Vaccins contre le Covid-19 : Donald Trump veut que les Etats-Unis soient servis en premier – Le Journal du dimanche

“America first”, l’Amérique en premier. Cinq semaines après sa défaite dans les urnes et à un peu plus d’un mois de l’investiture de Joe Biden, Donald Trump ne cède rien sur son slogan de campagne. Il va signer mardi un décret présidentiel afin de s’assurer que la population américaine ait été vaccinée contre le Covid-19 avant que les Etats-Unis n’aident à fournir d’autres nations. Le texte sera présenté lors d’un sommet organisé à la Maison-Blanche dans le but de souligner le succès de l’administration Trump dans ce domaine.

Selon l’agence Associated Press, ce décret concernera les doses réservées par l’administration des Etats-Unis et empêchera de fournir des pays tiers avant que les stocks américains ne soient excédentaires. C’est une “réaffirmation de l’engagement du président envers l’Amérique d’abord”, a expliqué un cadre de la Maison-Blanche. Simple coïncidence ou non, cette annonce intervient après que le New York Times a révélé que les Etats-Unis ont fait l’impasse sur l’opportunité de sécuriser des millions de doses supplémentaires du vaccin de Pfizer, qui pourrait recevoir l’aval de l’agence américaine du médicament (FDA) dès vendredi, après une réunion jeudi.

Une pré-commande jugée trop faible

En juillet, l’administration Trump a en effet pré-commandé 100 millions de doses auprès de Pfizer dans le cadre d’un contrat de presque 2 milliards de dollars. Mais selon le New York Times, elle a écarté la proposition de l’entreprise d’en réserver encore davantage, un “choix qui soulève maintenant la question de savoir si les Etats-Unis ont permis à d’autres pays de prendre leur place dans la file d’attente”, écrit le journal. En comparaison, l’Union européenne a scellé un accord début novembre trois fois supérieur : 300 millions de doses, dont 100 millions en option.

Alors quel impact peut avoir ce décret sur l’approvisionnement des vaccins à l’étranger? Assez peu, a priori. “Il semble n’avoir aucun pouvoir réel et n’augmente pas la fourniture américaine de doses”, écrit le NYT. “Mais il donne à M. Trump un point d’ancrage pour réfuter toute critique concernant l’approvisionnement initial limité du vaccin.” Selon le journal, une nouvelle commande ne pourrait être honorée qu’à partir de juin, notamment parce que Pfizer doit fournir de nombreux pays étrangers dans le même temps.

Les Etats-Unis ont peu de marges de manoeuvre

S’il souhaite aller jusqu’au bout de sa logique, Donald Trump pourrait invoquer le Defense Production Act, une loi qui obligerait Pfizer à réserver aux Etats-Unis les doses produites dans des usines du pays.

En attendant, le Royaume-Uni a déjà commencé la vaccination mardi matin. Le décret américain ne devrait pas avoir plus d’impact sur les doses réservées par l’Union européenne. Elles sont en effet produites hors des Etats-Unis, dans les usines allemandes de BioNTech, partenaire de l’entreprise américaine, et au sein de l’usine belge de Pfizer.

De plus, Joe Biden aura toute latitude pour faire annuler ce décret, qui pourrait avoir un impact négatif sur la diplomatie américaine, dès son arrivée au pouvoir le 20 janvier.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading