Union en Ile-de-France et dans le Centre-Val de Loire, pas d’accord en Occitanie… : les négociations de la gauche avant le second tour des régionales – Le Monde

Les tractations pour l’union à gauche en vue du second tour des élections régionales étaient en passe d’être achevées, lundi 21 juin, au lendemain d’un scrutin marqué par l’abstention et qui a profité aux présidents de région sortants, de droite comme de gauche.

Si les discussions sont possibles jusqu’à la date butoir du mardi 22 juin, à 18 heures, pour négocier des alliances, fusions ou retraits de listes pour le second tour, certains candidats ont déjà bouclé des accords, comme en Ile-de-France, en Bourgogne-Franche-Comté ou dans le Centre-Val de Loire. A l’inverse, la perspective d’une union s’éloigne dans les régions où les présidents socialistes sortants estiment pouvoir se passer de l’apport écologiste : Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et surtout Occitanie, où il n’y aura pas d’accord.

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  • Ile-de-France : union des trois listes de gauche

Le secrétaire national d’EELV et candidat en Ile-de-France, Julien Bayou, lors du premier tour des régionales, dimanche 21 juin, à Paris.

Tête de liste de liste Europe Ecologie-Les Verts (EELV) en Ile-de-France, Julien Bayou a annoncé qu’il avait conclu un accord avec les listes d’Audrey Pulvar (Parti socialiste, PS) et Clémentine Autain (La France insoumise, LFI). « Le changement est à portée de main. Premier déplacement à suivre dès aujourd’hui, a-t-il prévenu en mettant en avant son alliance, pour l’écologie et la solidarité en Ile-de-France ! »

Au premier tour, il a réuni 12,95 % des voix exprimées, contre 11,07 % pour Audrey Pulvar et 10,24 % pour Clémentine Autain. Loin devant, la présidente (Libres !) du conseil régional, Valérie Pécresse, soutenue par la droite classique (Les Républicains, UDI) ainsi que par certains macronistes, a récolté 35,94 % des suffrages. La liste de Jordan Bardella, candidat du Rassemblement national (RN), suit avec 13,12 % des suffrages.

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  • Centre-Val de Loire : fusion des listes PS-PCF et EELV-LFI

Le président sortant de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, arrivé en tête du premier tour (24,81 %), a annoncé lundi la fusion de sa liste PS-PCF avec celle EELV-LFI portée par Charles Fournier (10,85 %). « Les équilibres du premier tour se retrouveront dans la liste que je vais conduire », a expliqué M. Bonneau. « Un peu plus de deux tiers » de la liste du second tour sera donc issue de la formation PS-PCF du candidat sortant, une proportion confirmée par l’équipe de campagne EELV.

M. Bonneau a aussi annoncé sa volonté de reprendre deux éléments forts du programme EELV-LFI avancés au premier tour, citant « l’alimentation des lycéens, avec 100 % de produits locaux » et « un objectif commun de 30 000 logements mis en performance énergétique chaque année ».

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  • Pays de la Loire : fusion des listes écologiste et socialiste

Arrivés respectivement deuxième et troisième du premier tour dans les Pays de la Loire, la liste écologiste de Matthieu Orphelin et celle du socialiste Guillaume Garot ont annoncé leur fusion lundi. « Ce n’est pas une simple addition des voix mais une multiplication de nos forces. Chacun a mis en avant ses mesures fortes », a annoncé Matthieu Orphelin, selon Ouest-France.

Allié notamment à La France insoumise (LFI), l’ancien macroniste, qui a quitté LRM et pris la tête de liste des écologistes, a remporté son pari et empoche la deuxième place du scrutin (18,70 %) et le leadership au sein des forces de gauche, devant le député socialiste de Mayenne Guillaume Garot (16,31 %). Ce dernier avait immédiatement reconnu sa défaite et annoncé son intention de se rallier à M. Orphelin, assurant : « Nos projets sont compatibles sans difficulté. »

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Christelle Morançais, présidente sortante Les Républicains, a devancé largement ses adversaires en réunissant 34,29 % des suffrages. Forte de son score, elle a assuré qu’elle mènerait la bataille du second tour en reconduisant son équipe à l’identique. La porte est fermée à tout accord avec le député de Loire-Atlantique de LRM François de Rugy, qui a subi un revers cinglant (11,97 %), arrivant en cinquième position derrière le député européen Hervé Juvin (12,53 %), candidat pour le RN.

  • Auvergne-Rhône-Alpes : EELV, PS et PCF font liste commune

L’écologiste Fabienne Grébert, la socialiste Najat Vallaud-Belkacem et la communiste Cécile Cukierman ont annoncé lundi qu’elles feraient liste et programme communs pour tenter de déloger le président LR sortant de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, grand favori du second tour. « Nous avons une grande responsabilité, celle de rassembler pour une alternative positive aux solutions du passé et à la haine, celle de porter un projet d’avenir pour l’écologie, la justice sociale et la démocratie, celle de faire front face à la droite extrême incarnée dorénavant par Laurent Wauquiez », a déclaré Mme Grébert en lisant une déclaration commune devant la presse, à Lyon.

Avec 43,8 % des suffrages, M. Wauquiez a largement distancé au soir du premier tour la candidate EELV (14,4 %), arrivée devant le RN Andrea Kotarac (12,3 %), Najat Vallaud-Belkacem (11,4 %) et Cécile Cukierman (5,5 %).

  • Bourgogne-Franche-Comté : PS et EELV se rassemblent

La présidente socialiste sortante de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, et l’écologiste Stéphanie Modde ont annoncé lundi la fusion de leurs listes pour le second tour. « Nous avons conclu, suite à une longue nuit de négociations, un accord de second tour » basé sur des « engagements pris sur la transition écologique et sur les sujets écologistes », a déclaré Mme Modde lors d’une conférence de presse à Dijon. Avec 10,34 % des voix au premier tour, elle n’a « pas souhaité prendre le risque de se maintenir » seule au second tour.

Marie-Guite Dufay, arrivée en tête (26,52 %) avec sa liste PS-PCF-PRG, s’est félicitée d’avoir réussi à rassembler la gauche, estimant que « le rempart au RN est à gauche en Bourgogne-Franche-Comté, il n’est pas avec Denis Thuriot (LRM) avec 11 % ». Dans la matinée, le candidat de la majorité présidentielle avait annoncé le maintien de sa liste au second tour, ouvrant la voie à une quadrangulaire avec Julien Odoul (RN) et Gilles Platret (LR).

  • Grand-Est : pas de fusion des gauches

Dans le Grand-Est, les discussions entre la liste de la candidate (EELV) Eliane Romani, soutenue par le PS et le PCF, et celle d’Aurélie Filippetti (« Appel inédit »), soutenue par Génération. s et LFI, n’ont pas abouti. La première est arrivée en troisième position du scrutin de dimanche avec 14,60 % des voix, tandis que la seconde est restée sous la barre des 10 %, avec 8,64 %.

Lors d’une conférence de presse, Eliane Romanies a reconnu que les discussions ne s’étaient « pas très bien passées » : « Nous souhaitions nous entendre sur un projet, mais on nous a parlé de postes. Ce sont eux qui ont coupé les ponts. » De son côté, « Appel inédit » déplore « le refus de prendre en compte les idées et la nouveauté incarnée » par leur liste. « Malheureusement, nous nous sommes heurtés à un mur. »

  • Occitanie : pas d’accord entre le PS et les écologistes

Aucun accord n’a été trouvé entre la liste menée par la présidente sortante de la région Occitanie, Carole Delga (PS), arrivée en tête du 1er tour des régionales avec près de 40 % des voix, et la liste de l’écologiste Antoine Maurice (EELV-Génération. s). « Nous n’avons pas trouvé une issue favorable. Nous ne nous sommes pas mis d’accord sur le nombre de conseillers qu’ils voulaient, ni sur le mode de fonctionnement », a déclaré Mme Delga lors d’une conférence de presse. « C’est définitif », a-t-elle affirmé.

Antoine Maurice était arrivé en 5e position avec 8,3 % des voix, sous le seuil fatidique des 10 % requis pour participer au second tour. Il avait espéré dimanche soir trouver un « accord juste et équilibré » avec l’équipe de Mme Delga. « Le danger RN a beau être écarté, nous ne croyons pas qu’il soit bon de vouloir gouverner seul (…), la réunion des forces de gauche et de l’écologie est une chance pour notre région », avait-il déclaré un peu plus tôt, lundi après-midi, actant une suspension des discussions.

Dimanche, Mme Delga sera opposée à la liste RN de Jean-Paul Garraud (ex-député LR), et à celle d’Aurélien Pradié, numéro trois des Républicains, arrivée troisième avec 12,19 %.

  • Nouvelle-Aquitaine : pas de fusion PS-EELV

Il n’y aura pas de fusion entre la liste EELV et celle du PS en Nouvelle-Aquitaine. « Aucun accord n’a pu être signé. Il n’y avait manifestement aucune volonté d’accord tant les exigences et le ton employé étaient incompatibles avec une possibilité de négociation », a affirmé, dans un communiqué, le président socialiste sortant de la région, Alain Rousset, arrivé en tête du premier tour avec 28,65 % des voix.

Interrogée, l’équipe de campagne de Nicolas Thierry, qui a obtenu 12,07 % des voix, a confirmé que les négociations étaient rompues. Les Verts faisaient partie de l’exécutif sortant, mais ils « ne referont pas un mandat tel qu’ils l’ont réalisé », a déclaré l’équipe de campagne écologiste. « Si c’est pour refaire du saupoudrage écologique, le compte n’y sera pas. »

  • Normandie : échec des négociations pour une fusion entre PS-EELV et PCF-LFI

En Normandie, où le sortant Hervé Morin (Les Centristes) aborde le second tour des régionales en favori, les négociations pour réunir les listes PS-EELV et PCF-LFI ont échoué. « Il semble que la porte a été fermée par le PS », a déclaré Sébastien Jumel, tête de liste PCF-LFI, pour qui la liste réunissant socialistes et écologistes a manqué de « volonté ». De son côté, la socialiste Mélanie Boulanger affirme avoir proposé à la liste de Sébastien Jumel d’intégrer sa liste « avec des conditions qui leur auraient permis, dans tous les cas, de compter davantage d’élus communistes au conseil régional ». Mais « cette proposition juste et respectueuse a été refusée, et nous le regrettons », a-t-elle ajouté.

Au premier tour, Hervé Morin (Les Centristes) est arrivé très largement en tête (36,6 %) devant le RN Nicolas Bay (19,86 %). La liste PS-EELV a enregistré 18,37 % des voix, suivie de celle soutenue par LRM (11,07 %), qualifiée pour le second tour, et de la liste PCF-LFI (9,64 %).

  • Bretagne : pas de fusion entre les listes de gauche

En Bretagne, faute d’accord entre la liste du président sortant, Loïg Chesnais-Girard (PS), et celle de l’ex-PS Thierry Burlot, soutenu par LRM, les deux listes ont annoncé qu’elles ne fusionneraient pas. C’est donc un second tour à cinq listes qui se profile.

Loïg Chesnais-Girard a dit avoir reçu, lundi matin, l’offre de Thierry Burlot, « qui ne correspondait pas du tout (…) à une capacité de travailler ensemble ». M. Chesnais-Girard a préféré fusionner sa liste avec celle, apartisane, de l’ancien maire antipesticides de Langouët, Daniel Cueff (6,52 %). Une fusion qui passe mal pour Thierry Burlot, qui estime que « la Bretagne mérite mieux que des combines ». Dans un communiqué, il a annoncé que sa liste, « forte du soutien de la majorité présidentielle, présentera au second tour le même programme et la même liste qu’au premier tour ».

En Bretagne, le duel au premier tour des héritiers de l’ancien homme fort de la région, Jean-Yves Le Drian, a tourné à l’avantage du PS Loïg Chesnais-Girard (20,95 %), arrivé largement devant Thierry Burlot, relégué en 3e position avec sa liste soutenue par LRM (15,53 %) derrière la liste LR d’Isabelle Le Callennec (16,27 %). « En l’absence de volonté d’union », la liste de Claire Desmares-Poirrier (EELV), quatrième avec 14,84 %, a aussi annoncé, lundi, qu’elle partirait seule au second tour. La liste RN est arrivée en cinquième position, avec 14,27 %.

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Le Monde avec AFP

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