Un mois après l’incendie de Lubrizol, début des auditions à l’Assemblée et au Sénat – Le Monde

Le PDG du groupe américain doit être entendu la journée. A Rouen, l’évacuation de 160 fûts endommagés par l’incendie a commencé.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 08h50, mis à jour à 13h10

Temps de Lecture 2 min.

Près d’un mois après l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, députés et sénateurs ont entamé, mardi 22 octobre, leurs auditions sur l’incendie qui, le 26 septembre, a ravagé l’usine classée Seveso seuil haut. Le PDG du groupe américain, Eric Schnur, est entendu le matin par les députés et l’après-midi par les sénateurs.

« Toutes les informations dont nous disposons indiquent que l’incendie s’est déclenché à l’extérieur de nos installations, mais nous attendons d’en connaître exactement la source et la cause », a-t-il déclaré à l’Assemblée, ajoutant « comprendre les nombreuses questions relatives à la santé et à l’environnement » soulevées.

« Nous savons précisément quels produits Lubrizol ont brûlé dans nos entrepôts et dans ceux de Normandie Logistique, et nous pouvons affirmer que ces substances ne posent aucune menace sur la santé – ni à court terme ni à long terme – en dehors de l’irritation passagère normalement provoquée par la fumée. Cela a été validé par les analyses environnementales effectuées à ce jour, mais nous comprenons que des préoccupations persistent. »

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Deux auditions distinctes

La mission d’information de l’Assemblée nationale est présidée par le député socialiste de Seine-Maritime Christophe Bouillon. Après avoir reçu M. Schnur, elle poursuivra ses auditions mercredi avec une série de responsables locaux, dont le directeur régional de l’environnement, la directrice de l’agence régionale de santé, le directeur des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) et des élus, dont le maire de Rouen, Yvon Robert.

Les sénateurs ont de leur côté créé une commission d’enquête, à l’unanimité des groupes, afin d’« évaluer la gestion des conséquences environnementales, sanitaires et économiques » du sinistre. Il s’agit pour eux notamment de « faire la lumière sur la gestion des conséquences de cet accident par les services de l’Etat ».

La commission, présidée par le sénateur centriste de l’Eure Hervé Maurey, prévoit de proposer, le cas échéant, « des solutions concrètes d’amélioration des règles de prévention des accidents industriels et de gestion de ces événements ». Après l’audition de M. Schnur, la commission d’enquête sénatoriale a prévu de se rendre jeudi à Rouen pour visiter le site et établir « un premier contact » avec les parties prenantes.

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Evacuation des fûts

Quelque 5 253 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans l’usine Lubrizol, ainsi que 4 250 tonnes de produits dans des entrepôts de l’entreprise voisine Normandie Logistique, également touchée (dont 1 691 tonnes venant aussi de Lubrizol).

Une enquête judiciaire est en cours pour déterminer les causes de l’incendie. Des perquisitions ont été menées dans les locaux administratifs de Lubrizol et de Normandie Logistique.

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Pendant ce temps, à Rouen, alors qu’interrogations et inquiétudes sur les conséquences du sinistre persistent, l’évacuation de 160 fûts endommagés par l’incendie commence. L’enlèvement de ces fûts à risque devrait durer deux mois, une opération menée en journée et hors week-end.

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