Un troisième confinement? Delfraissy plaide pour face aux variants – Le HuffPost

CORONAVIRUS – “Il faudra probablement aller vers un confinement” dont les conditions relèvent d’une “décision politique”, pour faire face aux variants du coronavirus qui “changent complètement la donne” sanitaire en France, a déclaré dimanche le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy.

“Il y a urgence”, a jugé le médecin sur BFMTV: “Plus on prend une décision rapide, plus elle est efficace et peut être de durée limitée. On est dans une semaine un peu critique”, a-t-il ajouté.

“On est le pays d’Europe actuellement, avec l’Italie, dans la meilleure situation sanitaire”, a-t-il relevé. Mais “c’est une fausse sécurité, la situation ne va pas pouvoir perdurer” à cause des variants qui se répandent et entraînent “l’équivalent d’une deuxième pandémie”, a-t-il poursuivi.

“Une série de données” moins importantes que l’étude “flash” montrent “que le virus anglais est plutôt à des niveaux de 7, 8 ou 9% dans certaines régions françaises”. Pour le variant sud-africain, des données “suggèrent qu’on est déjà peut-être autour de 1%”.

“Alors qu’on est dans une situation apparemment relativement stable, si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays (européens), dès la mi-mars”, a-t-il prévenu.

Ce dimanche, le nombre de patients hospitalisés pour cause de Covid-19 a franchi la barre des 26.000, au plus haut depuis décembre, dont près de 3000 sont dans un service de réanimation, un chiffre qui refuse de baisser depuis plusieurs jours, selon les données de Santé publique France.

Consensus autour du reconfinement

Jean-François Delfraissy est loin d’être le seul à plaider pour un reconfinement et de nombreux médecins estiment la question tranchée. Le confinement est “nécessaire pour nous permettre de repartir et de rebondir à la fin du printemps et de l’été avec toute la France qui veut se mettre au travail”, a déclaré sur Franceinfo Denis Malvy, membre du Conseil scientifique et chef du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Bordeaux.

“Le confinement apparaît vraiment irrémédiable, la question qui se pose maintenant, c’est dans quel délai”, a renchéri Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital parisien Saint-Antoine, dans Le grand jury sur RTL/Le Figaro/LCI. Plusieurs indicateurs montrent que “nous arrivons à un seuil de saturation du système hospitalier”.

Et le nombre de malades hospitalisés a encore augmenté dimanche, à 26.357, soit un bon millier de plus qu’il y a une semaine. Les services de réanimation ―où sont les cas les plus graves― comptent eux près de 3000 malades (2.955), contre 2766 sept jours auparavant.

Le gouvernement n’a pas arrêté de décision

Si Jean-François Delfraissy plaide pour des mesures rapidement, samedi, dans un long entretien avec les lecteurs du Parisien,le ministre de la Santé Olivier Véran a cependant dit attendre “d’être fixé sur les effets du couvre-feu” généralisé. “On le sera la semaine prochaine. Si ça ne baisse pas et si les variants [du Covid-19] commencent à se diffuser partout”, le gouvernement “prendra des mesures supplémentaires”, prévient-il. “Et cela s’appelle le confinement.”

“Il n’y a pas de décision prise, et les prochains jours seront décisifs”, a ajouté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, lors de l’émission de France 3 Dimanche en Politique. Mais “par principe, tous les scenarii sont sur la table”. 

Une intervention qui a notamment permis de tempérer des informations du JDD selon lesquels Emmanuel Macron annoncerait mercredi un reconfinement de trois semaines. Le porte-parole a cependant rappelé que c’est effectivement mercredi, que se tiendra un nouveau conseil de défense. 

Ecole et vaccination

Dans ce contexte, le confinement doit-il être strict comme au printemps 2020, ou doit-on permettre de laisser par exemple les écoles ouvertes comme en novembre ? “C’est une décision éminemment politique”, a renvoyé le président du Conseil scientifique, tout en préconisant de par exemple regrouper les vacances scolaires ou de les allonger d’une semaine. 

Dans Le Parisien, Olivier Véran expliquait de son côté que pour le moment, “aucune décision n’a été entérinée pour aménager les vacances”.  “La situation permet la continuité scolaire. Mais nous sommes vigilants”, a assuré pour sa part le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer au JDD. “Tout notre travail consiste à éviter” une fermeture des établissements, “même si elle reste concevable en cas de nécessité absolue. L’école reste essentielle pour nos enfants”.

Reconnaissant toutefois qu’en raison des mesures sanitaires, “on a toute une génération de jeunes qui ne vit plus”, Jean-François Delfraissy recommande “dans les deux mois qui viennent (aux) personnes les plus âgées, les plus fragiles, d’aller vers une forme d’auto-isolement volontaire, pour se protéger en attendant qu’elles soient vaccinées”.

Revenant sur les projections de vaccination, le président du Conseil scientfique “ne partage pas” la conviction du gouvernement que l’ensemble de la population pourrait être vaccinée d’ici l’été. “On va vacciner le maximum de gens d’ici la mi-avril, probablement six à huit millions de personnes”, et arriver à la fin de l’été pour vacciner peut-être 40% de la population française mais pas plus”.

“La capacité vaccinale est limitée”, a-t-il déclaré, parce que “l’industrie pharmaceutique (ne parvient pas) à fournir de façon massive” les doses de vaccin. “De février à fin avril (…), on a une course entre arrivée du variant et vaccination”, a-t-il synthétisé.

À voir également sur Le HuffPost: Maintenant que Biden est président, le Dr Fauci se sent “libéré′

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading