TOUT COMPRENDRE – La cacophonie autour de l’état de santé de Donald Trump – BFMTV

Si plusieurs communictations officielles affirment que le président des États-Unis est en bonne santé malgré sa contamination au coronavirus, de très sérieux indices laissent à penser que la situation est bien plus préoccupante.

Qu’en est-il vraiment de l’état de santé de Donald Trump? Officiellement, le président des États-Unis a été annoncé comme positif au coronavirus vendredi dernier, et a été hospitalisé “pour quelques jours” dans un établissement de la banlieue de Washington. Un coup dur pour l’actuel locataire de la Maison Blanche, obligé de stopper temporairement sa campagne en marge de l’élection présidentielle du 3 novembre prochain, quelques jours après un houleux premier débat contre son adversaire démocrate, Joe Biden.

Pour autant, un imbroglio est né autour de la santé du président. Depuis samedi soir, sources officielles et officieuses se sont contreditent et Donald Trump lui-même, par le biains d’une vidéo publiée sur Twitter, a reconnu que les prochains jours seront cruciaux pour son rétablissement.

· Que dit la communication officielle?

Lors d’une conférence de presse tenue samedi, le médecin personnel de Donald Trump, Sean Conley, a tenu à rassurer quant à la santé de son patient. “Le président va très bien”, a commencé ce dernier, qui a également souligné que l’hospitalisation était simplement “une mesure préventive afin d’offrir un suivi de pointe”.

“Tous les symptômes s’améliorent”, a-t-il poursuivi.

Lors de ce point presse, un second médecin est intervenu, soulignant pour sa part que l’élu américain ne présentait aucun “signe de complication”. Son traitement, expérimental, consiste en des injections intraveineuses d’anticorps de synthèse. Il lui est également administré du remdesivir, un antiviral dont l’efficacité avait été jugée “modérée”.

En apparente bonne santé, comme il l’a lui-même expliqué dans un message publié sur Twitter quelques minutes plus tard, Donald Trump aurait même demandé à quitter l’hôpital samedi. Veto de la part des soignants, qui ont de leur côté assuré qu’il était encore trop tôt pour avancer une date de sortie.

· Quels doutes sont apparus samedi?

Pourtant, de nombreux indices viennent battre en brèche la théorie officielle des médecins. Dans un premier temps, le fait que Sean Conley n’a pas confirmé, ou infirmé, l’hypothèse selon laquelle Donald Trump aurait été placé sous oxygène vendredi. Plusieurs médias, dont CNN et ABC, ont en effet évoqué cette possibilité, ce à quoi le médecin a simplement répliqué que la saturation en oxygène du chef de l’État est de 96%, un niveau non-dangereux.

Puis, vient la question de la date de contamination. Officiellement, le test positif du chef d’État a été réalisé dans la nuit de jeudi à vendredi, le président américain ayant lui-même annoncé sa contamination, et celle de son épouse Mélania, sur Twitter, quelques heures plus tard. Or, Sean Conley, toujours lors du même point presse, a estimé que le diagnostic avait été établi 72 heures plus tôt, ce qui remonte à mercredi dernier, soit deux jours avant l’annonce officielle. Une erreur de date, corrigée dans la foulée par la Maison Blanche, mais qui aura eu le temps d’ajouter une certaine confusion à la situation.

Juste après la conférence de presse des médecins, une source anonyme considérée comme bien informée, a assuré devant des journalistes accrédités de la Maison Blanche que “les signes vitaux du président ces dernières 24 heures ont été très inquiétants, et les 48 prochaines heures seront critiques en termes de soins”. Des propos à la tonalité résolument différente de ceux affichés juste avant, et en contradiction avec les informations officielles.

Rompant la sacro-sainte règle du secret des sources, plusieurs médias américains ont fortement sous-entendu que ces déclarations venaient de Mark Meadows, qui n’est autre que le chef de cabinet de la Maison Blanche. Une vidéo prise à l’issue de la conférence de presse montre ce dernier réunir plusieurs journalistes, avant de leur préciser que ce qu’il s’apprêtait à dire était “off”. C’est à dire, de manière anonyme.

Plus tard, ce même Mark Meadows a reconnu, en “on”, que les médecins avaient été “très préoccupés” par l’état de santé de Donald Trump. “Il n’y a jamais eu l’idée et même jamais le risque d’une passation de pouvoir”, a-t-il toutefois nuancé.

· Ce que Trump a dit (et reconnu)

Publiée dans la nuit de samedi à dimanche, une vidéo publiée sur le compte officiel de Donald Trump a tenté d’estomper les doutes. D’environ quatre minutes, on y voit le président des États-Unis assurer qu’à son arrivée à l’hôpital militaire Walter Reed, il “n’allait pas très bien”, ce qui tranche déjà avec ses premières prises de paroles de vendredi.

Pour autant, celui qui est candidat à sa propre réelection en novembre prochain a tenu à rassurer, expliquant qu’il allait “beaucoup mieux”, et qu’il serait “bientôt de retour”:

“Je me sens beaucoup mieux maintenant, nous travaillons dur pour que je me remette tout à fait. Je pense que je serai bientôt de retour et j’ai hâte de finir la campagne comme je l’ai commencée”, a-t-il ajouté.

Reste une inconnue, et pas des moindres lors d’une contamination par le Covid-19: “On ne sait pas pour la période des tout prochains jours, je suppose que c’est ça le vrai test, donc nous verrons ce qui se passera au cours des prochains jours”, a reconnu le président américain, attestant lui-même qu’il n’était pas encore tout à fait sorti d’affaire.

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