Un pipeline d’hydrogène entre Barcelone et Marseille prévu en 2030 – Le Monde

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, le président portugais Antonio Costa, le premier ministre espagnol Pedro Sanchez (de dos) et le président français Emmanuel Macron, à Alicante pour le sommet H2Med, vendredi 9 décembre 2022.

L’ambitieux pipeline d’hydrogène entre Barcelone et Marseille, lancé officiellement vendredi 9 décembre, sera opérationnel en 2030, a déclaré le président français, Emmanuel Macron, à l’issue d’une réunion avec les chefs de gouvernement espagnol et portugais, Pedro Sanchez et Antonio Costa, à Alicante, dans le sud-est de l’Espagne.

Son coût devrait « avoisiner les 2,5 milliards d’euros », a estimé M. Sanchez, qui a précisé que ce tuyau transporterait à l’horizon 2030 quelque deux millions de tonnes d’hydrogène par an, soit 10 % de la consommation européenne prévue à cette date.

Ce pipeline sous-marin doit permettre d’acheminer de l’hydrogène dit « vert » – fabriqué à partir d’électricité renouvelable – depuis la péninsule Ibérique, qui ambitionne de devenir un champion de cette énergie du futur, vers le nord de l’Union européenne (UE) via la France. Paris n’a toutefois pas exclu qu’il transporte aussi de l’hydrogène produit à partir du nucléaire.

Appelé « H2Med » ou « BarMar » (contraction de Barcelone et Marseille, les deux villes reliées par ce tuyau), ce projet remplace le MidCat, lancé en 2003 pour relier les réseaux gaziers français et espagnol via les Pyrénées, finalement abandonné en raison de son manque d’intérêt économique, de l’opposition des écologistes et de celle de Paris.

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L’enjeu du financement européen

Il sera soumis dans les prochains jours à la Commission européenne afin de pouvoir bénéficier du statut de « projet d’intérêt commun » et être financé en partie par des fonds européens, a ajouté M. Macron. Présente lors de la réunion entre les trois dirigeants, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a « salué chaleureusement » le lancement de ce projet, qui va aider l’UE à « bâtir une vraie dorsale européenne de l’hydrogène ».

Pensé au départ pour transporter temporairement du gaz de la péninsule Ibérique vers le reste de l’UE afin de réduire la dépendance au gaz russe, le H2Med ne servira finalement qu’à acheminer de l’hydrogène, a précisé Antonio Costa.

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Ce choix de ne pas transporter d’énergie fossile était nécessaire afin de s’assurer que Bruxelles puisse le déclarer « projet d’intérêt commun ». Paris, Madrid et Lisbonne espèrent une réponse de la Commission début 2023. Les financements européens pourraient atteindre environ la moitié du coût, soit 1,2 milliard d’euros, selon une source française, le reste étant essentiellement à la charge, selon des proportions et des mécanismes à définir, des futurs consommateurs de l’hydrogène transporté.

Trois tracés sont envisagés, le plus probable se déroulant sur une longueur de 455 kilomètres et une profondeur sous-marine maximale de 2 557 mètres. Des études techniques, environnementales et financières devront permettre de valider ce choix ou de se replier sur un des deux autres tracés.

Cette réunion s’est tenue avant un sommet de l’EU Med, forum des pays du sud de l’Europe, comprenant également la Croatie, Chypre, la Grèce, l’Italie, Malte et la Slovénie, qui a été notamment consacré aux questions de souveraineté économique et énergétique.

A l’issue de ce sommet, Emmanuel Macron et Pedro Sanchez ont annoncé que le prochain sommet bilatéral entre leurs deux pays aurait lieu le 19 janvier en Espagne.

Le Monde avec AFP

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