Test Resident Evil Village : un jeu influencé par RE7, par RE4… mais aussi par RE6 !

Après un Resident Evil 7 dantesque, une refonte fabuleuse du second opus, et une relecture un peu moins inspirée de Resident Evil 3, la saga de Capcom est de retour avec Village. Un Resident Evil Village qui est arrivé il y a quelques jours déjà chez Presse-citron, dans sa version PS5. Nous avons évidemment visité en long, en large et en travers ce nouvel épisode, lequel avait tous les ingrédients dans sa besace pour constituer un survival-horror d’exception, mais qui se révèle finalement réussi, sans pour autant réveiller le loup-garou qui sommeille en nous. Explications.

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Resident Evil Village à l’heure du test !

Chronologiquement parlant, Resident Evil Village est la suite directe du septième épisode. On y retrouve donc Ethan Winters, sa femme Mia et leur bébé Rose, dans une maison perdue dans un lieu secret en Europe. Malgré les évènements tragiques survenus à la ferme des Baker, tout ce petit monde semble vivre une vie (plus ou moins) normale jusqu’à ce que Chris Redfield vienne froidement abattre Mia. Bonne ambiance donc. Débute alors pour Ethan (et pour le joueur) une aventure inédite, qui va l’entraîner dans un étrange village, à la recherche de Rose, et de la vérité.

Le premier acte est une pure réussite

Evidemment, ce test de Resident Evil Village ne contient aucun spoiler. On ne rentrera donc pas davantage dans les détails du scénario, mais il faut savoir, comme on le verra un peu plus tard, qu’à ce niveau, le jeu de Capcom offre de très bonnes choses… mais aussi quelques pans plus discutables. Toujours est-il que le début de l’aventure est un modèle de mise en scène, avec un jeu à la fois stressant, violent et très dynamique (limite trop), si bien que la première heure laisse clairement augurer d’un pur chef d’œuvre du genre horrifique. A ce sujet, il est possible de profiter d’un petit résumé de la situation en début de partie, histoire de se remémorer les évènements survenus dans Resident Evil VII.

Techniquement, le RE Engine fait encore et toujours des merveilles… notamment en ce qui concerne les intérieurs. En effet, dans Resident Evil Village, certaines séquences se déroulent en extérieur, et il est difficile alors de ne pas tiquer face à quelques textures plus pauvres, mais aussi (et surtout) face à des décors bien souvent totalement figés, qui manquent parfois cruellement de vie, d’interaction.

Souvent photoréaliste… mais pas toujours

Clairement photoréaliste en intérieur (certains décors sont juste incroyables !), avec en prime des effets de lumière sublimes, Resident Evil Village est un peu moins pimpant dès lors que l’on se promène un peu dehors. Rien d’alarmant certes, l’ensemble reste très (très) agréable visuellement, mais les puristes à l’œil vif repéreront rapidement quelques faiblesses (et même quelques chutes de frame rate).

Côté gameplay, on retrouve cette orientation FPS initiée avec Resident Evil VII. Si l’ensemble reste très agréable, difficile de ne pas grimacer face à certains mécanismes un peu « vieillots » tout de même, ainsi qu’un système de visée bigrement rigide manette en mains…

Côté énigmes, rien de bien sorcier, c’est du Resident Evil pur jus, puisqu’il s’agira simplement de combiner deux objets, ou simplement de revenir sur nos pas un peu plus tard pour déverrouiller cette porte mystérieuse, et tant pis pour la cohérence de certains passages. Globalement, le rythme est plutôt maitrisé, avec en prime un petit passage très Silent Hill qui constitue clairement l’un des meilleurs moments du jeu. Dommage toutefois que Capcom ait décidé d’offrir aussi vite au joueur un tel arsenal, en plus de s’inspirer parfois du très médiocre Resident Evil 6…

Ethan Winters… ou John Rambo ?

En effet, l’inventaire, en plus d’être XXL, se voit très vite rempli à ras bord de munitions, de mines, de bombes, de pistolet, de fusil, de magnum… Par ailleurs, les objets permettant de résoudre les énigmes ne sont pas pris en charge dans l’inventaire, et il est donc très rare dans cet opus de devoir « faire de la place » pour accueillir ce nouveau fusil sniper fraichement récupéré. Autant dire que si la peur est bien présente en début de partie, avec un Ethan très vulnérable, très fragile, la peur change vite de camp, si bien qu’à la moitié du jeu environ (et même avant), on n’a plus la moindre appréhension à croiser le moindre ennemi, aussi imposant et poilu soit-il…

Par ailleurs, en récupérant des objets, il est possible, à tout moment, de fabriquer des balles de pistolet, de fusil, une potion de soin, des explosifs… Pas besoin d’atelier, le tout se passe directement via le menu Pause du jeu, et on peut ainsi tranquillement refaire le plein en cas de besoin, les matériaux étant qui plus très (très) nombreux. Autant dire que le stress du début, lorsque l’on est armé d’un petit couteau et d’un pistolet, laisse vite place à une pleine confiance en soi lorsque l’on est armé jusqu’aux oreilles.

La mauvaise influence Resident Evil 6…

Au-delà même de l’arsenal en lui-même, Resident Evil Village pêche également par… son trop plein d’action. En effet, avec Resident Evil Village, Capcom a vu grand, très grand, un peu comme avec Resident Evil 6 à l’époque. Et à vrai dire, on retrouve ici quelques-uns des défauts majeurs de ce sixième opus, avec des phases d’action parfois totalement exacerbées, et un Resident Evil qui prend des allures de Call of Duty ou de Lost Planet… Si vous aviez été déçu/dérouté par la fin assez bourrine de Resident Evil VII, vous risquez de faire la moue plus d’une fois ici…

En réalité, le jeu alterne entre des phases très réussies, très captivantes, très effrayantes, très Resident Evilesques en somme, et d’autres nettement moins inspirées, avec pour seul et unique but d’en mettre « plein la gueule » au joueur, quitte à totalement délaisser l’ADN Resident Evil. Cela se traduit par des séquences très (trop) orientées action, mais aussi certains affrontements qui frisent un peu le ridicule… Non pas qu’un Resident Evil se doit d’être « réaliste » (encore que…), mais certaines séquences n’ont (à nos yeux en tout cas) clairement pas leur place ici.

Le RE Engine fait des merveilles

Resident Evil Village, une durée de vie… de 8 heures ?

Et la durée de vie dans tout ça ? Si vous avez suivi un peu la communication autour du jeu, vous savez sans doute que Resident Evil Village propose divers « boss », dont Lady Dimitrescu évidemment. Un Resident Evil Village qui apparait vite comme très dense, très riche, avec de nombreux lieux à visiter. Et Resident Evil Village va vous faire voir du pays, c’est indéniable… mais cela ne nous a pas empêché de terminer le jeu en 8h lors de notre premier run, en mode Normal. Comme expliqué plus haut, dès le tiers du jeu environ, on dispose d’un véritable arsenal de guerre, et le jeu prend alors une tout autre tournure en terme de stress, de peur… de survival.

Une durée de vie trop courte estimeront sans doute certains (elle est inférieure à celle de RE 7 ou encore celle de RE 4 auquel est souvent comparé ce nouvel opus), même si cette dernière ne constitue pas un réel défaut en réalité. Le jeu est plutôt bien rythmé dans l’ensemble, avec quelques petites longueurs parfois, mais rien que ne saura briser nette l’envie d’avancer malgré tout, pour découvrir le fin mot de cette histoire. Disons qu’au moins, mis à part certaines séquences franchement HS, ce Resident Evil Village n’a pas eu la mauvaise idée d’étirer artificiellement la durée de vie, comme ce fut le cas sur d’autres opus (comme RE7 pour revenir à lui).

A noter que les complétistes seront ravis d’apprendre qu’il existe des “trésors” et autres petites énigmes secondaires à côté desquels il est tout à fait possible de passer si l’on ne fouille pas un minimum les lieux (et ce serait franchement dommage d’ailleurs).

Outre des niveaux de difficulté supérieurs, Resident Evil Village propose aussi un mode Mercenaries pour ceux qui souhaitent prolonger le plaisir une fois le jeu terminé. Un mode bourrin à souhait (forcément), basé intégralement sur le scoring, déjà proposé dans des opus précédents. Entre nous, si vous êtes d’humeur joueuse et que vous souhaitez avoir “un peu peur pour la vie d’Ethan Winters“, n’hésitez pas à lancer ce Resident Evil Village en mode Difficile d’emblée, le mode Standard étant une promenade de santé.

Notre avis concernant Resident Evil Village

Attendu comme LE jeu de ce début d’année 2021, Resident Evil Village est un très bon titre dans l’ensemble… mais le jeu de Capcom déçoit malgré tout sur plusieurs points. L’ambiance est extraordinaire, le RE Engine fait des merveilles (à l’intérieur notamment), certaines séquences sont juste sublimes et le scénario (bien qu’alambiqué) est agréable à suivre, mais quel dommage d’avoir à ce point favorisé l’action au détriment du stress, de l’exploration et du survival. Dommage également d’avoir pensé qu’il serait judicieux d’intégrer ces séquences directement inspirées de Call of Duty et Lost Planet… Bref, Resident Evil Village reste un très bon titre dans l’ensemble, et la majorité des fans seront sans doute ravis, lui pardonnant ses quelques errances. De notre côté, on a globalement pris un vrai plaisir à vivre cette nouvelle aventure, mais on reste persuadé qu’il y avait incontestablement mieux à faire, pour faire de ce Resident Evil Village l’excellent survival-horror qu’il aurait du être.

Resident Evil Village

Note globale

8.0/10

On aime

  • Enfin la suite des aventures d’Ethan Winters !
  • La première section, d’une intensité folle
  • De nombreux environnements d’une beauté indécente
  • Quelques passages vraiment remarquables
  • Pas mal de surprises !

On aime moins

  • Quelques séquences franchement ratées…
  • Des décors souvent très figés quand même
  • Un arsenal de guerre et un inventaire XXL
  • Le côté survival qui s’efface (trop) vite au profit de l’action
  • Pourquoi diable s’inspirer de Resident Evil 6 ??!!

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