Ukraine: la femme enceinte évacuée sur un brancard à Marioupol est morte avec son bébé – Le HuffPost

via Associated Press
La maternité de Marioupol après le bombardement, le 9 mars 2022.

GUERRE EN UKRAINE – Dénouement tragique. Symbole de l’horreur de l’attaque d’une maternité de Marioupol, bombardée par la Russie mercredi 9 mars, la femme enceinte évacuée sur un brancard est décédée comme son bébé, rapporte l’agence de presse américaine Associated Press (AP) ce lundi 14 mars.

Sur l’une des photos prises après le bombardement, et qui a fait le tour du monde, on pouvait apercevoir la jeune femme tenir son ventre, alors que les secours se ruaient pour l’évacuer du lieu recouvert de débris. Transportée vers un autre hôpital, toutefois proche du front, elle a été prise en charge par des médecins qui ont tout fait pour la sauver.

“Tuez-moi maintenant”, a-t-elle crié aux médecins quand elle s’est rendue compte qu’elle était en train de perdre son enfant. Timur Marin, un chirurgien, a indiqué que le pelvis de la femme enceinte avait été écrasé et sa hanche détachée.

“Aucun signe de vie” du bébé

Le bébé a été mis au monde par césarienne mais il ne montrait “aucun signe de vie”, a expliqué le chirurgien. Après “plus de 30 minutes de réanimation”, la mère n’a pas non plus survécu, a indiqué samedi le chirurgien. “Ils sont tous les deux morts”, a-t-il résumé.

L’agence rapporte que dans la précipitation de l’évacuation, les médecins n’avaient pas eu le temps d’obtenir le nom de la jeune femme, mais son mari et son père ont pu récupérer son corps. Elle n’a donc pas été enterrée dans une fosse commune, contrairement à beaucoup de victimes alors que les morts se multiplient à Marioupol.

Une autre femme enceinte sauvée

Mariana Vishegirskaya, une autre femme enceinte présente à la maternité au moment du bombardement, a eu plus de chance. Elle a donné naissance à une petite fille “en bonne santé” et prénommée Veronika, a annoncé Sergiy Kyslytsya, l’ambassadeur de l’Ukraine aux Nations-Unies.

“Trois personnes ont péri, dont une fillette”, a indiqué jeudi la municipalité sur Telegram, après l’attaque de la maternité, qui a provoqué l’indignation des autorités ukrainiennes et occidentales.

Marioupol “ville martyre”

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a condamné un “crime de guerre”, a partagé des vidéos montrant la destruction – après un raid aérien – de l’établissement, qui abritait une maternité et un hôpital pédiatrique. On peut voir l’intérieur de bâtiments soufflés, des débris, des feuilles de papier et des morceaux de verre jonchant le sol.

Ce dimanche, l’armée russe a continué de pilonner le sud du pays, où la ville assiégée de Marioupol espérait l’arrivée d’un convoi d’aide humanitaire. Mais un conseiller du maire, Petro Andryushchenko, a indiqué à l’AFP dans la soirée que les véhicules avaient dû faire demi-tour à cause de tirs russes incessants. Une nouvelle tentative était prévue pour lundi.

Marioupol, ville et port stratégique situé entre la Crimée et le Donbass, manque de vivres et est privée d’eau, de gaz, d’électricité et de communications. Selon la municipalité, 2187 habitants y ont été tués depuis le début de l’offensive russe. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis en garde contre “un scénario du pire”. De son côté, le pape a qualifié dimanche Marioupol de “ville martyre dans la guerre atroce qui est en train de dévaster l’Ukraine”.

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