Un G7 en Cornouailles à valeur de test pour Boris Johnson – Le Monde

A Saint-Ives, en Cornouailles, le 10 juin 2021.

Deux jours à Carbis Bay, du vendredi 11 au dimanche 13 juin, dans un hôtel spa avec vue imprenable sur une plage de sable blond, protégée des intrus par 5 000 policiers, le service de renseignement MI5 et le porte-avions HMS Prince-of-Wales croisant au large. Au menu, beaucoup de poisson et quelques fromages du cru, et même des brochettes de guimauves pour les plus téméraires, lors d’un barbecue prévu samedi soir… Boris Johnson a choisi la beauté des Cornouailles, à l’extrême ouest de l’Angleterre, pour organiser ce G7 dont il est l’hôte et qui revêt une importance historique à plus d’un titre.

Premier rendez-vous en « présentiel » des démocraties les plus puissantes au monde depuis le début de la pandémie, première tournée en Europe pour Joe Biden, premier événement international majeur pour le Royaume-Uni post-Brexit : les enjeux sont nombreux et considérables. Les dirigeants américain, canadien, japonais, britannique, français, allemand et italien doivent prouver qu’ils sont enfin prêts à aider massivement les pays pauvres à vacciner leurs populations, à agir de manière décisive contre le péril climatique, et convaincre que leur « club des 7 » a encore un sens face à l’affirmation du superpouvoir chinois, alors qu’il ne génère plus que 40 % de la richesse économique mondiale.

Le test est double pour Boris Johnson : il doit faire du G7 un succès et saisir l’occasion pour montrer que le projet de « Global Britain » post-divorce avec l’Union européenne (UE) va au-delà d’un slogan creux porté depuis des années par les brexiters. Pour ce « sommet du vaccin », comme le qualifie l’Elysée, le premier ministre britannique a fait une promesse : « vacciner le monde entier d’ici fin 2022 ». « Il s’agira de proposer un vrai plan pour y parvenir », a prévenu l’ex-premier ministre travailliste Gordon Brown qui, avec une série d’autres leaders (l’ex-premier ministre Tony Blair ou l’ex-première ministre néo-zélandaise Helen Clark), ont conjointement appelé le G7 à faire enfin preuve de générosité et à mieux partager ses vaccins avec le reste du monde, alors que moins de 2 % des Africains sont vaccinés (contre désormais plus de la moitié des adultes britanniques). « Le G7 peut enfin stopper cette pandémie. Le besoin est urgent non seulement de partager, immédiatement, les doses surnuméraires, mais aussi de garantir en quantité suffisante les fonds pour stimuler la production locale de vaccins », a ajouté M. Brown, lors d’une conférence organisée par la Blavatnik School of Government d’Oxford.

Il vous reste 62.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading