Université d’été : à peine arrivés, les socialistes affichent déjà leurs divisions à Blois – Le Figaro

Envoyé spécial à Blois (Loir-et-Cher)

Chez les socialistes, le week-end risque d’être vif. Réunis à Blois (Loir-et-Cher) pour leurs universités d’été, les cadres du parti sont parvenus à s’écharper… avant même le début officiel de l’événement. Tout est parti du discours vendredi midi de François Resbsamen, le maire de Dijon et également président de la fédération des élus socialistes (FNSER). Il concluait le traditionnel séminaire des élus qui a lieu avant chaque université d’été du parti.

Au micro devant un amphithéâtre, l’ancien ministre de François Hollande a tiré à boulets rouges sur le premier secrétaire, Olivier Faure, assis quelques mètres plus loin. François Rebsamen lui a reproché sa stratégie d’ouverture à gauche «au détriment de l’identité» du PS. Fin juin, le chef des socialistes avait en effet déclaré qu’il était «prêt» à se ranger derrière un candidat qui incarne «le bloc social et écologique», et qu’importe son «origine» politique. Plusieurs figures d’EELV, comme Yannick Jadot, Éric Piolle ou encore Cécile Duflot, sont par ailleurs attendus ce week-end à Blois.

«Certains ont tendance à oublier»

«Ce n’est pas l’union, quoi qu’il en coûte», a fustigé le maire de Dijon. «Les alliances ne doivent pas se faire à n’importe quel prix», a-t-il insisté. Pour l’ancien ministre, hors de question de ranger le PS derrière des écologistes dont certains partagent, selon lui, une «vision radicale, obscurantiste», qui «ne veulent plus du progrès social». François Rebsamen a également rappelé que le Parti socialiste demeurait «le premier parti territorial de France», après les municipales. «Il le doit à son histoire, à sa progression, même si certains ont tendance à l’oublier», a-t-il souligné, se retenant de ne pas citer Olivier Faure. «Il n’y a pas de victoire à gauche si le rassemblement ne se fait pas autour de nous», a-t-il encore affirmé.

Le patron du PS a ensuite pris la parole. Et a voulu mettre les points sur les i : «Qu’on se mette d’accord cher François, l’adversaire que nous devons battre, c’est la droite, sous toutes ces formes. Je ne veux pas me battre contre les écologistes». Olivier Faure est ensuite revenu sur sa position polémique : «Bien sûr que je veux qu’il y ait un candidat socialiste. Mais si je réponds ça, il n’y a plus de rassemblement possible», a-t-il affirmé, rappelant le risque que la gauche se retrouve avec «quatre, cinq, six candidats» en 2022. «Il faut trouver un candidat qui peut nous incarner ensemble. Et c’est à nous de prouver que nous sommes les meilleurs pour cela», a poursuivi Olivier Faure, en appelant sa famille politique à «être responsable».

À l’applaudimètre, le patron du PS a, semble-t-il, plus convaincu que le président de la FNSER… Les deux hommes ont ensuite longuement poursuivi l’échange sur scène alors que la salle se vidait. «Rebsamen l’a attaqué, Olivier Faure a bien répliqué. Il est toujours bon dans ces moments», se réjouit l’entourage du premier secrétaire. «Faure a fait son sketch… Le problème c’est que son discours ne correspond pas aux faits», grince un cadre socialiste, bien plus en phase avec la stratégie du maire de Dijon. Et dire que le week-end ne fait que commencer…

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