Trafic de stupéfiants : un plan d’action «de l’international à la cage d’escalier» – Le Parisien

Après un an de gestation, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, accompagné des ministres des Comptes publics, de la Justice et du secrétaire d’Etat Laurent Nuñez, a dévoilé ce mardi le nouveau plan « anti-stups ».

Un plan devenu, selon lui, « nécessaire, impératif » pour lutter contre un commerce « industriel, mondialisé » et qui touche « tous nos territoires ».

Selon les autorités, ce commerce représente en France un chiffre d’affaires d’environ 3,5 milliards d’euros par an et un « coût social » estimé à 8 milliards d’euros. Mais dans le même temps, « l’action de lutte » n’a pas évolué.

L’idée maîtresse de ce plan repose sur des actions « globales » et « à tous les niveaux » de la part des ministères de l’Intérieur, de la Justice, des Comptes publics, des Affaires étrangères ou encore des Armées. « Nous sommes déterminés à travailler ensemble », de « l’international à la cage d’escalier ». Voici les principales mesures annoncées.

Un nouvel organisme, l’Ofast, doté de 150 enquêteurs. Pour piloter cette politique, Christophe Castaner a annoncé la création d’un nouvel organisme, baptisé Ofast. Cette nouvelle entité forte de 150 enquêteurs prendra, le 1er janvier 2020, la succession de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis), dissous après soixante-six ans d’existence et nombre de polémiques.

Le nouvel Office anti-stupéfiants sera dirigé par l’actuelle conseillère « justice » du directeur général de la police nationale (DGPN), Stéphanie Charbonnier. Elle sera secondée par Samuel Vuelta Simon, actuel procureur de Bayonne, très au fait des trafics existants en provenance d’Espagne.

Cet office, dont l’objectif est de « mutualiser » les forces des différents acteurs de la lutte contre les trafics de drogue, comptera « 150 enquêteurs » et disposera de « 16 antennes territoriales en métropole et dans les outre-mer ».

Une montée en puissance des cellules CROSS. Christophe Castaner a insisté en outre sur la nécessité d’accroître le système de renseignement par une montée en puissance des cellules du renseignement opérationnel contre les stupéfiants (CROSS), dont la première avait été créée par Laurent Nuñez à Marseille. Ce plan va aussi reposer sur l’action de la police de sécurité du quotidien lancée l’an dernier.

Davantage de saisies. Le ministre a mis l’accent sur l’importance de « toucher au patrimoine des dealers ». « Aujourd’hui, sur 500 millions d’euros d’avoirs criminels saisis seulement 10 % sont issus des trafics de stupéfiants », a-t-il regretté, alors que le chiffre d’affaires des trafics est évalué à 3,5 milliards d’euros en France. Il a promis aussi que les trafiquants seraient « plus systématiquement éloignés de leurs territoires ».

Un numéro pour dénoncer les points de vente. Une plate-forme d’appel va permettre de signaler anonymement les points de vente. « La France ne sera pas le terrain de jeu des trafiquants », a martelé Christophe Castaner.

La mise en place de l’amende forfaitaire de 200 euros. Sur le plan de la répression, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé que l’amende forfaitaire sanctionnant l’usage de stupéfiants, d’un montant de 200 euros, sera « opérationnelle courant 2020 ». Initialement annoncé pour l’été 2018, ce plan a pâti des tempêtes politiques et sociales qui ont secoué l’exécutif depuis plus d’un an, entre l’affaire Benalla, la démission de Gérard Collomb ou encore la crise des Gilets jaunes.

Une campagne de prévention. Dans un autre registre, le gouvernement veut lancer une vaste campagne de prévention portant sur les risques sanitaires et les risques pénaux, pour « casser l’image festive de la drogue ».

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