Vaccination : en Bretagne aussi, les stocks d’AstraZeneca continuent de grossir – Le Télégramme

Sur les 200 créneaux disponibles, seuls 119 ont été pris. À Lorient, ce week-end, comme dans d’autres villes, l’ouverture de centres de vaccination qui a accompagné l’élargissement des publics prioritaires n’a pas attiré les foules espérées. À Nice, le centre a, tout simplement, fermé ses portes. Une des raisons suspectées de ce manque d’engouement : dans ces lieux, un seul vaccin proposé, celui d’AstraZeneca.

La mauvaise presse de ce vaccin, censé constituer une des armes principales de l’accélération de la campagne de vaccination, s’observe dans les données diffusées par le ministère de la Santé et par Santé publique France. Au niveau national, environ trois quarts des doses AstraZeneca livrées ont été utilisées, d’après les dernières données disponibles. Dans le cas de Pfizer/BioNTech, en revanche, la part des flacons injectés dépasse neuf sur dix (92 %). Cette proportion est quasi-similaire en Bretagne.

La préférence, sur ce point, n’a pas franchement changé au fil du temps. Le rattrapage d’un temps sur le nombre de doses livrées, fin mars, a été gommé par les nouvelles livraisons. Ce constat, malgré tout, ne doit pas laisser penser que la vaccination stagne. Au 17 avril, 214 000 Bretons avaient reçu une dose d’AstraZeneca, soit 130 000 injections depuis un mois. Ce nombre de vaccinations continue d’augmenter, mais moins vite que le nombre de doses livrées.

Les craintes autour de ce vaccin expliquent évidemment cette sous-utilisation. « J’ai failli annuler quand j’ai vu que ce n’était qu’avec de l’AstraZeneca », confiait ainsi un enseignant, samedi, au centre de vaccination lorientais. En cause, les risques très rares, mais avérés, de thromboses à la suite d’une injection, qui ont poussé le Danemark à abandonner définitivement ce vaccin.

Des circuits différents

Ces inquiétudes ont fait de Pfizer le vaccin favori, au détriment, également, du Moderna, son frère jumeau. Les livraisons de doses ont beau être beaucoup moins importantes pour ce vaccin, seulement la moitié a été injectée à ce stade, en Bretagne. C’est moins qu’au niveau national. « On a l’impression qu’il y a de la confusion et que les gens ne veulent que du Pfizer. Personne ne parle de Moderna, mis dans le même panier qu’AstraZeneca », estime sur ce point, auprès du Parisien, l’infectiologue Benjamin Davido.

Malgré tout, la seule défiance du vaccin n’est pas l’unique explication. À Lorient comme à Nice, les coordinateurs soulignent le très court délai laissé pour informer les citoyens de l’ouverture de nouveaux centres de vaccination. En parallèle, lorsque l’on se penche sur le détail départemental en Bretagne, on observe ainsi que la part de doses Pfizer utilisées est plus faible qu’ailleurs en Ille-et-Vilaine, quand celle d’AstraZeneca est plus importante. Ce département compte une part moins importante de personnes âgées, ce qui induit un circuit de vaccination plus important du côté des médecins et des pharmaciens. Ces circuits différents compliquent la comparaison.

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