Tests sérologiques avant la première dose de vaccin: pourquoi la HAS est pour – Le HuffPost

VACCINS – Avant de se faire vacciner, un test sérologique? Cette pratique destinée à identifier les personnes ayant déjà des anticorps contre le Covid-19 sans le savoir “pourrait être banalisée” dans les prochaines semaines, selon Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de Santé (HAS). 

Invitée de la matinale de RMC ce lundi 31 mai, Dominique Le Guludec explique que la HAS travaille actuellement à l’élaboration d’un document officiel pour encadrer une généralisation des tests sérologiques au moment de l’injection de la première dose de vaccin contre le Covid-19

“On vous pique, on regarde si vous avez des anticorps. Cela permet de vous donner ou non le deuxième rendez-vous pour la deuxième dose”, détaille Dominique Le Guludec. 

Depuis le 1er mars, une infection au Covid-19 -lorsqu’elle est diagnostiquée-, fait office de première dose, car elle sollicite une réponse immunitaire fiable. Très peu de recontaminations ont été détectées sur les dizaines de millions de cas recensés dans le monde. 

Distribuée trois mois minimum après la fin des symptômes, la dose unique agit comme un rappel, pour éviter que la protection ainsi générée s’amenuise. Elle entraînerait une meilleure réponse immunitaire que dans le cas de deux doses pour les non infectés, selon plusieurs études scientifiques réalisées. 

Avoir plus de doses

“Il suffit de faire une dose, quel que soit le délai [après avoir eu le Covid-19]”, résume Dominique Le Guludec. Mais en réalité, beaucoup de volontaires arrivent en centre de vaccination sans savoir qu’ils n’ont besoin que d’une dose, car ayant contracté une forme asymptomatique du Covid-19. 

Alors que la vaccination contre le Covid-19 est ouverte depuis ce lundi 31 mai aux plus de 18 ans sans critères d’exclusion, généraliser les dépistages sérologiques “permettrait d’avoir plus de doses” pour le reste de la population, en évitant de donner une deuxième dose inutile aux asymptomatiques, selon les propos de la présidente de la HAS. 

Encore en cours d’élaboration, cette proposition de la HAS doit être précisée dans les prochains jours. Les modalités d’une telle généralisation ne sont pas encore connues, mais “il ne faut surtout pas que cela ralentisse ou que cela devienne impératif, il faut que ce soit fluide, ajoute la présidente de la HAS. Cela exige une organisation des centres de vaccinations, des médecins et des pharmaciens”. 

Les propos de Dominique Le Guludec marquent une nette évolution de la position de la HAS -ce qui n’est pas surprenant compte tenu du caractère imprévisible de l’épidémie. Le 11 février dernier, l’institution publiait une synthèse expliquant que “la réalisation d’une sérologie prévaccinale n’est pas pertinente et donc non recommandée”. 

Depuis quelques mois, de nouveaux tests sérologiques sont disponibles, plus précis quant à la production d’anticorps suite à une primo-infection, pour un résultat en une quinzaine de minutes. Ces améliorations ont-elles participé à convaincre la HAS? Pour l’instant, la Haute autorité ne s’est pas exprimée précisément sur les évolutions scientifiques qui ont motivé un tel changement d’avis. 

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