Vaccin d’AstraZeneca : sept personnes mortes de thromboses sur 30 cas identifiés au Royaume-Uni – Le Monde

Un pharmacien canadien administre le vaccin d’AstraZeneca contre le Covid-19 à une Vancouveroise, le 1er avril.

Sur les 30 cas enregistrés jusqu’au 24 mars inclus, « sept malheureusement sont décédés », a annoncé samedi 3 avril la Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA), l’agence de sécurité du médicament au Royaume-Uni, dans un communiqué de presse.

Le régulateur a précisé avoir reçu, à cette date, les signalements de 22 cas de thromboses veineuses cérébrales et de huit autres cas de thromboses associées à un déficit de plaquettes, sur un total de 18,1 millions de doses administrées. « Notre examen approfondi sur ces signalements se poursuit », a déclaré la directrice de la MHRA, June Raine, dans le communiqué, précisant qu’aucun cas similaire n’avait été signalé pour le vaccin Pfizer-BioNTech.

« Les avantages du vaccin AstraZeneca pour prévenir l’infection au Covid-19 et ses complications continuent d’être largement supérieurs aux risques et le public devrait continuer à recevoir le vaccin quand il est invité à le faire », a-t-elle ajouté. En publiant jeudi un avis sur les effets secondaires des vaccins administrés dans le pays, la MHRA avait déjà jugé que « le risque d’avoir ce type de caillots sanguins est très faible ». Plus généralement, « le nombre et la nature des effets indésirables signalés jusqu’ici ne sont pas inhabituels comparés à d’autres types de vaccins utilisés couramment », selon elle.

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Un risque « rare » de moins en moins contesté

Le vaccin d’AstraZeneca, développé avec l’université d’Oxford, fait l’objet de suspicions dans plusieurs pays après des cas graves de formation de caillots sanguins, et certains Etats ont décidé de ne plus administrer ce vaccin en dessous d’un certain âge. « Aucun lien de causalité n’est prouvé, a souhaité rappeler l’Agence européenne des médicaments (AEM) le 31 mars, mais il est possible et des analyses supplémentaires sont en cours. »

Mais d’autres spécialistes à travers l’Europe sont plus catégoriques. « Il faut arrêter de spéculer pour savoir s’il y a un lien ou pas. Tous ces cas ont eu ces symptômes trois à dix jours après l’inoculation d’AstraZeneca. Nous n’avons trouvé aucun autre facteur déclencheur », a expliqué le 27 mars à la chaîne norvégienne TV2 Pal André Holme, chef d’une équipe de l’Hôpital national d’Oslo qui travaille sur ces cas. « L’agence norvégienne des médicaments estime qu’il y a un lien probable avec le vaccin », a déclaré pour sa part à l’AFP Steinar Madsen, l’un de ses responsables.

En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament a confirmé le 26 mars l’existence d’un risque « rare », en se fondant sur « le caractère très atypique de ces thromboses, leurs tableaux cliniques proches et le délai de survenue homogène ».

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L’AEM se réunira à nouveau pour discuter de cette question du 6 au 9 avril. Selon les chiffres que l’agence a dévoilés mercredi, on recense à ce stade 62 cas de thromboses veineuses cérébrales dans le monde, dont 44 dans les 30 pays de l’Espace économique européen (UE, Islande, Norvège, Liechtenstein) pour 9,2 millions de doses de vaccin administrées. Quatorze morts ont été enregistrées, sans pouvoir toujours être imputables de façon sûre à ces thromboses atypiques, a précisé la patronne de l’AEM, Emer Cooke, mercredi lors d’une visioconférence.

Les Pays-Bas ont annoncé vendredi suspendre temporairement les injections de ce produit pour les moins de 60 ans, à la suite d’une décision similaire prise mardi en Allemagne. Ils ont emboîté le pas au Canada et à la France (55 ans), la Suède et la Finlande (65 ans).

Pays le plus endeuillé d’Europe avec près de 127 000 morts, le Royaume-Uni a déployé une des campagnes de vaccination contre le coronavirus les plus avancées au monde, avec plus de 31,3 millions de premières doses et près de 5 millions de secondes doses déjà administrées depuis début décembre.

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Le Monde avec AFP

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