Vaccination aux Antilles : “On a de quoi se méfier de l’État français” – Europe 1

REPORTAGEConfinement strict, renforts de soignants, et bientôt “renforts des renforts” : l’exécutif assure mettre tous les moyens face à une situation sanitaire “sans commune mesure” aux Antilles, tandis qu’il resserre la vis en métropole. Premières touchées, les Antilles affichent des taux d’incidence record, frôlant les 2.000 cas pour 100.000 habitants. En effet, à peine un Martiniquais sur cinq présente un schéma vaccinal complet. Le ministre de la Santé Olivier Véran et son homologue des Outre-mer, Sébastien Lecornu, ont fait le déplacement au CHU de Fort-de-France pour dresser un état des lieux de la situation. 

Des soignants mobilisés “jusqu’au bout”

Dès leur arrivée au CHU de Martinique, jeudi, les ministres ont été accueillis par plusieurs dizaines de personnels soignants déterminés à poursuivre le combat et à refuser la vaccination. Parmi les manifestants présents, Sylvestre, une infirmière qui n’a pas l’intention de changer d’avis. “Jusqu’au bout je ne compte pas me faire vacciner, jusqu’au bout je vais rester mobilisée. Je suis axée sur la prévention et il y a d’autres moyens pour faire en sorte que les gens n’arrivent pas à l’hôpital. Dès les premiers symptômes, il y a de quoi se soigner. Il faut anticiper pour ne pas arriver à cette catastrophe”, affirme-t-elle.

Une méfiance vis-à-vis du vaccin, mais aussi du gouvernement. Et ce malgré les différentes annonces de l’exécutif en Guadeloupe et en Martinique. Car comme l’explique Yoann Dupée, chef d’entreprise dans la sécurité, la confiance est brisée. “Le vaccin ne protège pas assez voire tout court des contaminations. Et on a de quoi se méfier de l’État français”, lance-t-il. Le ministre de la Santé a pourtant tout fait pour affirmer le soutien de l’Etat aux populations martiniquaises et guadeloupéennes. 

“L”heure n’est plus aux doutes”

Olivier Véran a notamment annoncé l’arrivée prochaine de traitements innovants à base d’anticorps monoclonaux. Jeudi, lors de son déplacement, il a également appelé à s’interroger : “Quel regard portera-t-on sur l’attitude collective que nous aurons eue pendant cette période du Covid ? Alors que les hôpitaux se remplissent, nous sommes encore là à nous interroger pour savoir si l’on attend avant d’aller se faire vacciner ?”, a-t-il critiqué.

Le ministre a également fait valoir que de nombreux patients hospitalisés au CHU de Fort-de-France sont des jeunes non vaccinés, parfois sans comorbidités, “en bonne santé il y a quelques jours”, mais “aujourd’hui sur le ventre intubés, ventilés, dans le coma, dans les services de réanimation”. 

Alors, “je dis aux personnes qui s’interrogent ‘venez’. Venez, demandez à voir la situation sanitaire telle qu’elle est, demandez aux patients qui sont dans des brancards dans les couloirs et dans les services de réanimation. (…) Venez regarder la réalité en face et ensuite osez regarder les populations en disant ‘Il ne faut pas se faire vacciner, il y aurait des doutes’. L’heure n’est plus au doute. Ca fait très longtemps que les doutes ont été levés, il y a des mois et des mois de recul sur ces vaccins, des milliards d’humains qui ont été vaccinés, vous devez vous lancer”, a-t-il exhorté.

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