agir», assure Olivier Véran – Le Parisien

Ce vendredi 22 janvier, au siège de notre journal, le ministre de la Santé a quelques minutes de retard. Difficile d’écourter un tête-à-tête avec le président de la République, surtout lorsqu’il est question de l’évolution de l’épidémie. Et qu’elle est préoccupante. Olivier Véran le dira aux six lecteurs du Parisien – Aujourd’hui-en-France qu’il a devant lui. Un retraité, un restaurateur, une directrice de crèche, une médecin, une maman de trois enfants et un étudiant.

Pendant une heure quinze, ils ont interrogé, titillé, parfois poussé dans ses retranchements le ministre, sur la vaccination, les masques, les commerces fermés… Et ont fait part aussi de leur inquiétude sur l’avenir. Une chose est sûre, l’autre grand mal de l’épidémie est psychologique. Entre autres, Olivier Véran annonce d’ailleurs plancher sur une formation de premiers secours en santé mentale.

VACCINATION. «On ne pourra pas priver les Français d’un débat» sur le passeport vaccinal

Alain Fudal. J’ai 74 ans et demi, du diabète et de l’hypertension. J’ai un rendez-vous pour me faire vacciner le 3 février, mais je ne suis plus prioritaire. Pourrai-je quand même recevoir ma dose ?

OLIVIER VÉRAN. Le 3 février, non. Vous le pourrez à partir du mois de mars. Je comprends votre impatience. Mais nous vaccinons les personnes par priorité, au rythme auquel les vaccins arrivent, soit deux millions aujourd’hui. Le public ultra-prioritaire reste les plus de 75 ans. Ensuite, vos deux comorbidités ne font pas partie de la première liste de 800 000 Français établie par les scientifiques. Dès qu’il y a un seuil, il y a de l’injustice. Bien sûr, vous justifiez de la vaccination, et vous l’aurez. Il faut un tout petit peu de patience.

Delphine Secret-Pouliquen. On nous a demandé, à nous médecins, d’ouvrir des centres de vaccination. Dans le mien, on nous a dit qu’on aurait 200 doses par jour, puis 110, puis 90. C’est ingérable. A quand un calendrier à long terme ?

Vous ne revivrez pas cette mauvaise expérience. Le fort enthousiasme de tous a entraîné l’ouverture de plus de centres qu’initialement prévu, engendrant une nouvelle répartition des doses. Mais je peux vous assurer que les 100 hôpitaux (un par département) qui répartissent les doses, connaissent désormais leur nombre précis pour les quatre semaines à venir. Mieux, dès ce début de semaine, les Français sauront via le site Data.gouv.fr, de combien de vaccins disposent chaque centre et le nombre de rendez-vous déjà pris. Cela va faciliter grandement les choses.

Marie-Camille Rivière. Pourquoi ne pas avoir d’abord vacciné les jeunes, qui souffrent le plus de la situation ?

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Parce que le vaccin est efficace pour limiter les formes graves de la maladie. On ne sait pas encore s’il protège de la contagiosité et donc des infections bénignes. A partir de là, la stratégie est claire : donner d’abord le traitement aux personnes pour lequel il sera efficace et sauver ainsi des vies. Les résidents des Ehpad, c’est 1 % de la population, 33 % des morts du Covid.

Raja Yagoubi. Si on crée un passeport vaccinal, cela ne va-t-il pas de fait rendre obligatoire une vaccination qui n’est pas censée l’être ?

Le passeport vaccinal, ça consiste à dire : « vous êtes sympa, mais moi j’ai eu mes deux doses, je voudrais aller au restaurant, prendre le bus sans masque… » Aujourd’hui, la question ne se pose pas car tout le monde n’a pas encore accès au vaccin et on ne sait pas s’il empêche la transmission. Dans quelques mois, quand les choses auront évolué, on ne pourra pas priver les Français de ce débat. Depuis le début, je leur fais confiance, et j’ai raison. Un exemple : on espérait 70 % d’adhésion dans les Ehpad, on est au-dessus. Idem pour les soignants où l’on misait sur 50 %. Dans notre pays, le taux de couverture vaccinale va être très élevé. Je n’en ai jamais douté.

Josselin Lucke. Jamais ?

Les Français sont comme Saint-Thomas, ils aiment voir avant de croire. Une résidente d’Ehpad m’a expliqué pourquoi elle attendait avant de se faire vacciner : « Je veux savoir comment les jeunes réagissent! » Que les gens s’interrogent, cela n’a rien de honteux. Douter est différent de réfuter. Il y a des gens que l’on ne convaincra pas. Mais on ne paralysera pas le pays parce que 10 % de la population considère qu’il existe un complot mondial pour les intoxiquer ou les contrôler.

Raja Yagoubi. Au pays de Pasteur, comment expliquez-vous le retard des vaccins français ?

J’imagine que vous faites allusion à Sanofi. Vous savez, il y a toujours une part de risque dans une aventure scientifique. Je ne pointerai jamais du doigt une entreprise qui fait de la recherche, tente de découvrir quelque chose, parce qu’elle n’a pas réussi au même moment que les autres. L’avenir nous dira si ce laboratoire est capable de développer un vaccin, s’il est efficace et encore utile au moment où il sera prêt. Aujourd’hui, en France, on a trois industries qui fabriquent des vaccins pour Pfizer, Moderna et CureVac. Et c’est ce qui compte.

ÉCOLES. Bientôt des tests pour épargner les narines

Olivier Véran : « Le vaccin peut nous sortir de cette galère […]. Mais je reste très prudent au cas où un variant maléfique ferait son apparition. »/LP/Olivier Corsan
Olivier Véran : « Le vaccin peut nous sortir de cette galère […]. Mais je reste très prudent au cas où un variant maléfique ferait son apparition. »/LP/Olivier Corsan  

Josselin Lucke. Je n’ai pas assisté à un cours magistral à la fac depuis le 30 octobre. Si l’immunité collective n’est pas atteinte en septembre, est-ce que les cours à distance se poursuivront ?

Le président de la République a annoncé prochainement le retour des étudiants une fois par semaine à l’université. C’est une très bonne chose…

…Si ce retour ne concerne que les travaux dirigés, je n’y suis pas favorable. Ce qu’on espère, c’est revenir dans de vrais amphithéâtres !

On a maintenu nos universités ouvertes tant qu’on a pu. Et quand on a pris la grave décision de les fermer, c’est parce qu’il n’y avait plus alternative pour lutter contre la diffusion du virus. Toutefois, je crois fortement que le vaccin peut nous sortir de cette galère. Il n’y a donc pas de raison a priori que les universités ne puissent pas rouvrir dès que ce sera envisageable. Mais je reste extrêmement prudent au cas où un variant maléfique ferait son apparition. Il y a une marge d’incertitude. Ce virus a déjà brouillé plusieurs fois les cartes depuis qu’il est apparu.

A quand les tests salivaires ?

Pour les tests salivaires dits rapides, leurs performances restent trop faibles. Ils ont une sensibilité de 50 %… autant jeter une pièce en l’air. Pour les tests salivaires en PCR, les résultats sont plus prometteurs et on devrait pouvoir bouger bientôt, épargner notamment les narines de nos enfants.

Alain Fudal. On redoute une reprise forte de l’épidémie en mars. Cela va-t-il vous amener à modifier les vacances scolaires de février afin de limiter la propagation ?

Je ne sais pas qui vous annonce une grande épidémie en mars! Aucune décision n’a été entérinée pour aménager les vacances. Aujourd’hui, notre pays connaît une forte tension épidémique avec plus d’admissions à l’hôpital que de sorties. Ça a malheureusement un air de déjà-vu. Il faut que le couvre-feu fonctionne, qu’on parvienne à tenir bon face au variant et à gagner du temps. Dans le meilleur des scénarios, on arrivera à faire baisser la pression épidémique. Si ce n’est pas le cas, on n’attendra pas le mois de mars pour agir. On suit au jour le jour l’évolution des effets du couvre-feu. On n’attendra pas qu’une nouvelle vague arrive pour prendre les bonnes mesures.

Marie-Camille Rivière. En crèche, on est tous masqués. Qu’en est-il des bébés nés durant le confinement et qui ne connaissent que des gens masqués, excepté leurs parents. N’y aura-t-il pas des troubles du langage et comment apprendre l’émotion en ne voyant que les yeux ?

C’est une très bonne question. Je ne peux pas nier qu’il y aura un impact psychologique sur cette génération et toutes les autres. Personne ne sortira indemne d’une telle pandémie. Le jour où on enlèvera nos masques, je propose qu’on en fasse une fête nationale (Il rit). Qu’on retrouve notre vie d’avant le plus vite possible, qu’on balaye tout ça, on en tirera évidemment des enseignements en termes de politique publique et de vivre ensemble.

VIE ÉCONOMIQUE. Vers un protocole renforcé dans les restaurants

« Nous renvoyons cette semaine 45 millions de masques gratuits, chez eux, aux sept millions de Français les plus précaires », assure le ministre de la Santé./LP/Olivier Corsan
« Nous renvoyons cette semaine 45 millions de masques gratuits, chez eux, aux sept millions de Français les plus précaires », assure le ministre de la Santé./LP/Olivier Corsan  

Raja Yagoubi. Les masques en tissu ne sont plus recommandés. Demain, qui dit que les chirurgicaux résisteront aux variants ?

Il ne s’agit pas de tous les masques en tissu, l’immense majorité restent recommandés! Pour les chirurgicaux, les autorités sanitaires disent que le risque est quasi nul. Dans un masque chirurgical, vous avez une puissance de filtration très forte, au-dessus de 95 %. Pour les FFP2, c’est encore un peu plus filtrant!

Si on jette nos faits maison, y aura-t-il un soutien financier de l’Etat pour acheter les bons ?

Nous distribuons des dizaines de millions de masques. Les gens qui ont des maladies chroniques – diabète, hypertension – peuvent se faire prescrire et rembourser des masques chirurgicaux en pharmacie. Peu de personne le savent, nous ne l’avons peut-être pas assez dit. Par ailleurs, nous renvoyons cette semaine 45 millions de masques gratuits, directement chez eux, aux sept millions de Français les plus précaires.

Alain Fudal. Le couvre-feu à 18 heures entraîne une tension dans les transports. Cela ne pose-t-il pas problème ?

Les gens sont en train de s’adapter et nous régulons les transports en commun de manière à pouvoir répondre à la demande et d’éviter qu’il y ait des rames bondées. Mais sans transports en commun, vous n’avez plus de vie dans le pays. Le pays s’arrête. Qu’est-ce qui est vital pour notre fonctionnement collectif ? Nous avons considéré que les transports en commun en faisaient partie, comme l’école.

Alain Fontaine. Tout le monde attend la réouverture des bars et des restaurants, mais les 2 m de distanciation sociale ne signent-ils pas notre arrêt de mort ?

Nous faisons et ferons tout pour que personne ne perde son activité, ni son commerce ni son restaurant. Je compatis avec vous et votre corps de métier. Vous n’y êtes pour rien, c’est ainsi. Mais nous sommes désormais dans une saison très propice à la diffusion du virus. Nous ouvrirons le plus vite possible, évidemment. Et ce sera d’autant plus possible d’ouvrir que nous aurons un protocole sanitaire renforcé.

Est-on sûr que les plates-formes de livraison ne contribuent pas à la propagation de la maladie ?

Les livraisons à domicile sont utiles et nous les maintenons, avec des protocoles. Je le constate quand je me fais livrer : on pose le sac devant ma porte et c’est moi qui le récupère. Par ailleurs, je suis aussi ministre des Solidarités et je pense qu’il serait bon de s’intéresser à la façon dont on traite les personnes qui nous apportent à manger. Il y a beaucoup de choses à modifier. J’ai fait une maraude à Paris avec les Restos du Cœur, et j’ai été marqué en voyant un certain nombre de livreurs s’y arrêter. On ne peut laisser les choses en l’état.

DÉTRESSE DES ÉTUDIANTS. «Développer les premiers secours en santé mentale»

« Les indicateurs montrent une dégradation du moral des Français », admet Olivier Véran, qui veut croire « en notre capacité de résilience car on est très costaud. »/LP/Olivier Corsan
« Les indicateurs montrent une dégradation du moral des Français », admet Olivier Véran, qui veut croire « en notre capacité de résilience car on est très costaud. »/LP/Olivier Corsan  

Josselin Lucke. Les 2,5 millions d’étudiants n’en peuvent plus. Que comptez-vous faire pour eux : les chèque-psy annoncés par le président pour consulter un psychologue ne suffiront pas…

Non, mais ils seront très utiles. On a aussi mis en place des services en ligne qui permettent de poser des mots sur la détresse et, si nécessaire, mettre en place un accompagnement médical. Mais on doit aller plus loin. D’ailleurs, j’ai une idée sur laquelle je veux avancer dans les prochaines semaines : développer les premiers secours en santé mentale. Huit facultés le proposent aujourd’hui, je veux le généraliser, y compris dans le monde de l’entreprise.

Cela ressemblerait à quoi ?

On sait sauver des vies grâce aux formations aux premiers secours proposés dans les entreprises, alors pourquoi ne pas le faire aussi dans le domaine psychologique? Par exemple, quand on commence à perdre le sommeil, avoir des idées noires, à se dévaloriser avec des pensées suicidaires… On doit fournir les outils à des citoyens pour qu’ils puissent les détecter dans leur entourage.

Marie-Camille Rivière. N’avez-vous pas peur d’une énorme déprime nationale ?

Les indicateurs montrent une dégradation du moral des Français. Mais je crois en notre capacité de résilience collective car on est très costaud. Beaucoup plus qu’on ne l’imaginait. On est solide, on est solidaire, et on s’en sortira.

CONFINEMENT. «Si le virus se remet à progresser fortement, on ferme»

« J’ai une trouille bleue du populisme, confie Olivier Véran à nos lecteurs, et l’action que je mène, que nous menons, vise à restaurer de la confiance. »/LP/Olivier Corsan
« J’ai une trouille bleue du populisme, confie Olivier Véran à nos lecteurs, et l’action que je mène, que nous menons, vise à restaurer de la confiance. »/LP/Olivier Corsan  

Delphine Secret-Pouliquen. On entend parler d’un nouveau confinement. Quand ? A quoi ressemblera-t-il ?

J’attends d’abord d’être fixé sur les effets du couvre-feu. On le sera la semaine prochaine. Si ça ne baisse pas, si les variants commencent à se diffuser partout, alors on prendra des mesures supplémentaires, évidemment. Et cela s’appelle le confinement. Si on voit que le virus se remet à progresser fortement, on ferme. On le fera si on n’a pas le choix. Celui qu’on a instauré en octobre a été efficace. Mais je peux vous dire qu’il n’y a pas de plan caché, ni de scénario pré-écrit.

Le Parisien. Boris Johnson affirme que le variant anglais est plus mortel. Quelles conséquences allez-vous en tirer ?

Sans attendre, nous avons mis de gros moyens en place pour traquer le variant. Fermeture de frontières, tests PCR avant le départ, mesures d’isolement renforcé, passage au domicile d’une infirmière pour vérifier que tout se passe bien, mobilisation de toutes nos plates-formes scientifiques.

Alain Fontaine. Mais donnez-nous un message d’espoir !

Dans le passé, nous avons déjà réussi à surmonter une vague d’épidémie. C’était en mai. On a déjà mis KO le virus dans notre pays. Donc, on sait faire. Et puis, maintenant, on a une deuxième arme, le vaccin. Alors on va y arriver. Vous me demandez quand ? Le plus tôt possible !

POLITIQUE. «Quand l’épidémie sera terminée, j’aurai sûrement encore à rendre des comptes»

Josselin Lucke. Parlant des Français, Emmanuel Macron a dénoncé ce jeudi les « 66 millions de procureurs ». On n’a plus le droit de critiquer en France ?

Bien sûr qu’on a le droit de critiquer, il n’a pas dit l’inverse! Mais n’ayons pas une mémoire de chat : beaucoup de choses fonctionnent dans notre pays. Tests gratuits illimités, traitements gratuits, hôpitaux qui ont tenu, écoles ouvertes… qui en parle? Surtout, le président a fait l’éloge de l’audace, de l’esprit d’initiative, qu’il ne faudrait pas freiner par peur de se tromper. Eh bien pour moi, c’est pareil : j’ai besoin de vos idées, de votre optimisme, de votre esprit critique productif, celui qui fait avancer!

Que pensez-vous du climat politique actuel ? Cela augure quoi pour la prochaine présidentielle ?

Malheureusement, on n’a pas inventé le vaccin contre le populisme. Et ce virus-là, il circule vite… Il y a des pays qui ont basculé du jour au lendemain. Certains s’en sont sortis, comme les Etats-Unis. D’autres pas, comme le Brésil. Moi, j’ai une trouille bleue du populisme, et l’action que je mène, que nous menons, vise à restaurer de la confiance. Trop de gens se disent prêts à basculer dans quelque chose de totalitaire parce qu’ils ne se sentent plus heureux dans la société dans laquelle ils vivent. Ouvrons-leur les yeux sur ce qui se passe ailleurs. Sur ce qui va bien et mieux ici. Et continuons à développer du progrès social.

Alain Fontaine. Cette crise va rentrer dans l’histoire. Quelle trace pensez-vous laisser personnellement ?

Ouh là! J’ai parfois du mal à savoir quel jour de la semaine on est. Tout s’enchaîne très vite. Le peu de temps qu’il me reste, c’est pour penser à mes deux enfants. Je pense que je suis celui qui sortira le plus tard de cette crise. Certains ont saisi la Cour de justice de la République pour porter plainte sur la gestion de l’épidémie. Donc quand elle sera terminée, j’aurais sûrement encore à rendre des comptes. Quand on chérit comme je le fais la démocratie, on en accepte les règles, même si elles semblent injustes. Etre ministre des Solidarités et de la Santé, c’est un honneur et une expérience incroyable. Ça tanne le cuir.

Et après ?

Je veux que le président soit réélu et je ferai tout pour qu’il le soit. Mon avenir à moi, il sera à la Santé, à d’autres fonctions gouvernementales, ou ailleurs. Je n’y pense pas. On verra…

Olivier Véran et les lecteurs de notre journal

/LP/Olivier Corsan
/LP/Olivier Corsan  

Derrière Olivier Véran, de haut en bas et de gauche à droite : Josselin Lucke, 21 ans, étudiant en science politique, Le Bourget (Seine-Saint-Denis) ; Alain Fontaine, 63 ans, restaurateur, président de l’Association des maîtres restaurateurs, Paris (IIe) ; Alain Fudal, 74 ans, retraité, Chelles (Seine-et-Marne) ; Raja Yagoubi, 42 ans, assistante administrative, trois enfants, Drancy (Seine-Saint-Denis) ; Dr Delphine Secret-Pouliquen, 44 ans, médecin généraliste, Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) ; Marie-Camille Rivière 28 ans, infirmière et directrice de crèche, Paris (XVIIIe).

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