Vaccination : « Contraints et forcés » ou par « effort collectif »… Ils iront finalement se faire vacciner contre le Covid-19 – 20 Minutes

Un afflux de témoignages à l’image du raz-de-marée qui s’abat sur Doctolib. Depuis l’annonce, lundi, par Emmanuel Macron de l’extension du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale pour certaines professions, plus de 2 millions de Français ont déjà pris rendez-vous sur la plateforme pour se faire vacciner. Et vous êtes plus de 300 à avoir répondu à notre appel à contributions pour nous expliquer pourquoi vous aviez décidé finalement de franchir le pas.

Premier constat : c’est davantage « contraints et forcés » que par conviction que l’immense majorité des lecteurs qui ont accepté de témoigner ont décidé de se lancer. « Je me fais vacciner, par obligation pour pouvoir être “libre” », résume non sans ironie Jean-Philippe, 32 ans. « Obligation déguisée », « prise d’otages », « chantage », voire « dictature sanitaire », la colère s’exprime dans beaucoup de messages, notamment chez ceux qui affirment ouvertement leur rejet du vaccin anti-covid ou se revendiquent comme « antivax ».

« Si on veut conserver son emploi, on doit se faire vacciner »

Parmi les témoignages les plus virulents, figurent ceux des professionnels opposés à la vaccination mais dont le secteur d’activité est concerné par le pass sanitaire ou l’obligation vaccinale : « J’ai un prêt maison à financer, je ne peux pas me permettre de perdre mon emploi d’infirmière en labo, je suis donc contrainte et forcée de me faire vacciner ! », résume ainsi Emily, 40 ans. « Je le ferai par obligation car j’ai des crédits sur le dos et deux enfants à nourrir et si je ne me fais pas vacciner je perds mon salaire. Mais je vais réfléchir à une reconversion professionnelle. Je ne sais pas encore dans quoi mais je ne resterai pas à l’hôpital », raconte de son côté Emilie, 36 ans.

D’autres, qui voulaient prendre le temps de la réflexion, ont décidé d’accélérer leurs plans, souvent sans enthousiasme et avec une pointe d’amertume. Comme Christophe, 40 ans : « Je ne suis pas anti-vaccin mais méfiant par rapport à un vaccin mis sur le marché rapidement et poussé par toute une industrie pharmaceutique, j’avais prévu (si pas d’alerte) de me faire vacciner en août après mes vacances et mon rendez-vous était déjà prévu chez mon cardiologue (contre le risque de myocardite lié au vaccin). Je prends l’annonce comme une obligation de se faire vacciner pour avoir accès aux établissements les plus basiques (supermarché, magasin, resto…). J’ai fait ma première dose le lendemain avec l’idée que le gouvernement ne s’imposerait plus de limite et pouvait à son bon vouloir durcir et réduire encore plus (et dans de très brefs délais) la liberté des non vaccinés ». « Je pensais le faire en juin mais ayant eu plusieurs témoignages sur les douleurs ressenties avec la deuxième dose, j’ai repoussé l’échéance. Je n’étais pas pour du tout. Mais je travaille auprès d’enfants et me retrouve contrainte de le faire malgré tout. Si on veut conserver son emploi, on doit se faire vacciner, ils savent en disant cela que les gens vont le faire par peur. Gouverner en imposant ces peurs n’est pas digne », s’énerve Magali 37 ans.

Même frustration chez celles et ceux qui attendaient un vaccin made in France pour se lancer : « Nous avons changé d’avis à cause des délais. En effet mon compagnon et moi avions envie d’attendre un vaccin français du laboratoire Sanofi qui est normalement attendu pour la fin d’année. Nous ne pensions pas que les mesures seraient aussi dures et mises en place aussi rapidement. D’un autre côté, nous ne voulons pas non plus que notre vie s’arrête complètement », explique Gaëtane, 28 ans. « Je suis contraint de me faire vacciner avant septembre car mon travail (commercial mobile) m’oblige à faire régulièrement des tests PCR. Et clairement, je ne compte pas payer ces derniers. Je ne suis pas opposé au vaccin mais je voulais attendre celui de Sanofi. Cela nous aurait en plus permis d’avoir quelques mois de recul supplémentaire », témoigne aussi Cédric, 31 ans.

« Il ne nous laisse plus le choix, c’est le vaccin ou alors fini la vie sociale »

Pour beaucoup d’autres internautes, l’extension du pass sanitaire a précipité la vaccination pour eux-mêmes ainsi que leurs ados, afin d’éviter le casse-tête quotidien et les tests à répétition : « Nous sommes tous les deux vaccinés car nous sommes à risque, et on voulait surtout éviter une vaccination à nos enfants puisque de toute façon même vaccinés ils peuvent transmettre. Au final, nous sommes contraints et forcés de le faire, car ils ne pourront pas aller au cinéma, ni au restaurant et encore moins dans des centres commerciaux pour s’habiller ! », dénonce ainsi, très remontée, Aurélie, 38 ans.

« J’ai décidé de me faire vacciner après l’allocution du président lundi soir car il ne nous laisse plus le choix, c’est le vaccin ou alors fini la vie sociale. Il sait pertinemment qu’il sera très compliqué de se faire tester 2 à 3 fois par semaine. Moi ce n’est pas pour le côté professionnel mais personnel que je me suis fait vacciner mardi. Il en est de même pour ma fille de 16 ans et demi car elle ne veut pas se faire tester toutes les semaines pour avoir accès à ses loisirs », explique Hélène 48 ans.

D’autres prennent cette vaccination anticipée avec un peu plus de philosophie : « J’ai décidé de me faire vacciner pour pouvoir aller dans les centres de loisirs, de culture, café, restaurant etc. J’étais réticente car je n’en voyais pas l’utilité pour les personnes non à risque. J’ai eu la chance de ne pas être approchée par le virus jusqu’à maintenant, et si je l’avais attrapé je serais restée chez moi. Je ne voyais pas ce que le vaccin allait changé et je ne voulais pas m’injecter quelque chose dont je ne voyais pas l’utilité. Si le vaccin permet au virus de moins évoluer (moins muter) alors j’y verrai peut-être une raison », explique Margot 29 ans.  « Je souhaitais attendre le plus tard possible, car le vaccin a une efficacité de 6 mois et que, de tout de façon, je n’aime pas trop les piqûres. J’ai finalement décidé de le faire afin de pouvoir vivre, sortir, bouger et rencontrer du monde. En août, j’aménage dans une grande ville pour faire les études, je pense alors que pour pouvoir découvrir la ville, faire des rencontres et prendre les marques ce sera indispensable », explique Clara 18 ans.

« Je ne veux pas me gâcher mon séjour au camping »

Dans beaucoup des témoignages reçus, la perspective de vacances d’été dégradées a été également décisive : « On refuse totalement de se faire vacciner, mais on doit partir en vacances fin juillet et nous devrons faire trois tests PCR pour une semaine. Ce n’est vraiment pas pratique. Pour pas être privée de tout nous allons nous vacciner », confie ainsi Océane, 29 ans. « J’ai pris rendez-vous à l’annonce de l’intervention télévisée de Monsieur Macron parce que je pars en vacances en septembre dans un camping et je ne veux pas me gâcher le séjour mais je ne vous cache pas que je crains les effets secondaires du vaccin c’est pour cette raison que j’attendais, alors à la grâce de Dieu », confie aussi Isabelle, 63 ans.

Gaëlle et son mari, qui ont dû renoncer à partir en vacances l’an dernier, comptent bien profiter de leurs économies cet été pour prendre du « plaisir en famille » même si jusque-là ils « faisaient partie de la catégorie des anti-vaccins »  : « J’ai décidé de me faire vacciner avec mon mari et mes 2 enfants, pour pouvoir partir en vacances au camping cet été et profiter comme chaque année durant la période de Noël des parcs d’attractions de notre merveilleuse région (Astérix, Disney…) (…) qu’importe ce que cela nous coûte, notamment la vaccination », explique-t-elle.

« Je préfère être protégé et protéger les miens face aux variants »

Face à ce concert de colère et ressentiment, certains internautes affichent toutefois une position plus nuancée : « Je pense me faire vacciner, pas à cause du discours du président, mais plutôt à cause de la dangerosité du variant delta, qui semble toucher toutes les populations (âgés, jeunes, personnes fragiles ou non) sans distinction », estime Cris, 28 ans, qui estime toutefois que la vaccination « doit rester une décision personnelle ».

D’autres voient les mesures prises par Emmanuel Macron d’un œil plus positif et ont même été convaincus par l’urgence sanitaire évoquée par le président de la République, pour eux-mêmes ou pour les autres. « J’ai changé d’avis car je préfère être protégé et protéger les miens face aux variants mais aussi pour ne pas être restreint dans ma vie au quotidien », résume Didier, 41 ans. « J’ai décidé de me vacciner d’une part pour être moi-même protégée mais aussi protéger mon entourage ma famille. J’ai été réticente au départ puis en écoutant le président j’ai compris qu’avec la vaccination on ferait un pas vers l’avenir. Un avenir qui se dessine petit à petit. Que ce soit un avenir économique, social ou technologique. La vaccination est un acte citoyen pour la nation, un effort collectif. J’ai été réticente au départ, mais j’ai compris le message du président », explique Lara, 20 ans.

Mélanie, 25 ans, a même décidé de surmonter sa phobie des aiguilles après avoir entendu le discours d’Emmanuel Macron : « Je ne m’étais pas fait vacciner jusque-là, non pas par crainte du vaccin, mais des aiguilles. Mais à la suite de cette annonce, que j’approuve complètement, j’ai décidé de me faire soigner pour ma phobie et ainsi faire ce vaccin », confie Mélanie, 25 ans.

Patricia, va même encore plus loin : « J’avais prévu de m’inscrire après mon retour de vacances, si la situation sanitaire n’évoluait pas dans le positif et c’est le cas, l’allocution de lundi a précipité les choses. Mais je pense qu’il aurait été plus simple de rendre cette vaccination obligatoire pour tous dès le début. Comme cela tous le monde était logé à la même enseigne, pas de différence entre vacciné et non vacciné, il y allait de l’intérêt général pour sortir de ce cercle infernal qui nous prive de certaines de nos libertés et je peux comprendre que le gouvernement en soit arrivé là ».

Le mot de la fin à Franck, 55 ans, qui ne nous dit s’il s’est fait vacciner ou pas, mais apporte une petite prise de recul salutaire : « Nous sommes toujours en train de nous plaindre. Toujours un problème de riche : nous, on fait la fine bouche pour se faire vacciner en criant à la dictature (LOL on n’a pas la même notion de certains mots) alors que dans le reste du monde d’autres voudraient juste avoir des vaccins ». A méditer.

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