Un chantier d’exception : le nouveau pont de Gênes est inauguré lundi – Le Monde

Un concert se déroule sous le nouveau pont en présence des ouvriers du chantier et de leur famille, à Gênes, le 27 juillet.

Lundi 3 août, la première voiture officielle à s’engager sur le pont sera celle du président de la République, Sergio Mattarella, à qui reviendra l’honneur d’ouvrir la marche. Au ralenti, il parcourra le Viadotto Genova-San Giorgio, ouvrage de 1 067 m de long, qui enjambe le petit val Polcevera, reliant à nouveau l’ouest de Gênes au centre de la ville.

Moins de deux ans après l’effondrement du pont Morandi, qui a causé la mort de 43 personnes, blessant un pays tout entier dans sa chair et son amour-propre, la balafre qui coupait en deux la ville est enfin cicatrisée. Reste la douleur et le souvenir des disparus, ainsi qu’un souhait, renforcé par le contexte de crise né de l’épidémie de Covid-19, qui a littéralement mis à genoux l’économie italienne : celui de faire de ce chantier une sorte d’exemple, le point de départ de la renaissance d’un pays.

De fait, depuis la catastrophe du 14 août 2018, le chantier de la reconstruction de l’ouvrage d’art s’est déroulé dans une ambiance de concorde inhabituelle. Dès sa désignation, le consortium PerGenova, formé de l’alliance de deux géants de l’industrie transalpine, le leader du BTP Salini Impregilo (rebaptisée Webuild) et l’armateur Fincantieri, a pu travailler sur le projet conçu par l’architecte génois Renzo Piano sans la menace des contestations qui sont l’ordinaire de ce genre de chantier : les concurrents avaient par avance renoncé à toute possibilité de recours, pour ne pas ralentir les travaux. Le contrat initial est signé le 18 janvier 2019, le chantier commence le 15 avril.

« Ici, du début à la fin, tout est différent », confie le directeur général du groupement PerGenova, Nicolas Meistro. « D’habitude, pour un ouvrage de ce type, en temps ordinaire et sans problème particulier, il faut le double de temps. » Sur le chantier, qui a tourné 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, tout a été pensé pour raccourcir les délais. Ainsi, la courbe d’entrée de la partie ouest de l’édifice a-t-elle été modifiée par rapport au tracé antérieur, ce qui a permis de commencer à construire la nouvelle structure alors même que les travaux de démolition n’étaient pas achevés.

Tambour battant

Certes, la crise sanitaire a imposé de diminuer les présences sur le chantier, mais les travaux ne se sont jamais arrêtés : le 28 avril, alors que l’ensemble du pays était à l’arrêt, le dernier tronçon de l’ouvrage était monté entre les piles 11 et 12, avec seulement quelques jours de retard sur le calendrier. Placé sous la responsabilité du maire de Gênes, Marco Bucci (droite), désigné commissaire extraordinaire par le gouvernement, le chantier aura été du début à la fin placé dans une situation d’exception.

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