Une application blockchain autre que le Bitcoin ? ça existe et ça marche !

Une application blockchain autre que le Bitcoin ? ça existe et ça marche !

Ouvrez un magazine économique, écoutez une radio business… de quoi parle-t-on souvent ? De la blockchain. Les montagnes russes de certaines cryptomonnaies n’y sont pas pour rien. Il suffit qu’un influenceur, Elon Musk, pour ne pas le citer, fasse l’éloge du Bitcoin pour qu’il entame une ascension verticale. Et dès lors qu’il change d’avis, le même Bitcoin entame un plongeon. Lorsque la Chine décide de bannir les cryptomonnaies du jour au lendemain pour créer la sienne, même cause, mêmes effets.

Conséquence d’un tel vacarme : les décideurs IT n’y voient pas toujours très clair au sujet de la blockchain. Selon les uns d’une fiabilité redoutable et d’une sécurité sans faille, pour d’autres une catastrophe écologique tant elle serait consommatrice d’énergie. 

A vrai dire, les atouts de la blockchain sont réels. Et son champ d’application dépasse de très loin le seul univers de la cryptomonnaie. D’autant qu’il existe une deuxième innovation qui a tout changé pour la blockchain : celle des smart contracts.

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La révolution des smart contracts

Le nom blockchain (littéralement : chaîne de blocs) reflète bien sa nature. Il s’agit d’un registre de transactions horodatées et classées sous forme de blocs reliés les uns aux autres. Elle a pour atout de garantir qu’une transaction est sûre, traçable et immuable. 

La blockchain Ethereum a intégré un autre concept majeur : les smart contracts. Ceux-ci permettent la programmation de règles qui s’exécutent automatiquement, d’une manière déterministe et permettent de gérer le paiement contre livraison. 

Depuis, plusieurs blockchains sont apparues, avec des configurations « à la carte » : l’ère des technologies des registres partagés (DLT) commence.

Des applications concrètes, enfin !

Assez vite, il est apparu que le domaine d’application du couple blockchain – smart contract dépassait largement celui des cryptomonnaies. Pourtant, si la blockchain est régulièrement sur le devant de la scène, on peine à repérer des applications « business » concrètes, fonctionnant jour après jour. 

Une exception vient pourtant de voir le jour avec la mise en service d’Hannibal : 1ère Regtech qui utilise le couple Blockchain – smart contract pour prévenir le blanchiment d’argent.

Il se trouve que la Tunisie a fait partie de la liste grise du GAFI. Donc, tout est parti d’une demande de la Commission Tunisienne des Analyses Financières CTAF qui consiste à instaurer une coopération intelligente entre les acteurs impliqués dans la problématique de protection contre le blanchiment d’argent AML. 

Séduite, l’Union Européenne n’a pas hésité à apporter son soutien financier à l’opération en émettant une demande de proposition pour l’implémentation d’Hannibal, dans le cadre du programme d’appui à la réforme et à la modernisation du secteur de sécurité en faveur de la Tunisie. Il était envisagé de créer un grand réservoir de données financières alimentées par divers acteurs du public comme du privé et qui, une fois agrégées, devaient produire des alertes sur des comportements douteux au niveau financier.

Le challenge à relever était important car il impliquait d’agréger des informations de sources disparates, d’établir des standards de communications et de définir un moteur de règle afin d’enclencher une intelligence à même de susciter des alertes. Or, ce réservoir de données devait être alimenté par divers acteurs tunisiens (Ministère de l’Intérieur, secteur bancaire, poste, douanes …), peu accoutumés à agir de concert. Il fallait pourtant en passer par là ! 

C’est précisément ce qu’est Hannibal, application mise en service dès janvier 2021 et qui commence déjà à porter ses fruits.

Les clés d’une application blockchain réussie

Hannibal est une preuve concrète des atouts de cette technologie. Il devient possible, à partir de cette expérience, de définir un ensemble de lignes directrices pour la réussite d’un tel projet. Pour cela, Il est indispensable d’accompagner cette transformation afin d’acculturer les parties impliquées à cette nouvelle manière de coopérer. 

Il importe qu’ils collaborent via un groupe de travail qui permette de partager objectifs et bénéfices. Le projet doit être bien défini mais il doit s’inscrire sur le long terme ce qui implique une veille stratégique et une culture de l’innovation au sein des équipes.

Ainsi, Hannibal concrétise un usage fonctionnel de la blockchain tout en mettant, au service des bénéficiaires, une infrastructure fiable permettant d’instaurer une collaboration pérenne. Et ce n’est que le début.

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