Test OnePlus 11 5G : sans maîtrise la puissance n’est rien

Moins de six mois après la sortie du 10T, OnePlus commercialise son flagship le 11 5G. Un smartphone très attendu qui en a sous le capot. Avec une motorisation de dernière génération, un module photo 50 Mpx, un bel écran AMOLED, une grosse batterie, le constructeur chinois se positionne sur le segment premium. Que vaut il en pratique ? Nous l’avons testé et on vous dit tout.

Moins d’une semaine après la commercialisation du Samsung Galaxy S23, OnePlus met sur le marché son 11 5G. Coïncidence ? Nous ne le croyons pas. Depuis la sortie de la série 9, OnePlus s’améliore de manière significative à chaque nouveau lancement. Les espoirs sont nombreux sur le 11 5G : le constructeur chinois cherche à damer le pion à son éternel rival Xiaomi (et son 13) et même au géant coréen Samsung… sur le haut de gamme. Le OnePlus 11 5G sera-t-il le « S23 killer » ? La promesse est belle.

En tout cas, la marque alternative d’Oppo a mis les petits plats dans les grands pour séduire les utilisateurs exigeants. Un look luxueux entre chrome et verre antichoc, un magnifique écran, une batterie de forte capacité et surtout le Snapdragon 8 Gen 2. OnePlus est l’un des premiers grands constructeurs à s’équiper de l’étendard Qualcomm, présenté en novembre 2022. La fiche technique donne l’eau à la bouche.

Fiche technique

  OnePlus 11 5G
Ecran AMOLED 6,7 pouces
2K (3216 x 1400 pixels)
Super Fluid AMOLED LPTO 1-120 Hz
Gorilla Glass Victus
Processeur Snapdragon 8 Gen 2
RAM 8 Go ou 16 Go
Stockage 128 Go ou 256 Go
Batterie 5000 mAh
Recharge rapide filaire 100 W
Photo Capteur principal 50 MP IMX890 1/1.56 pouce
Ultra Grand-angle 48 MP Sony IMX581
Téléobjectif 32 MP Sony IMX709
Selfie 16 MP f/2.45
capteur Sony IMX471
Biométrie Capteur d’empreintes digitales sous l’écran
Reconnaissance faciale
Certification pour la résistance à l’eau IP54
OS OxygenOS 13 + Android 13
Dimensions 163,1 x 74,1 x 8,53 mm
Poids 205 g
5G Oui
microSD Non

Prix et disponibilité

Comme souvent, le constructeur chinois a privilégié son marché intérieur en y commercialisant son “11” dès le 4 janvier. Un modèle avec 12 Go de RAM y est d’ailleurs proposé. Pour le marché européen, il aura fallu patienter ce jour, mardi 7 février 2023. La firme ne distribue pas de version 12 Go, mais un modèle plus accessible avec 8 Go de mémoire vive et 128 Go de mémoire de stockage au tarif conseillé de 849 euros. Pour les plus gourmands en stockage ou puissance, un modèle avec 16 Go de RAM et 256 Go d’espace libre est également disponible à la vente pour un prix de 919 euros.

OnePlus pratique ainsi une politique tarifaire très compétitive. Alors que l’inflation n’a pas épargné les composants électroniques, le géant asiatique commercialise son nouveau fleuron 70 euros de moins que son prédécesseur (10 Pro) avec des composants de dernière génération et des configurations identiques. Pour l’heure, il n’est pas prévu de déclinaison Pro comme avec la série 10. En plus de la teinte Eternal Green (un vert clair métallisé) que nous avons ici en test, OnePlus commercialise également la teinte Titan Black (noir mat).

Plutôt Titan Black ou Eternal Green pour la couleur du OnePlus 11 5G

Design

En matière de design, ce OnePlus 11 5G reprend les lignes qui ont fait le succès de la série 10, notamment du 10 Pro. Ainsi, nous retrouvons le dos en verre Gorilla Glass 5 du 10T, courbé sur les bords verticaux sur le châssis aluminium. A l’avant, l’écran est protégé par du Gorilla Victus, comme sur les 10 Pro. Cette plaque de verre dépasse très légèrement (de l’ordre que de quelques dixièmes de millimètre), mais l’on sent très nettement l’arête en passant le doigt au-dessus et c’est assez désagréable pour un smartphone premium. Il ne faut discuter « les gouts et les couleurs », mais la rédaction adore ce look.

Malgré la brillance du dos, nous n’avons pas laissé de traces de doigt et la matière est agréable au toucher, malgré « l’effet savonnette ». L’ilot photo n’est plus un carré aux coins arrondis, mais un disque proéminent s’évanouissant en carré chromé sur le flanc. Une esthétique originale et clivante qui ne laissera pas insensible : on déteste ou on adore. Le partenariat avec Hasselblad est mis en avant avec le label éponyme.

Un petit poinçon pour le haut-parleur dédié principalement aux communications téléphoniques, les séparateurs des antennes et l’orifice du microphone ambiant

Concernant la disposition des boutons et composants, le constructeur garde ses spécifiés. D’une part, on retrouve le classique port USB type C à la base centrale du téléphone, flanqué à gauche d’un haut-parleur et à droite du slot pour carte SIM et du micro principal. La disposition est très inhabituelle (sauf chez OnePlus) et empêche la présence d’une autre ouïe pour un deuxième haut-parleur. Malgré son étroitesse, le tiroir de la carte SIM est à double emploi. Il contient la carte SIM principale et au verso une éventuelle carte SIM physique secondaire. Malgré son positionnement haut de gamme, le constructeur n’a pas opté pour le format électronique eSIM. Et, comme malheureusement beaucoup d’autres smartphones haut de gamme, il n’existe pas d’emplacement pour insérer une carte microSD. Pour les gros consommateurs de multimédia (prises de vue, vidéos embarquées, musiques HD ou non…), il faudra donc acquérir la version 256 Go… et faire régulièrement de la place.

De gauche à droite : les ouïes du puissant haut-parleur, le port USB type C, le microphone pour la voix et le guichet pour la double carte SIM physique

D’autre part, ce qui peut surprendre l’utilisateur de smartphones Android, le bouton ON/OFF se situe sur le flanc droit alors que le bouton du volume est sur le côté gauche. Pour les utilisateurs d’iPhone, c’est un détail qui leur est familier : ils ont l’habitude d’un commutateur pour activer le mode silence (en supprimant les sons et activant le vibreur). OnePlus est l’un des rares constructeurs Android a conservé ce troisième bouton appelé « Alert slider ».

Equipement historique de la marque, il avait disparu sur le 10T pour faciliter sa cure d’amaigrissement. Cette année, il refait son apparition sur le OnePlus 11 5G, alors que ses dimensions sont sensiblement identiques à celles de son prédécesseur : une épaisseur rehaussée de 0,03 mm pour une largeur augmentée de 0,2 mm.  On notera toutefois un minuscule embonpoint de 5 grammes sur la balance.

Sur le flanc droit se trouve le bouton ON/OFF et le curseur d’alerte, disposition originale pour un téléphone Android

Après un 10 Pro (certifié IP68, donc étanche eau et poussière) et un 10T sans certification, le OnePlus 11 5G revient à une certification, mais “seulement” IP64 (étanche à la poussière et aux éclaboussures d’eau). Le constructeur chinois s’améliore certes par rapport à son dernier modèle, mais la certification IP68 fait partie des caractéristiques recherchées sur un téléphone haut de gamme. Pour plus de 850 euros, on aurait pu s’attendre à mieux. Là encore, Oppo, à qui appartient OnePlus, semble privilégier ses propres Find pour les spécifications haut de gamme.

Sur le flanc gauche se trouve le bouton de volume

Écran

Côté fiche technique, l’écran du OnePlus 11 5G présente des spécifications identiques à celles du 10 Pro. Nous retrouvons une dalle de 6,7 pouces affichant une définition QHD+ (3216 x 1440 pixels), soit une résolution de 525 pixels par pouce. Par défaut, le Oneplus 11 5G affiche du Full HD+ (2412 x 1080 pixels), pour une résolution de 400 pixels par pouce environ. Avec ce réglage, le OnePlus affiche beaucoup moins de détails, mais économise aussi beaucoup de batterie. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, les différences entre Full HD+ et Quad HD+ sont minimes dans la plupart des cas. Dans les paramètres, une case à cocher permet de basculer automatiquement dans la résolution la plus adaptée.

Au-delà des chiffres, l’écran Super Fluid AMOLED est un plaisir pour les yeux. A l’œil nu, les blancs ne tombent pas vers les jaunes ou verts comme d’autres dalles. Le constructeur a sélectionné des dalles de qualité, comme sur la série 10. Autre constatation visuelle, l’écran est très lumineux. Ça n’a l’air de rien, mais il n’est pas nécessaire de monter la luminosité de l’écran, même en mode clair, même à l’extérieur. Nos mesures avec une sonde viennent confirmer la justesse du calibrage de l’écran. Nous avions loué l’excellence de la dalle du 10 Pro, la plaçant au sommet des meilleures dalles du marché. Nous réitérons les compliments pour celle du 11 5G.

Avec un smartphone premium, nous nous attendons également à un rafraichissement de l’image digne de ce nom, principalement pour le jeu vidéo. C’est bien le cas sur le OnePlus 11 5G. En temps normal, la fréquence de rafraichissement n’est que de 60 Hz mais elle passe automatiquement à 120 Hz quand l’algorithme le juge nécessaire. On peut également la forcer à 120 Hz dans les options, mais une fréquence doublée en permanence affectera négativement l’autonomie de la batterie.

Avec un écran acceptant un affichage des couleurs en 10 bits pour des noirs profonds, des blancs lumineux avec un maximum de contraste, il n’est pas surprenant que ce smartphone bénéficie de la certification HDR10+. Le support de la technologie Dolby Vision va encore plus loin que HDR10+ pour visionner des vidéos, notamment en streaming sur les plateformes de VOD.

Interface :  Android 13 + Oxygen OS 13

Ce smartphone profite de la dernière mouture de l’OS mobile Google : Android 13 aka Tiramisu. Mais comme on se trouve en présence d’un OnePlus, on bénéficie de la surcouche graphique Oxygen OS version 13. Avouons-le, l’ergonomie s’en trouve améliorée. Certes, au début, on tâtonne pour retrouver des réglages basiques. Mais l’apprentissage est très rapide. A la richesse fonctionnelle et esthétique d’Android 13, s’ajoutent quelques réglages supplémentaires (souvent hérités de ColorOS chez Oppo).

Ainsi, le OnePlus 11 5G autorise une manipulation avec une seule main, des retours haptiques ou encore un fenêtrage des apps sur l’écran. Pour l’affichage, au classique choix entre mode de couleur « vif » ou « naturel », Oxygen OS propose un mode Pro avec un profil « cinématique » (reproduisant mieux les couleurs dans les vidéos) et un profil éclatant (pour exploiter une plus grande gamme de couleurs). La température de l’écran est paramétrable manuellement. Sinon, une option ajuste automatiquement les couleurs en fonction de l’éclairage ambiant. C’est véritablement du sur-mesure. D’autres options sont également disponibles pour l’alimentation, mais nous en parlerons dans la rubrique dédiée.

Si vous tenez à protéger les lentilles des modules photo ou simplement éviter les rayures sur le dos, une coque est recommandée

Audio

Comme sur le OnePlus 10T ou le 10 Pro, le son produit par le 11 5G provient en minorité d’un minuscule orifice au sommet de l’appareil et majoritairement de la double grille à la base du téléphone. Malgré l’étroitesse de l’écoutille audio, l’acoustique est de qualité. Même au volume maximal, le haut-parleur ne crache pas. La puissance sonore est d’ailleurs supérieure à celle de la plupart des téléphones. Le son est très correct dans les aigus et médiums, mais manquent de graves, comme c’est souvent cas sur les smartphones.

Dolbyts Atmos et multiples profils prédéfinis ou personnalisés pour le son

Côté logiciel, ce OnePlus 11 5G nous propose autant de raffinement pour l’audio que pour l’affichage. Ainsi, dans les paramètres, on découvre l’implémentation du codec Dolby Atmos. Cette technologie, rappelons-le, amplifie le son d’une vidéo ou d’un jeu et crée un son immersif. L’activation du Dolby Atmos nécessite l’appairage avec des écouteurs ou enceintes compatibles. Le spécialiste américain du traitement audio fourni deux profils d’égalisation complémentaires. D’une part les « profils de l’environnement » et d’autre part les « profils de scénario spécifique ». Les premiers correspondent au lieu d’écoute. Ils comprennent un profil intérieur, extérieur, navette (pour les transports en commun) ou encore avion. Les derniers conviennent à des usages. Il existe un profil intelligent (adaptation automatique en fonction du son diffusé) et des profils spécifiques : théâtre (3D surround et graves puissants), jeu (amplitude sonore étendue), musique (graves et aigus améliorés). Si par le plus grand des hasards, vous ne trouviez pas votre bonheur dans ces profils prêt à écouter, le profil Musique autorise un second niveau de personnalisation (entre 5 égalisations possibles) ou une égalisation manuelle de 31 Hz à 16 000 Hz. Un vrai luxe pour vos esgourdes.

Il y a le choix dans les codecs et les préférences pour avoir un son HD

Mais cette sophistication pour un smartphone haut de gamme n’aurait aucun sens si le son n’était pas haute définition. Heureusement, ce OnePlus 11 5G est parfait pour les mélomanes. En plus du classique SBC et AAC, on trouve le fameux codec Qualcomm aptX, mais aussi ses versions (déjà de qualité haute définition) Adaptative et TWS+. Mais ce n’est pas tout. Ce smartphone supporte également le codec LDAC, LDHC et aptX HD. En somme, l’écoute en 48 ou 96 KHz avec un débit de 400 à 900 kbps et une qualité maximale de 24 bits. Pour faire simple, la qualité de transmission est excellente pour diffuser vos musiques en local ou en streaming. Pour parfaire la qualité de transmission, ce smartphone embarque une puce Bluetooth supportant la norme 5.3, la dernière à ce jour. Il ne vous reste plus qu’à trouver un casque compatible…

Photo et vidéo

Après un pas de géant avec le OnePlus 9 et une confirmation sur le 10 Pro, nous étions plein d’espoir concernant la partie photo de ce OnePlus 11 5G. Avec un SoC à faire pâlir les concurrents, nous attendions une optique dopée à l’intelligence artificielle. La réalité n’est pas catastrophique, mais déceptive.

Sur le papier, il y avait tout pour faire des étincelles :

  • Un capteur principal de 1/1,56’’ Sony IMX890 de 50 millions de pixels, très lumineux (f/1.8) avec une focale de 24 mm (en équivalent 24×36). Un composant que nous devrions retrouver dans le tout prochain Oppo Find X6.
  • Un capteur ultra-grand angle de 1/2’’ Sony IMX 581 de 48 millions de pixels, un peu moins lumineux (f/2.2) avec un champ de vision de 115 degrés ; comme sur les Oppo Reno 7.
  • Un capteur portrait de 1/2,74’’ Sony IMX709 de 32 millions de pixels, bien lumineux (f/2.0), avec un zoom optique 2x
  • Un capteur selfie Sony IMX471 de 16 millions de pixels, assez lumineux (f/2.45) ; comme sur le OnePlus 9 Pro.

OnePlus a collaboré avec Hasselblad pour le traitement photo

Certes, OnePlus a collaboré avec la référence Hasselblad pour l’optimisation logicielle des photos. Certes, les photos sont plutôt bien équilibrées, avec des teintes naturelles et non pas artificiellement vives. Mais, pour un smartphone premium, le constat est en demi-teinte. La promesse des 50 Mpx s’estompe dans la pratique. Comme souvent sur les smartphones, les clichés en très haute résolution ne fonctionnent qu’en focale standard (1x avec le capteur principal) ou 0,6x avec le capteur ultra grand-angle (donc 48 Mpx et pas 50 Mpx). Comme souvent également, le mode 50 Mpx est bridé en photo au format 4/3. Et OnePlus fait miroiter que l’on peut passer en ratio 1 :1 ou 16 :9 en haute définition, alors qu’il bascule automatiquement la prise de vue en 12 Mpx. Le mode 50 Mpx est dans la majorité des cas un « mode marketing » pour berner le béotien. OnePlus ne fait pas exception.


De jour, l’IA assure des images avec du détail avec le zoom numérique

Quand les conditions lumineuses ne sont pas optimales (nuageux par exemple), les clichés sont plutôt pâlichons de jour. Si le smartphone autorise un zoom optique de seulement 2x, le lissage de l’image est très correct jusqu’en 15x. Même si les clichés sont réalisés en 12 Mpx (mode non HD), on trouve encore beaucoup de détails avec le zoom numérique. Les qualités du Snapdragon 8 Gen 2, notamment en IA, n’y sont pas étrangères.

De nuit, le résultat est satisfaisant en grand angle et en zoom optique (0,6x à 2x). Dès que l’on passe en zoom numérique (au-delà de 2x), l’IA produit des zones de brouillard sur les zones de détails. Dès 10x, le zoom numérique est anecdotique en mode nuit. Le lissage des images est équivalent à des photophones de moyenne gamme. On perçoit même une certaine granularité pour les nostalgiques de l’argentique. En 15x ou 20x, l’IA ne parvient plus à déboucher les zones sombres et à reconstituer une image flatteuse. Toutefois, avec un peu de lumière, l’IA reconnait le type de scènes et s’adapte au mieux. En mode vidéo, le rendu est correct de nuit, même si ça manque de détails.

Un vignettage (bord assombri) en photo de nuit ultra grand angle (0,6x)
Une photo assez lumineuse et détaillée avec le capteur principal (1x)
en zoom numérique, l’image perd rapidement du détails la nuit

Pour les plus expérimentés en photo, plusieurs modes permettent de décupler les usages. Citons notamment le time-lapse, la pose longue ou le Xpan (panoramique assisté). Parmi ces modes, nous avons particulièrement apprécié le mode Pro. En agissant sur la sensibilité (ISO), l’ouverture (iris), le focus ou même la température de couleurs, le photographe amateur jouit d’une grande palette de 0,6x à 10x, en ratio 1:1, 4:3 ou 16:9.

En vidéo, le OnePlus 11 5G est capable de filmer du 720p au 8K ! Toutefois, dans cette dernière définition, le grand angle (0,6x) ou le zoom (optique comme numérique) seront désactivés. La stabilisation de l’image assure des vidéos sans les microtremblements, inévitables avec un appareil aussi léger.

Performances : un monstre de puissance

Rappelons-le pour ceux qui ne le savent pas : OnePlus se fait toujours fort d’intégrer les derniers processeurs dans ses fleurons mobiles. Le OnePlus 11 5G ne constituera pas l’exception à la règle. Il embarque en effet le dernier rejeton de la famille Qualcomm : le Snapdragon 8 de 2e génération, annoncé en novembre 2023. Selon son géniteur, ce SoC « promet une amélioration des performances jusqu’à 35 % et une réduction de la consommation d’énergie de 40 % ». Nous avions donc hâte de le passer sur le grill des benchmarks. Preuve que le SoC est un bolide, il équipe le nouveau Samsung S23

Sans surprise, le OnePlus 11 5G (ici en RAM 16Go) explose les scores d’un 10 Pro (avec Snapdragon 8 de gen 1) ou d’un 10T (Snapdragon 8+ gen 1). Sur Geekbench ML, il double même les scores du 10T ! Sur AnTutu, il casse le légendaire plafond du million avec le score abracadabrantesque de 1 242 612 points, meilleurs que 91% des utilisateurs… Ce smartphone est tout de même dépassé par les Samsung Galaxy S23, Vivo Iqoo 11 et autre Xiaomi 13 avec certains benchmarks.

C’est tout simplement le smartphone Android le plus puissant actuellement sur le marché, devant le monstre pour gamer ROG Phone 6 d’Asus ! Le plus étonnant est qu’il ne chauffe pas beaucoup quand on joue ou qu’on le maltraite pendant des heures. Le seul moment où il a chauffé un peu (et reste manipulable) durant nos tests, c’était lors du téléchargement du jeu Genshin Impact (preuve que le modem des Snapdragon est aussi une source de chaleur). D’ailleurs, sur ce jeu, le niveau de graphisme par défaut est « moyen », mais on peut le basculer en « élevé » ou « maximum » même si le jeu le déconseille. Et ça tourne bien ! Une vraie surprise.

Hyperboost optimise automatiquement les ressources pour le jeu vidéo
Jouer en qualité “maximum” sur le gargantuesque Genshin Impact est possible sur le OnePlus 11 5G

Sur Work 3.0, mimant un usage bureautique traditionnel, les progrès sont un peu plus limités. Les scores les plus impressionnants se situent au niveau des benchmarks tirant parti de l’intelligence artificielle comme Geekbench ML ou AITutu. Ce Snapfragon 8 gen 2 promet de belles performances avec des applications multimédia encore plus optimisées. Ces performances dithyrambiques sont à nuancer. Notre modèle de test exploite 16 Go de mémoire vive et 256 Go de mémoire de stockage. Sur la version d’entrée de gamme du OnePlus 11 5G, avec « seulement » 8 Go de RAM (et 128 Go de stockage), les performances seront naturellement plus basses.

Batterie et charge

Pour un téléphone haut de gamme, OnePlus ne pouvait pas négliger la partie alimentation électrique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on n’est pas déçu. Non seulement, le OnePlus 11 5G est garnie d’une volumineuse batterie de 5000 mAh (divisée en 2 cellules de 2500 mAh), mais le constructeur a poussé le vice à fournir… un chargeur à ce téléphone ! Au-delà de la plaisanterie, les chargeurs fournis dans la boite se font rares, même chez les modèles premium, pour des raisons (hum… hum…) écologiques. Ici, le constructeur ne propose pas un simple chargeur 20W ou 30 W, mais un modèle 100 W, alors que le 10Pro n’offrait qu’un 80 W. Si vous êtes un habitué des Samsung ou des Pixels, vous vous demanderez surement l’intérêt d’un chargeur de notebook sur un smartphone.

Les chiffres parlent d’eux même :

  • Charge ultra-rapide à 25% en 5 mn
  • Charge ultra-rapide à 50% en 10 mn
  • Charge ultra-rapide à 71% en 15 mn
  • Charge ultra-rapide à 90% en 20 mn
  • Charge ultra-rapide à 100% en 25 mn

Le chargeur Supervooc 100W est massif mais charge à grande vitesse

Certes, certains constructeurs font encore mieux, mais disposer d’une autonomie de 25% en 5mn ou un mobile chargé à 100% en moins de 30mn est un luxe. L’Oppo Find 5X Pro nous a offert des résultats similaires, mais possède une plus petite batterie. Une telle célérité peut inquiéter sur la durée de vie de la batterie et la dissipation thermique. Pour cette dernière, le constructeur assure qu’un petit programme vérifie en temps réel la température lors de la charge et surveille la qualité de la chaine d’alimentation (chargeur – câble – téléphone). Le OnePlus 11 5G a décroché la prestigieuse certification TÜV (=Technischer Überwachungsverein) Rheinland. TÜV est une association d’organismes techniques indépendants allemands qui est un gage de qualité, reconnu en Allemagne bien entendu, mais aussi en Europe et au-delà. Donc, si la charge ultra-rapide posait problème, le 11 5G n’aurait pas son étiquette TÜV.

Pour la santé de la batterie, OnePlus a justement développé depuis trois ans la technologie Battery Health Engine (BHE). Ce n’est pas un hasard si vous avez déjà vu ce logiciel. Notre test de l’Oppo Find 5X Pro le mentionnait déjà car, rappelons-le, Oppo est le propriétaire de OnePlus et de Realme. BHE combine l’algorithme Smart Battery et la technologie Battery Healing. La première est logicielle et adapte la puissance de charge en fonction des capacités variables de la batterie (âge, chaleur…). La seconde est matérielle et emploie une formule spéciale d’électrolytes pour réduire l’usure prématurée des cathodes et anodes (rappelez-vous vos cours de physiques et de chimie).

Devant ces éloges concernant l’alimentation électrique, une ombre est à déplorer : pourquoi OnePlus n’a pas équipé son nouveau fleuron d’un module à induction. La charge sans-fil se démocratise et facilite la charge. Sur un téléphone haut de gamme, cette sophistication manque. OnePlus a peut-être privilégié la minceur au profit de la technologie. Pour la charge sans-fil, il faudra donc passer chez Oppo pour rester « corporate ».

En pratique, ce téléphone tient environ deux jours avec un usage intensif mais sans affichage Quad HD+ ou rafraichissement bloqué à 120Hz. Ce n’est pas beaucoup mieux qu’avec le Snapdragon de première génération, mais nous avons constaté que le OnePlus 11 5G « apprenait » de nos usages et fermait, au fur et à mesure, les applications gourmandes et inutiles. Un mode économie et super économie permettent d’améliorer considérablement l’autonomie basique de ce smartphone.

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