Vaccin de Pfizer-BioNTech : Israël juge “probable” un lien entre le sérum et de très rares troubles cardiaques – Le Journal du dimanche

Le vaccin à ARN messager de Pfizer-BioNTech, pilier de la lutte contre le Covid-19, pourrait être à l’origine de très rares effets secondaires cardiaques. Le soupçon n’est pas nouveau puisque des investigations sont en cours aux Etats-Unis et dans l’Union européenne. Mais il a été renforcé cette semaine par une brève publication du ministère de la Santé israélien. Ce texte est en fait la synthèse d’un rapport mené par trois groupes d’experts sur des cas de myocardite (inflammation du muscle cardiaque) survenues après des injections dans ce pays, où la campagne vaccinale a été ouverte aux plus de 16 ans dès le mois de décembre, et où 63% de la population a reçu au moins une dose.

Des myocardites chez des hommes jeunes, âgés de 16 à 30 ans

Ultraprudente, la conclusion des épidémiologistes est formulée ainsi : “Il est probable qu’il puisse exister un lien entre la seconde dose de vaccin et l’apparition de myocardites chez des hommes jeunes âgés de 16 à 30 ans. Ce lien semble plus fort chez les 16-19 ans que dans les autres classes d’âge. Il est plus ténu chez les plus âgés. Dans la majorité des cas, les myocardites ont été ­dépourvues de gravité.”

Le ministère précise que la maladie, caractérisée par des douleurs à la poitrine, des palpitations ou des difficultés à respirer, est en général “bénigne” même si elle peut nécessiter une courte hospitalisation. Cette pathologie qui touche les hommes jeunes a souvent une cause virale (grippe, coronavirus, etc.).

Des troubles “bénins” dans 95% des cas

Les investigations ont porté sur 275 cas de myocardites rapportés dans le pays entre décembre 2020 et mai 2021. Parmi eux, 148 sont intervenus dans le mois suivant la vaccination ; 37 après une première dose ; 121 après la seconde. Si un surrisque était avéré, il resterait très faible car l’étude a porté sur plus de 10,4 millions d’injections. Les troubles ont été jugés “bénins” dans 95% des cas et la majorité des patients concernés ont passé moins de quatre jours à l’hôpital.

Un signal de sécurité avait émergé en Israël dès avril mais aussi aux Etats-Unis, où 14 effets secondaires possibles ont été recensés chez des personnels de l’armée par le ministère de la Défense. Le 28 mai, en accordant une autorisation au produit de ­Pfizer-BioNTech pour les 12-15 ans, l’Agence européenne du médicament (EMA) rappelait que la taille réduite de l’essai clinique ne pouvait permettre de repérer “de rares effets secondaires”.

Des enquêtes européennes et américaines

Elle soulignait aussi que “de très rares cas de myocardite et de ­péricardite [inflammation de la membrane entourant le cœur]” étaient en cours d’analyse. En France, où la vaccination pour les 12-18 ans doit débuter le 15 juin, les autorités creusent elles aussi le sujet. Dans son dernier rapport de pharmacovigilance, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) indique que 20 cas graves de myocardites ont été répertoriés – certains chez des femmes ou des personnes âgées de plus de 50 ans. “Un rôle du vaccin ne peut être écarté”, est-il précisé.

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Dans l’attente des conclusions des enquêtes européennes et américaines, une seule certitude donne le cap aux autorités sanitaires : ce vaccin, efficace à plus de 90% pour prévenir les formes graves, sauve de très nombreuses vies, en particulier chez les personnes mûres, âgées ou fragiles.

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