Une attaque meurtrière près d’une synagogue de Jérusalem-Est ravive le risque d’une escalade – Le Monde

Le personnel d’urgence israélien aide les victimes sur le site d’une attaque signalée dans un quartier de colons à Jérusalem-Est annexé par Israël, le 27 janvier 2023.

Il est arrivé peu après 20 heures. Il a garé sa voiture près d’une synagogue, sur un long boulevard en pente douce. C’est là l’unique entrée de la colonie de Neve Yaakov, une communauté israélienne isolée dans les lointains faubourgs arabes du nord de Jérusalem. Vendredi 27 janvier, ce Palestinien de 21 ans, résident de Jérusalem-Est, la partie de la Ville sainte occupée depuis 1967 par Israël, a attendu seul, à l’extérieur du lieu de culte, un haut bâtiment sans charme, paré de pierres jaunes.

Puis il a tiré au pistolet sur des passants et sur des fidèles qui sortaient de la prière ce soir de shabbat. Il a également pris pour cible des voisins que le bruit avait attirés vers le boulevard. La police israélienne dénombre sept morts et trois blessés, dont plusieurs sont âgés. L’hôpital Hadassah a indiqué avoir opéré un adolescent de 15 ans qui se remet de ses blessures.

Il s’agit de la pire attaque commise contre des Israéliens depuis 2008, selon le ministère des affaires étrangères. Cette année-là, un Palestinien avait tué huit personnes dans l’école religieuse Mercaz Harav de Jérusalem, le berceau historique du mouvement colon.

Vendredi soir, l’assaillant a tenté de fuir en voiture, en direction du quartier palestinien de Beit Hanina. Il a échangé des coups de feu sur le boulevard avec la police, puis a poursuivi à pied, avant d’être abattu quelques minutes plus tard. Les forces israéliennes promettent déjà de débusquer toute personne qui l’aurait aidé. Samedi matin, 42 Palestiniens avaient été arrêtés.

Sanglant mois de janvier

Au loin, vers 22 heures, dans les collines qui s’étendent sous Neve Yaakov, des explosions de pétards et des cris retentissent. Des Palestiniens célèbrent l’attaque, à Jérusalem et ailleurs dans les territoires occupés. Ces images provoquent en Israël une rage froide. Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a salué « une revanche et une réponse naturelle » aux exactions de l’armée israélienne.

La veille, ses soldats ont tué neuf personnes à Jénine (Nord), durant le raid le plus sanglant qu’ils aient mené depuis deux décennies en Cisjordanie. Voilà un an qu’Israël réprime massivement une insurrection naissante, et le mois de janvier est terrible. Le ministère palestinien de la santé dénombre trente morts.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Récit d’un assaut israélien meurtrier dans le camp de réfugiés de Jénine, le plus sanglant depuis vingt ans en Cisjordanie

Au soir de l’opération de Jénine, des roquettes ont été tirées depuis Gaza, provoquant en retour des frappes israéliennes. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé la rupture des accords de coopération sécuritaire qui le lient à l’Etat hébreu – un geste lourd de conséquences, s’il est mis en application.

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