Travail hybride : dirigeants et employés ne partagent pas la même vision

Travail hybride : dirigeants et employés ne partagent pas la même vision

La fameuse “grande démission” continue d’affecter les entreprises qui mettent en œuvre des politiques de retour au travail parfois rigides. Les entreprises ont-elles trouvé le bon équilibre entre investissements technologiques et une bonne expérience de travail pour leurs employés ?

Dans un marché du travail tendu, c’est une question pertinente pour les employeurs et les employés. Selon l’analyste IDC, 32 % des employés européens envisagent de quitter leur employeur actuel, ce qui indique que le phénomène de “grande démission” qui a débuté en 2021 est loin d’être terminé.

Microsoft, dans son rapport “Work Index Trend” de 2022, a constaté que 43 % des employés sont plutôt ou extrêmement susceptibles d’envisager de changer d’emploi au cours de l’année à venir, alors qu’ils étaient seulement 41 % en 2021. De même, 52 % des professionnels appartenant à la génération Z ou Y pourraient changer d’emploi cette année, soit une hausse de 3 % par rapport à 2021.

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A la recherche d’une bonne expérience de travail

Pour les personnes interrogées, la principale raison de quitter un employeur est la recherche d’un salaire plus élevé. Mais la deuxième raison évoquée est une expérience non satisfaisante, selon IDC dans son enquête sur l’avenir du travail auprès des employés européens.

Selon IDC, il existe un « décalage évident » entre ce que les employeurs et les employés définissent comme une bonne expérience de travail.

Du côté des entreprises, les dirigeants apprécient les investissements dans les technologies collaboratives comme Zoom, Microsoft Teams ou Slack, qui facilitent le travail hybride. Parallèlement, les employés s’inquiètent du déclin de la culture d’entreprise, selon IDC.

Les décideurs informatiques, par exemple, ont désigné les mises à niveau des technologies de collaboration comme leur principale préoccupation, tandis que le reste du personnel craint la façon dont son travail est évalué et ressent un manque de connexion.

Les managers mettent l’accent sur la technologie

En outre, IDC a constaté qu’environ 30 % des employés qui travaillent sous une forme hybride ne sont pas satisfaits des outils technologiques mis en place par leur employeur.

« L’accent mis sur la technologie comme solution unique pour améliorer l’expérience des employés est problématique, car les employés à distance sont principalement confrontés à une disparité d’expériences culturelles », explique Meike Escherich, directeur associé d’European Future of Work chez IDC.

« La réussite des modèles de travail flexible repose sur l’abandon de l’ancien esprit de commandement et de contrôle au bureau au profit d’une culture d’habilitation des employés. »

Microsoft note dans son rapport que les deux dernières années, au cours desquelles les gens ont expérimenté le télétravail, montrent que les employés peuvent être productifs et avoir une meilleure vie en dehors du travail. Cela signifie que les entreprises ne peuvent pas se permettre d’ignorer la flexibilité et le bien-être.

Le bureau cinq jours par semaine

Certaines entreprises s’attaquent de front à l’expérience des travailleurs. Le PDG d’Airbnb, Brian Chesky, a récemment annoncé que le personnel pouvait travailler de n’importe où sans être soumis à des réductions de salaire liées à la localisation dans le pays. Il affirme que le bureau tel qu’on le connaissait jusqu’à présent est révolu et que les politiques d’entreprise demandant au personnel d’être présent au bureau trois jours par semaine seront progressivement réduites à un jour par semaine.

Mais de nombreuses entreprises ignorent cette nouvelle réalité. Slack a récemment mené une enquête auprès de 10 000 travailleurs intellectuels aux Etats-Unis, en Australie, en France, en Allemagne, au Japon et au Royaume-Uni. Elle a révélé qu’un tiers des employés sont désormais de retour au bureau cinq jours par semaine. De manière assez peu surprenante, l’enquête révèle que les niveaux de stress et d’anxiété liés au travail sont les plus élevés depuis que Slack a commencé à sonder les employés à l’été 2020.

Slack constate que le fardeau du travail présentiel cinq jours par semaine tombe plus durement sur les employés non cadres que sur les cadres. Les travailleurs qui ont peu ou pas de possibilités de fixer leurs propres horaires de travail sont 2,6 fois plus susceptibles de chercher un emploi ailleurs, selon l’enquête.

Source : ZDNet.com

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