TF1 étoffe ses JT à l’aide d’animations 3D assistées par l’IA

TF1 étoffe ses JT à l'aide d'animations 3D assistées par l'IA

Après les jeux vidéo et le cinéma d’animation, les médias audiovisuels deviennent un terrain de jeu pour les acteurs de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée et de la 3D. Vous avez sans doute déjà aperçu, dans les JT ou d’autres émissions TV, des graphiques ou des images virtuelles apparaître sur fond de décor réel ou reconstitué, pour anticiper des scénarios futurs (comme le phénomène de la montée des eaux) ou modéliser des bâtiments en 3D, comme TF1 l’a fait pour Notre-Dame de Paris.

Pour faciliter le processus d’incorporation d’animations 3D à ses modules d’information, TF1 expérimente la solution Kinetix, conçue pour être mise entre les mains de pros pas forcément experts en techniques d’animation. La start-up française de la “deep tech” a créé une IA capable de transformer automatiquement un mouvement humain en animation 3D à partir d’une vidéo 2D.

Technologiquement parlant, la start-up « pousse l’état de l’art », affirme Yassine Tahi, cofondateur de Kinetix, à ZDNet. « La 3D est un processus très long et manuel, qui peut être très peu accessible et cher quand il s’agit de motion capture. On a voulu se lancer pour la rendre accessible aux professionnels moins aguerris à la technique, comme les graphistes ou les designers. »

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Un gain de temps considérable pour créer des personnages 3D

Fondé en 2020, Kinetix a été sélectionné à l’issue d’un appel à candidatures pour travailler pendant six mois en collaboration avec les équipes de création des JT de TF1, dans le cadre de son programme d’accélération interne, Media Lab TF1.

Piloté par Yani Khezzar, responsable de l’innovation pour l’information du groupe, le projet est aujourd’hui suffisamment stable pour être testé en conditions réelles, après de longs mois de tests et de retours pour atteindre les critères de qualité suffisants. Le dispositif a été expérimenté pour la première fois par TF1 le dimanche 9 mai dans la rubrique “Demain” du JT de 20h, à l’occasion d’un reportage sur les exosquelettes mettant en scène une personne âgée en train de jardiner portant un exosquelette pour l’aider dans ses tâches.

Le pari s’est révélé satisfaisant. Les équipes techniques ont pu se consacrer à la confection des décors, en confiant la modélisation des personnages en 3D à Kinetix.

Le fait d’utiliser « la bonne technologie au bon endroit » permet de faire gagner du temps aux équipes qui préparent les sujets. « Avec Kinetix, vous n’avez qu’à filmer les personnes, mettre la vidéo dans la plateforme qui restitue ensuite le modèle 3D d’un personnage qui fait exactement les mêmes gestes. Tout le temps gagné est utilisé pour soigner le contenu éditorial. Plus les outils sont simples d’accès, plus nous pouvons gagner en réactivité et proposer des contenus immersifs pour des sujets d’actualité plus chauds, là où d’ordinaire il faut compter entre 3 jours et 6 semaines pour fabriquer du contenu 3D », explique Yani Khezzar.

Un travail continu sur les données d’apprentissage

Pour Kinetix, ce partenariat avec TF1 ouvre un champ des possibles dans le monde des médias, qui n’est pas le premier domaine où la 3D et la VR sont généralement sollicités.

La solution déployée par la start-up est alimentée par d’énormes quantités de données, récoltées au fur et à mesure par différents moyens, à l’aide des utilisateurs de la plateforme eux-mêmes, ou bien par le truchement de laboratoires, comme le CNRS sur l’animation des mains, et de studios d’animation partenaires.

Des défis subsistent toujours au niveau de l’architecture de l’IA et de la puissance de calcul nécessaire à la production d’un rendu en temps réel. Un objectif que les équipes de Kinetix souhaitent atteindre à terme, confie Yassine Tahi. « Nous souhaitons augmenter continuellement la qualité, et faire gagner du temps aux animateurs. L’ambition est d’arriver à 90 % d’optimisation du temps de travail, contre 30 % environ aujourd’hui », explique le cofondateur.

Kinetix se revendique leader sur cette technologie en Europe. Pour l’heure, près de 3 000 utilisateurs sont inscrits sur la plateforme, et plus d’un millier ont déjà utilisé le service. Près de 70 % des utilisateurs sont basés en France et environ un quart aux Etats-Unis. L’objectif est de continuer à bâtir « des liens forts avec les laboratoires pour bénéficier de l’aide des meilleurs chercheurs et davantage de données », soutient Yassine Tahi. La plateforme, encore en bêta, devrait annoncer une refonte et une amélioration de l’algorithme très prochainement.

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