Tests payants et pass sanitaire: quel prix coûtera la vie sociale aux non-vaccinés? – Le HuffPost

PASS SANITAIRE – Finir par se faire vacciner ou payer une facture très salée à la longue pour continuer à fréquenter des lieux publics soumis au pass sanitaire? À compter du 15 octobre, les Français ne se feront plus systématiquement rembourser leurs tests de dépistage du Covid-19. Les tests dits “de confort” deviennent payants pour les non-vaccinés.

S’ils souhaitent garder un pass sanitaire actif, ces derniers devront donc mettre la main à la poche. Selon les informations publiées ce jeudi 7 octobre par franceinfo et Le Parisien, les tests antigéniques coûteront de 22 à 30 euros (selon qu’ils sont réalisés en laboratoire ou en pharmacie) et les tests PCR, la bagatelle de 44 euros. Cela donc sauf si vous êtes mineurs, vaccinés, que vous avez une ordonnance ou que vous avez été contactés par l’assurance maladie car considérés comme cas contact.

Depuis le début du mois de juillet, les tests étaient déjà devenus payants pour les touristes étrangers venant en France: ils doivent maintenant débourser des prix équivalents, sauf en cas de raison médicale.

Vous pouvez retrouver la liste de toutes les exceptions pour une prise en charge à 100% du prix des tests dans cet article.

L’objectif du gouvernement Castex est de pousser les derniers récalcitrants à se faire vacciner contre le coronavirus, tout en réduisant la facture pour l’Assurance maladie, les comptes de l’État et in fine celle du contribuable, déjà estimée à près de 6,2 milliards d’euros. “Il n’est plus légitime de payer des tests de confort à outrance aux frais des contribuables”, avait justifié Jean Castex dans une interview au journal Les Échos, le 26 septembre. 

À la date de ce 6 octobre, il restait 11% d’adultes éligibles à la vaccination sans aucune dose, soit un peu moins de 5,8 millions de Français, selon nos calculs.

2090 euros pour un pass actif au quotidien jusqu’au 31 juillet

Si vous persistez à ne pas vouloir faire vacciner contre le coronavirus, garder un pass sanitaire actif 24h sur 24h, 7 jours sur 7 vous coûtera cher. Cela donc uniquement si vous souhaitez continuer, grâce à un test négatif de moins de 72 heures, d’aller au restaurant, dans certaines cantines de travail, au cinéma ou encore, pour un exemple moins régulier, à prendre un train longue distance (TGV, OUIGO, Intercités). Le HuffPost a fait le calcul rapide pour vous.

Si vous choisissez l’option la moins chère et la plus rentable, vous opterez pour les tests antigéniques tous les 3 jours, soit 10 fois par mois. Bilan pour votre compte en banque? 220 euros par mois ou 2640 euros par an si ce pass venait à se pérenniser.

Si le recours au pass sanitaire est prolongé jusqu’au 31 juillet 2022 -comme un avant-projet de loi attendu le 13 octobre en Conseil des ministres le propose– garder un pass actif du 15 octobre jusqu’à cette date (soit 9 mois et demi), vous coûtera 2090 euros. Si vous optez pour le test PCR en laboratoire, vous pouvez doubler ces montants, comme vous pouvez le voir en un coup d’œil ci-dessous.

  • Pass sanitaire actif 7j/7 grâce à des tests antigéniques:
    – Prix minimum en laboratoire: 22 euros tous les 3 jours, soit 220 euros par mois et 2.640 euros par an.
    – Prix minimum en pharmacie: 25 euros tous les 3 jours, soit 250 euros par mois et 3.000 euros par an.
  • Pass sanitaire actif 7j/7 via des tests PCR:
    – 44 euros en laboratoire tous les 3 jours, soit 440 euros par mois et 5.280 par an.

    Ces chiffres sont bien évidemment des valeurs hautes, dans le cas où les non-vaccinés souhaitent se rendent régulièrement (et sans frauder) dans des bars ou des restaurants ou encore au cinéma et au théâtre.

Une importante chute du nombre de tests?

Une facture intenable pour une très grande majorité de Français, qui a suscité des critiques politiques, malgré le fait que cette prise en charge à 100% soit une exception française depuis le début de la crise Covid. Certains ont également pointé le risque de fraude auprès de médecins qui fourniraient une ordonnance de moins de 48 heures signalant de faux symptômes.

De leurs côtés, certains épidémiologistes font part d’un risque pour la surveillance des taux de contamination et de la circulation épidémique en France. “On va perdre certaines personnes qui n’avaient pas de symptômes et n’étaient pas identifiées comme cas contacts, mais qui se faisaient tester par prudence, parce qu’elles savaient qu’elles pouvaient avoir été exposées” et pouvaient s’avérer positives, a jugé par exemple l’épidémiologiste Renaud Piarroux sur franceinfo.

“On était resté à des niveaux toujours très hauts. La semaine dernière, on était à plus de 3,5 millions de tests, dont un million de PCR et 2,5 millions de tests antigéniques. La chute va être brutale. On pense d’environ 80%”, a, lui, anticipé le docteur François Blanchecotte, président du Syndicat national des biologistes médicaux, l’un des quatre syndicats représentatifs de la profession interrogé sur la même chaîne.

Au total, entre le 1er mars 2020 et le 3 octobre 2021, plus de 153 millions de tests antigéniques et RT-PCR ont été réalisés. Selon la Dares, entre le 27 septembre et le 3 octobre 2021, 3.466.500 tests RT-PCR et antigéniques ont été validés (dont 65,5 % de tests antigéniques) contre 3.594.700 tests (dont 66,1% de tests antigéniques) la semaine précédente, soit une diminution de 128.200 tests.

À voir également sur Le HuffPost: Réouverture des stations de ski, pourquoi ce directeur hésite à y croire

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