
Un rat dopé à l’IA : le projet fou de Harvard et Google

L’objectif de l’étude étant de produire une analogie fidèle au comportement du rat, les neuroscientifiques en ont développé un fonctionnant à l’IA, ainsi qu’une « tige virtuelle », afin de mieux cerner les dynamiques biomécaniques de ce rongeur. Peut-on interpréter de manière exhaustive son activité neuronale ?
Google et Harvard : un rat « presque » réel
En s’appuyant sur les avancées d’anciens chercheurs, les neuroscientifiques ont réussi l’exploit de concevoir un rat virtuel à l’aide d’un réseau neuronal artificiel. Relié à un « cerveau » contenant des données précises et qualitatives, il permet de reproduire avec fidélité les mouvements et le comportement du rat dans un environnement virtuel appelé MuJoco. Les résultats de l’étude publiée dans Nature démontrent une corrélation entre l’activité neuronale du rongeur virtuel et celles d’un vrai rat durant leurs mouvements.
« Nos expériences nous ont permis de mieux comprendre comment ces tâches sont résolues et comment sont mis en œuvre les algorithmes d’apprentissage qui sous-tendent l’acquisition de comportements qualifiés […] Nous voulons commencer à utiliser les rats virtuels pour tester ces idées et nous aider à mieux comprendre comment les cerveaux réels génèrent des comportements complexes », déclare Bence Ölveczky, professeur à Harvard.
Happy to see my thesis work out today in @Nature! https://t.co/7PC0MLkW8I Josh Merel @jessedmarshall @lhq20 @yuvaltassa Ugne Klibaite @amandajgellis Greg Wayne @mattbotvinick @BOlveczky @GoogleDeepMind Video credit to the talented @KJHerr23 pic.twitter.com/T67az3vTot
— Diego Aldarondo (@DiegoAldarondo) June 11, 2024
Vers une interprétation plus facile du comportement du cerveau humain ?
En ayant suffisamment de données, le rat virtuel peut non seulement répliquer le comportement du rongeur réel, mais aussi prédire certaines de ces actions. Cela peut trouver une plus grande utilité dans l’étude et la compréhension de certaines pathologies cérébrales, comme les accidents vasculaires cérébraux (AVC), Alzheimer ou encore l’autisme.
Une meilleure interprétation du comportement des rats peut également ouvrir la voie à des simulations pour étudier les réactions face à certains traitements, ainsi que des interactions complexes dans des environnements donnés. Ces informations pourront aussi être exploitées pour tester et modéliser le comportement d’animaux plus complexes à l’avenir.
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que Google se penche sur un projet de ce type. L’entreprise a longtemps travaillé sur le cerveau humain avec NeuroAI en essayant de comprendre sa capacité à apprendre à partir d’exemples et d’expériences antérieures. L’ordinateur le plus complexe du monde, en l’occurrence, le cerveau, pourra-t-il enfin être décodé grâce aux efforts de la science et de l’IA ?