Un 1er mai syndical encore sous Covid-19, mais à nouveau dans la rue – Le Figaro

Rythmées par les Gilets jaunes il y a deux ans et confinée l’année dernière en raison de la première vague de Covid-19, les manifestations de la Fête du travail ont lieu cette année.

Pour la deuxième année consécutive, les syndicats célèbrent samedi 1er mai la journée internationale des travailleurs à l’aune du Covid-19, mais cette fois la mobilisation sociale reprend des airs classiques dans la rue.

«L’an dernier, il y a eu de la frustration de ne pas pouvoir défiler. Nous reprenons nos bonnes habitudes», se réjouit le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, après un 1er mai 2020 confiné. Et d’affirmer qu’il n’est pas question de «sonner le réveil» des mobilisations sociales car «les colères sont déjà bien là», dans un entretien à L’Humanité vendredi 30 avril.

La CGT, qui «espère du monde», comptabilisait vendredi près de 300 manifestations dans l’Hexagone, notamment à Nantes, Marseille ou encore Lyon, qui se tiendront dans les respects des consignes sanitaires. Les autorités s’attendent à environ 100.000 manifestants sur l’ensemble du territoire. En 2019, le ministère de l’Intérieur avait comptabilisé 164.000 manifestants et la CGT, 310.000.

À Paris, le cortège partira à 14 heures de la place de la République en direction de celle de la Nation, à l’appel des quatre organisations syndicales et des mouvements de jeunesse Unef et UNL. Le numéro un de la CGT et son homologue de FO Yves Veyrier défileront côte à côte.

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Présence des ténors de la gauche

À un an de la présidentielle, certains responsables politiques de gauche ont aussi annoncé leur présence, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Lille, de Fabien Roussel (PCF) dans la même ville puis à Paris ou encore Olivier Faure (PS) et Julien Bayou (EELV) également dans la capitale.

«On ne s’attend pas à des mobilisation massives aujourd’hui. Ce qu’on voulait c’était marquer le fait qu’on est là et qu’on sera là demain. C’est une mise en garde», a affirmé le numéro un de FO Yves Veyrier sur France Inter. Force ouvrière veut mettre en avant la contestation de la réforme de l’assurance-chômage qui doit commencer à entrer en vigueur au 1er juillet et est dénoncée unanimement par les cinq grandes centrales syndicales. «S’il faut monter au créneau contre un retour du dossier des retraites, on y montera». Pour son président, Yves Veyrier, il s’agit de marquer que «malgré cette situation sanitaire, on est là et bien là». Le syndicat lancera la journée à Paris avec un hommage aux combattants de la Commune, devant le mur des Fédérés du Père-Lachaise.

Quasiment au même moment, la CFDT organisera de son côté un rassemblement virtuel. Le secrétaire général Laurent Berger, et la numéro deux, Marylise Léon, échangeront sur Facebook avec des militants qui témoigneront de leur action depuis le début de la crise.

D’autres secteurs viendront se joindre aux revendications en cette période de crise économique. La culture, qui occupe des théâtres depuis le 4 mars notamment pour contester la réforme, devrait grossir les rangs des manifestants, au départ de l’Odéon à midi. Les livreurs à vélo, dont la demande a explosé depuis l’entrée en vigueur du couvre-feu seront aussi présents.

Possibles perturbations

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a tenu vendredi une réunion avec le préfet de police, alors que la présence d’éventuels perturbateurs fait partie des inconnues. La préfecture de police de Paris a indiqué qu’elle prévoyait un «dispositif adapté» pour parer à l’éventuelle «présence d’éléments radicaux», sans préciser le nombre d’agents déployés. «Ce sera un dispositif conséquent», a-t-on appris de source policière.

À l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris, la gauche radicale sera notamment de la partie avec un cortège «Commune en tête de manif, avec drapeaux rouges et noirs». Des «gilets jaunes» ont aussi prévu de rejoindre la place de la République.

En 2019, Philippe Martinez avait dû quitter le carré de tête, pris dans des affrontements entre la police et des «black blocs».

Alors qu’Emmanuel Macron a dévoilé jeudi un calendrier du déconfinement «en quatre étapes», qui devrait s’accélérer entre le 19 mai et le 30 juin, la CGT espère que le 1er mai sera le début d’une montée en puissance des mobilisations. Philippe Martinez prévient déjà que «d’autres journées d’action en mai et juin scanderont ce printemps offensif».

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