“Tout peut être amené à changer”: peur sur le déconfinement – Charente Libre

La France est suspendue aux lèvres de Jean Castex: le Premier ministre doit dire jeudi 10 décembre, au lendemain d’un Conseil de défense décisif, si le confinement pourra être levé ou non comme prévu le 15 décembre.

13.713 nouveaux cas mardi

Le seuil de 5.000 cas détectés du nouveau coronavirus, fixé par Emmanuel Macron pour enclencher un déconfinement, place le gouvernement face à un casse-tête. Car 13.713 nouveaux cas de contamination par le coronavirus en 24 heures ont été enregistrés mardi.

C’est beaucoup moins que le pic à 50.000, voire 60.000 cas, de la 2e vague, fin octobre-début novembre, mais cela reste plus du double du cap désigné par le président de la République pour entrer dans la deuxième phase d’allègement des mesures sanitaires, après la réouverture des commerces le 28 novembre.

“Tout peut être amené à changer”

Nous n’y serons pas“, a admis la députée LREM Aurore Bergé mercredi matin sur BFMTV, en référence à la fameuse barre des 5.000. Dès lors, “tout est sur la table“, a-t-elle ajouté. “Est-ce que les chiffres demanderont de revoir la copie annoncée? C’est trop tôt pour le dire“, confiait-on en début de semaine dans l’entourage de Jean Castex.

Tout peut être amené à changer, à évoluer en fonction de la donnée épidémique” déclarait pour sa part le ministre de la Santé Olivier Véran sur LCI mardi.

La Culture menacée?

Le gouvernement pourrait-il remettre en cause, par exemple, la réouverture des lieux culturels envisagée le 15 décembre? “On a dit cent fois qu’il n’y a pas eu de foyer de contamination dans un théâtre, les gens ont envie de venir, je le sais, je le vois“, met en garde la comédienne Ariane Ascaride dans Le Parisien. “Si on arrête encore tout, ça va être catastrophique, économiquement mais aussi psychologiquement. Les gens ne vont pas bien“, assène-t-elle.

La principale crainte du gouvernement est que la circulation du virus ne soit pas assez basse au moment critique des fêtes de Noël et du jour de l’An, quand les réunions familiales vont se multiplier et faire courir le risque d’un redémarrage de l’épidémie. 

Le virus ne diminue pas autant qu’on l’espérait, avec la réouverture des commerces, on a recréé des flux“, a constaté mercredi matin sur BFMTV le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux. Pour plusieurs experts, c’est encore trop tôt pour le dire. “Est-ce que c’est un plateau ? Est-ce que c’est un ralentissement de la baisse ? Un rebond ? Il faut attendre quelques jours pour comprendre et agir en conséquence“, indiquait mardi à l’AFP une source au ministère de la Santé.

Quid des tests?

Un autre débat monte autour des tests avant les fêtes en général et le réveillon en particulier. “On essaye de faire un maximum de tests. On peut en faire entre 2,5 et 3 millions par semaine, mais pas 70 millions en deux jours“, a prévenu Lionel Barrand, président du Syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM), mercredi matin. Et de mettre en garde: “Il faut prioriser, faire des tests pour isoler et pas pour lever les gestes barrière et embrasser tout le monde à Noël“. Et Lionel Barrand de rappeler que si les tests antigéniques permettent d’avoir des résultats très rapidement, ils sont “moins sensibles, d’environ moins 60% par rapport aux tests PCR, c’est à dire qu’on louperait un cas sur deux“.

Beaucoup d’élus pensent déjà également à programmer des tests après les fêtes de fin d’année. Frédéric Valletoux, qui est également maire (Agir) de Fontainebleau (région parisienne), prévoit ainsi une “campagne de dépistage début janvier, pour faire un point de situation“. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (Libres!), a déjà lancé un appel dès lundi sur France Inter pour que les Franciliens se fassent tester “massivement” après les fêtes pour “éviter à tout prix une troisième vague“.

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