Traversées de migrants dans la Manche : Gérald Darmanin appelle le Royaume-Uni à tenir sa promesse d’un soutien financier – Le Monde

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin rencontre les forces de l’ordre lors d’une visite à Loon-Plage, dans le Nord, où des migrants tentent de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni, le 9 octobre 2021.

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a appelé, samedi 9 octobre, le gouvernement britannique à « tenir sa promesse » de soutien financier à la lutte contre le trafic migratoire sur les côtes françaises. « Le gouvernement [britannique] n’a pas payé pour l’instant ce qu’il nous a promis », a affirmé M. Darmanin lors d’un déplacement à Loon-Plage (Nord). « Nous appelons les Anglais à tenir leur promesse de financement puisque nous tenons la frontière pour eux », a-t-il poursuivi.

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Les traversées de migrants qui tentent chaque jour de traverser la Manche pour rallier l’Angleterre sont régulièrement à l’origine de tensions entre Londres et Paris ; tensions qui se sont récemment cristallisées sur la question financière. Le Royaume-Uni s’est engagé fin juillet à payer à la France 62,7 millions d’euros en 2021-2022 pour financer le renforcement des forces de l’ordre françaises sur les côtes. Selon la presse britannique, la ministre britannique de l’intérieur Priti Patel avait cependant menacé, début septembre, de ne pas verser cette somme en raison des arrivées records de migrants traversant illégalement la Manche.

« Les 63 millions évoqués par le gouvernement britannique, pour l’instant nous n’en avons pas vu la couleur financière. Pourtant, des gendarmes ont été embauchés en plus, des moyens technologiques ont été achetés pour garder cette frontière », a expliqué M. Darmanin.

Appel à négocier un traité sur les questions migratoires

Il a affirmé que la France était « un allié de la Grande-Bretagne » mais « pas son vassal ». « Nous sommes là pour tenir une frontière, c’est vrai. Mais nous sommes pour le faire en complémentarité avec nos amis britanniques », a-t-il ajouté. Selon lui, les interpellations d’embarcations clandestines ont progressé de 15 points ces trois derniers mois, passant « de 50 % à 65 % de bateaux interpellés ». « On doit pouvoir quasiment atteindre 100 % si on mettait tous ces moyens et si nos amis britanniques continuent à nous aider comme ils le font », a-t-il estimé.

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« Il faut que nous négociions un traité puisque M. (Michel) Barnier ne l’a pas fait lorsqu’il a négocié le Brexit qui nous lie sur les questions migratoires », a ajouté Gérald Darmanin. « Je l’ai dit au gouvernement britannique et on attend sa réponse pour engager ces discussions », a-t-il précisé, promettant que la France porterait ce projet lorsqu’elle exercerait la présidence semestrielle de l’Union européenne en janvier. « Nous avons un tunnel ensemble, nous avons une mer en commun et puis nous sommes des amis depuis très longtemps », a plaidé le ministre.

M. Darmanin a également affirmé avoir reçu l’assurance du directeur de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex que cette dernière serait « au rendez-vous » d’ici « la fin de l’année » pour aider à surveiller la zone, notamment via une surveillance aérienne.

Le Monde avec AFP

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