Une étude fait le lien entre exposition des enfants aux écrans et troubles du langage – BFMTV.COM

Télévision, ordinateur, console de jeux, tablette ou smartphone… Toute exposition à un écran a été comptabilisée dans une étude cas-témoins dévoilée ce mardi par Santé publique France.

Une équipe de chercheurs de l’Université de Rennes, de Santé publique France et de l’Inserm s’est penchée sur le mode de vie de 167 enfants âgés de trois ans et demi à six ans et demi, diagnostiqués avec des troubles primaires du langage, “par opposition aux troubles secondaires, qui résultent de pathologies neurologiques, congénitales, des problèmes d’audition”, nous précise Manon Collet, médecin généraliste à Rennes et auteure de l’étude. Un autre groupe de 109 témoins, sans aucun trouble, a également été étudié.

“Un effet cumulatif”

Les enfants ont été recrutés grâce à 16 cabinets de médecine générale et 27 cabinets d’orthophonistes, tous situés en Ille-et-Vilaine. Les questionnaires ont été remplis par leurs parents.

Après analyse de ces réponses, les chercheurs ont constaté que les enfants exposés aux écrans le matin avant l’école -44% du panel et 22% des témoins- ont trois fois plus à risque de développer des troubles du langage.

Lorsque l’exposition est associée au fait de ne pas discuter (rarement ou jamais) du contenu des écrans avec leurs parents, ce risque était doublé : les petits sont alors six fois plus à risque de développer ces troubles.

“Cela quantifie le risque et montre un effet cumulatif, additionnel des risques d’exposition. Des études, américaines notamment, avaient déjà montré l’impact des écrans sur les difficultés attentionnelles. Notre travail les conforte, et mérite encore des approfondissements”, estime Manon Collet.

“Ce n’est pas la durée qui compte”

Dans cette étude, 94,2% des enfants des deux groupes avaient accès à la télévision, la moitié (53,5%) avait accès à la tablette et un tiers avait accès à un ordinateur (32,4%), une console de jeu (34,9%) ou un smartphone (30,2%).

“Notre étude ne peut pas dire que les écrans sont responsables des troubles primaires du langage à 100%, mais elle établit clairement un lien”, ajoute l’auteure.

En moyenne, le temps d’exposition aux écrans des enfants concernés était de vingt minutes. “Ce n’est donc pas la durée qui compte, mais le fait d’être exposé ou non”, conclut la chercheuse.

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