Trump annonce un « accord de paix » entre Bahreïn et Israël – Le Monde

« Encore une percée historique aujourd’hui !, a tweeté Donald Trump. Nos deux grands amis Israël et Bahreïn ont conclu un accord de paix. »

Un mois après l’accord entre les Emirats arabes unis et Israël, le président américain, Donald Trump, a annoncé, vendredi 11 septembre, que Bahreïn et l’Etat hébreu allaient normaliser leurs relations. « Encore une percée historique aujourd’hui !, a tweeté le locataire de la Maison Blanche. Nos deux grands amis Israël et Bahreïn ont conclu un accord de paix. »

Dans un communiqué commun, les dirigeants des deux Etats et Donald Trump écrivent : « C’est une étape historique en direction de la paix au Moyen-Orient. L’ouverture d’un dialogue direct sur la création de liens entre ces deux sociétés dynamiques et leurs économies développées va permettre de confirmer la transformation du Moyen-Orient et accroître la stabilité, la sécurité et la prospérité dans la région. »

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De son côté, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a écrit, dans un communiqué en hébreu : « Citoyens d’Israël, je suis ému de vous informer que ce soir nous parviendrons à un autre accord de paix avec un autre pays arabe, Bahreïn. Cet accord s’ajoute à la paix historique avec les Emirats arabes unis. »

Pour Khaled Al-Khalifa, un conseiller du roi de Bahreïn Hamad Ben Issa Al-Khalifa, cet accord contribue à « la sécurité, la stabilité et la prospérité » de la région. Cette initiative « envoie un message positif et encourageant au peuple d’Israël, qu’une paix juste et globale avec les Palestiniens est la meilleure voie », a-t-il ajouté dans un tweet.

Hostilité commune à l’Iran

La normalisation des relations entre Israël et les alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient, y compris les riches monarchies du Golfe, est un objectif clé de la stratégie régionale de Donald Trump pour contenir l’Iran, ennemi juré de Washington et de l’Etat hébreu.

Bahreïn et Israël partagent la même hostilité à l’égard de Téhéran, que Manama accuse d’instrumentaliser la communauté chiite de Bahreïn contre la dynastie sunnite au pouvoir.

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Le communiqué commun diffusé par la Maison Blanche précise que Bahreïn se joindra à une cérémonie de signature prévue mardi à Washington entre Israël et les Emirats arabes unis, en présence de M. Nétanyahou.

Cet accord fera des Emirats et de Bahreïn les troisième et quatrième pays arabes à établir des liens diplomatiques avec l’Etat hébreu, après les traités de paix conclus avec l’Egypte (1979) et la Jordanie (1994). « Je salue cette importante étape qui vise à consolider la stabilité et la paix au Moyen-Orient et qui permettra de trouver une solution juste et permanente à la cause palestinienne », a tweeté le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi.

Jeudi, le président des Etats-Unis a prédit que l’Arabie saoudite finirait par le faire : « Vous verrez d’autres pays arriver assez rapidement et nous pourrions avoir la paix au Proche-Orient. Je pense qu’en fin de compte, plusieurs pays vont s’associer. Les grands vont arriver. J’ai parlé au roi d’Arabie saoudite, donc nous nous parlons. Nous venons de commencer le dialogue et on les verra arriver. »

Echec des Palestiniens

L’Autorité palestinienne et le mouvement islamiste Hamas ont pour leur part immédiatement fustigé cette annonce. « L’accord entre Bahreïn et Israël est un coup de poignard dans le dos de la cause palestinienne et du peuple palestinien », a déclaré Ahmad Majdalani, ministre des affaires sociales de l’Autorité. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a dénoncé une « agression » portant un « grave préjudice » à la cause palestinienne.

Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump s’est aliéné l’Autorité palestinienne en multipliant les décisions favorables à Israël, conscient de satisfaire ainsi l’importante frange chrétienne évangélique de son électorat.

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De son côté, l’Autorité palestinienne n’est pas parvenue à convaincre les Etats membres de la Ligue arabe de condamner l’accord israélo-émirati. Ramallah redoute qu’il ne remette en question la position des Etats membres de la Ligue, qui ont fait du retrait israélien des territoires occupés et de la création d’un Etat palestinien les conditions de la normalisation de leurs relations avec Israël.

Sans évoquer l’accord, le prince Fayçal Ben Farhan, ministre saoudien des affaires étrangères, a réaffirmé mercredi le soutien de Riyad à la création de cet Etat dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

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Lors d’une visite du chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, à Manama fin août, le roi de Bahreïn avait réaffirmé que son pays soutenait la création d’un Etat palestinien, semblant rejeter implicitement l’appel de Washington à établir rapidement des relations avec Israël.

Le Monde avec AFP et Reuters

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