Une majorité de filles, tous les milieux sociaux… Qui sont les mineurs victimes de prostitution en… – BFMTV

Le plan de lutte de 14 millions d’euros, présenté ce mardi par le gouvernement, vise notamment à mieux accompagner les mineurs victimes et à développer les enquêtes à l’encontre des proxénètes et des clients.

Entre 7000 et 10.000 jeunes concernés. La prostitution des mineurs, un phénomène en pleine expansion ces dernières années, oblige le gouvernement à réagir. Ce lundi, il a présenté un plan interministériel chiffré à 14 millions d’euros et déployé dès cette année.

“Ce phénomène semble toucher un nombre croissant de jeunes et prendre de nouvelles formes”, indiquait mi-juillet Catherine Champrenault, magistrate et présidente du groupe de travail sur la prostitution des mineurs, “les remontées de terrain font état d’une aggravation de la situation.”

Souvent des jeunes filles, mais pas seulement

Dans un rapport rendu cet été au secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles, le groupe de travail sur la prostitution des mineurs dresse le profil des victimes, “très majoritairtement des jeunes filles de 12 à 17 ans en moyenne, vulnérables, provenant de tous les milieux sociaux et qui ont des difficultés à prendre conscience de leur statut de victimes”.

“En grande majorité ce sont des filles, mais il y a aussi des garçons”, relève Adrien Taquet sur BFMTV ce lundi. Le secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles ajoute sur notre antenne que “cela touche tous les milieux sociaux dans notre pays, chacun peut être concerné en tant que parent.”

Se basant sur plusieurs études et travaux parlementaires, le groupe de travail relève par ailleurs que le point d’entrée dans la prostitution se situe souvent “entre 14 et 15 ans pour plus de la moitié des cas”.

Il n’en demeure pas moins que les auteurs durapport estiment qu'”il y a incontestablement une attention particulière à porter aux très jeunes (14 ans et moins) qui, s’ils ne sont pas majoritaires parmi les mineur(e)s prostitué(e)s, apparaissent néanmoins dans des proportions non négligeables dans les études”.

Rupture sociale

Autre élément à prendre à considération: la situation sociale des jeunes, dont beaucoup sont en situation de rupture familiale. Une grosse proportion d’entre eux souffre notamment de “carences affectives et/ou éducatives liées à des contextes familiaux dysfonctionnels”. Conflits avec les parents, rapport conflictuel avec son entourage ou encore décrochage scolaire… Les signaux ne sont pas légion, mais peuvent parfois être facilement repérables.

Pour Adrien Taquet, cela se traduit aussi par “des changements de comportement, un isolement progressif vis-à-vis de sa famille et de ses amis […], des chutes généralement dans les résultats scolaires…”, mais également par “des fugues qui sont souvent une constante qu’on remarque chez les enfants victimes de prostitution.”

Développer les “enquêtes sur le cyberproxénétisme”

Pour accompagner les familles démunies face à leur enfant, le gouvernement va mettre en place “une plateforme d’écoute unique” et entend “mailler le territoire d’associations spécialisées”.

“Ils (les jeunes, NDLR) ne sont pas tous repérés, détectés et pris en charge. Certains d’ailleurs refusent de l’être, ce qui implique d’avoir une approche tout à fait différente vis-à-vis de ces enfants, qui sont des enfants en danger”, explique Adrien Taquet.

Du côté des forces de l’ordre, le gouvernement entend “renforcer les capacités d’enquêteurs sous pseudonymes” et développer les “enquêtes sur le cyberproxénétisme”.

“Une partie de la délinquance migre vers le cyber, ce sera de plus en plus le cas. Nous devons nous donner les moyens technologiques et la formation de suivre cette criminalité cyber”, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a indiqué qu’à peu près 1000 enquêtes avaient été ouvertes cette année pour ces affaires, bien loin des 7000 à 10.000 enfants concernés.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV

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