Une note confidentielle s’inquiète de la progression du crime organisé tchétchène en France – Le Figaro

Les démonstrations de force des groupes criminels tchétchènes «sont de plus en plus fréquentes sur le territoire et évoluent vers des violences sans précédent», alerte une note confidentielle de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) datée de mardi 16 juin, et dont Le Parisien a publié des extraits ce mercredi. Ces observations ont été formulées après que des dizaines de Tchétchènes ont lancé vendredi 12 juin une expédition punitive dans le centre-ville de Dijon. Cette descente a donné le coup d’envoi d’un week-end de violentes tensions entre cette communauté originaire du Caucase et des habitants du quartier des Grésilles.

«Ces dernières années, les affrontements entre les Tchétchènes et les autres communautés, principalement d’origine maghrébine, se sont développés», résume cette note du Sirasco, le service de renseignements criminels de la police judiciaire. «Ces conflits relèvent bien souvent du domaine de l’honneur ou résultent d’enjeux clandestins sur fond d’économie grise.» Si les affrontements qui ont éclaté ce week-end à Dijon relèvent plutôt de la première catégorie, Le Parisien rappelle, source proche du dossier à l’appui, que la plupart de ses participants, côté Tchétchènes, sont «membres d’organisations criminelles».

Depuis plusieurs années, remarquent les analystes de la PJ, «les réseaux criminels tchétchènes investissent un large panel d’infractions». Dans plusieurs régions, comme l’Alsace et le sud de la France, «les membres des réseaux tchétchènes se sont notamment imposés en qualité d’agents de sécurité dans le milieu de la nuit, tenu principalement par le banditisme traditionnel. Dans ce domaine d’activité, ils sont parvenus progressivement à évincer par la force (violences aggravées, extorsions) la concurrence et à développer leurs propres activités.»

En Île-de-France, la note fournit l’exemple de la ZUP Surville, à Monterau-Fault-Yonne, en Seine-et-Marne, où les Tchétchènes sont parvenus à s’implanter et «à s’imposer par la force, les menaces et intimidations auprès des habitants et des trafiquants locaux».

Cette progression ces dernières années a attiré l’attention des services de renseignement français, qui s’inquiètent particulièrement des entrelacs du banditisme tchétchène avec des éléments «connus pour leur appartenance à la mouvance indépendantiste tchétchène ou pour leur fondamentalisme religieux». D’après Le Parisien, environ 300 Tchétchènes seraient aujourd’hui inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), «une surreprésentation».

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