Test des Huawei Freebuds 4i : quand la musique est bonne (et accessible)

Oppo Enco W51, Xiaomi Mi True 2S, Anker Soundcore Liberty Air 2… La réduction de bruit active commence à devenir un argument commercial incontournable dans le Landerneau des écouteurs intra-auriculaires à moins de 100 euros. Cependant, lorsqu’un quidam se fixe cette barrière tarifaire psychologique, pas plus qu’un billet vert, est-ce vraiment ce qu’il attend d’abord en retour ? Confort, autonomie et son, voici un triptyque d’évaluation plus proche des idéaux des mélomanes économes.

Design et ergonomie

Parfois, il n’est pas utile de réinventer la roue. Surtout si elle roule bien. Huawei l’a bien compris en reprenant pour ses nouveaux rejetons le meilleur de ce qu’il sait faire. Pour le design de nos compagnons, le constructeur chinois reprend la même formule que sur les FreeBuds 3i.  À savoir des écouteurs avec en forme de tige au format semi-intra auriculaire agréable, l’embout en silicone venant délicatement se poser à l’orée de l’oreille, sans pour autant s’y insérer. La forme s’édulcore légèrement sur le haut pour aboutir à une forme tirant plus vers l’ovoïde que le rond. Plus de douceur, moins de rigidité dans les lignes. 

Par contre dans l’oreille, l’inflexibilité est de rigueur. Même lors d’un usage intensif, d’environ 3h, à aucun moment les 4i n’ont dérangé notre intimité auditive. Et pour les plus turbulents, sachez que les écouteurs tiennent parfaitement même lorsqu’on se déhanche un peu lors d’un solo de guitare. Et c’est plutôt une bonne chose, car l’écouteur qui tombe malencontreusement dans une bouche d’égout dans la rue ou dans un lavabo après un hochement de tête trop ostensible est tout, sauf une légende urbaine. Expérience vécue.

Huawei Freebuds 4i - pack

Pour le design du boîtier, Huawei reprend en grande partie les lignes du grand frère, les FreeBuds Pro. À savoir, une forme ovale, sauf qu’ici le revêtement est de type laqué et non mat. Compact (70 x 51,3 x 24,6 mm), mais aussi plus léger (60 g), cet écrin tient facilement dans une main et ne déforme pas trop la poche d’un jean, en tout cas beaucoup moins que le boîtier longitudinal des 3i. Pour le reste, c’est sobre et tant mieux, un port de charge USB-C sur le dessous, une LED à l’avant pour connaître le statut de charge et un discret bouton pour l’appairage Bluetooth.

Autre agréable surprise, la saisie des écouteurs. Sur les 3i, il fallait s’armer de patience afin de les faire sortir de leur grotte. À la longue, mettre le boitier vers le bas en le secouant devenait presque un réflexe pour gagner du temps. Un comble. Dorénavant, la disposition des écouteurs dans le boîtier facilite la saisie. Avec la tête qui dépasse légèrement, il suffit de glisser un doigt entre le petit espace et le socle et saisir l’écouteur. Tout n’est pas encore parfait. Les premiers jours, il faudra faire preuve d’une pincée de dextérité, puis ensuite le geste deviendra presque naturelle. On apprécie l’effort.

Pour finir, Huawei fournit avec ses écouteurs un câble de recharge USB-A vers USB-C dont la longueur peut atteindre 1,20 m. Et alors ? Tous ceux qui n’ont pas chez eux exclusivement des prises murales basses ont déjà dû faire subir à leurs produits high-tech, généralement écouteurs ou mini-enceintes, le supplice de l’estrapade. À savoir, un produit en lévitation à mi-hauteur lors de sa recharge à cause d’un câble fourni long de quelques centimètres. Grâce à Huawei, ici vous ne jouerez plus les bourreaux.

Qualité audio

Sur le papier, ces écouteurs Bluetooth 5.2 intègrent des transducteurs de 10 mm de diamètre, sont compatibles avec les codecs standards SBC et AAC et proposent une réponse en fréquences de 20 Hz à 20 kHz. Place à la réalité d’écoute. L’ensemble de notre playlist de test fut réalisée avec un smartphone Xiaomi Redmi Note 10 Pro et sur Spotify.

Premier titre lancé, « Si bien du mal » du chanteur Hervé. Une chose nous frappe instantanément, l’équilibre acoustique est rapidement au rendez-vous. À un niveau sonore moyen, les basses sont légèrement en retrait, tant mieux pour une fois, ce qui fait agréablement ressortir les aigus dès les premières notes de synthé, mais surtout les voix.

Pour continuer l’expérience, nous lançons alors un podcast, « Les Chemins de la Philosophie » sur France Inter. L’impression se confirme, la voix de la présentatrice Adèle Van Reeth est limpide, presque amplifiée à sa juste mesure, même lors d’un fond sonore ou d’un jingle. Les voix sont distinctes sans pour autant trop déborder sur le reste du spectre. Une qualité que l’on retrouvera lors de l’utilisation des écouteurs pour un appel téléphonique ou lors l’un film. L’écoute de « The Sun » de Yael Naim et du dernier London Grammar « All My Love » confirmera cette impression, même si sur ces formats très « acoustiques » quelques notes (guitares ou piano) nous paraîtront, un poil, incisives par moment.

Pour les musiques plus électroniques, ici « Beirut Ma Bet Mout » de Yuksek, les écouteurs ne font pas dans la surenchère de basses trop lourdes. Elles s’accentuent bien évidemment lorsqu’on augmente le son, mais l’ensemble reste généreux, sans trop dégouliner, notamment sur les kicks. Sur les sons plus pop ou rock, la sonorité reste claire et la dynamique est juste.

Pour être tatillon, nous relèverons parfois un manque de détails sur les musiques à multiples instruments comme sur du classique ou du jazz. Notre écoute d’un best-of de Tito Puente au soleil un dimanche matin a parfois manqué de précisions et de détails dans la spatialisation. Rien de grave, c’est juste histoire de chipoter.

Réduction de bruits et commandes

Comme évoqué en introduction, la réduction de bruit est souvent un miroir technologique aux alouettes pour des intras true wireless en dessous de 100 euros. Surtout que l’atténuation des bruits environnants dépend de nombreux facteurs : isolation physique des écouteurs selon l’oreille, type de contenu audio écouté, habitude de volume sonore de chacun…Du coup, mettre simplement en avant des chiffres, ici une réduction de 22 dB, biaise un peu l’avis avant un achat. D’autant que si l’on se base juste sur des chiffres, une rue avec un trafic animé peut osciller entre 60 et 80 dB.

Contrairement aux FreeBuds Pro, qui permettent de paramétrer sur l’application AI Life de Huawei des types d’environnement pour adapter la réduction de bruit, les 4i ne possède pas cette option. Il faudra donc faire confiance aveuglément aux écouteurs pour moduler le bruit extérieur selon ses désidératas.

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Perceptible dans des endroits moyennement bruyants, comme dans un open-space d’une dizaine de personnes ou dans un supermarché (hors heures de pointe), la réduction de bruit s’avère quelque peu médiocre dans l’ensemble des autres situations. Rues animées, transports en commun bondés, voyages en train, bruits statiques (travaux urbains)… Si pour vous le silence est d’or, il faudra vous tourner vers un autre modèle d’écouteurs plus onéreux, ou augmenter le volume lors de vos pérégrinations urbaines. Ce qui est paradoxale quand on recherche le calme.

Après tout est question d’habitude d’écoute et de goûts. En ce qui concerne le mode « Perception », censé lui amplifier l’environnement extérieur, même conclusion. C’est malheureusement peu efficace, la voix de notre collègue de bureau situé à environ 2 mètres résonne dans nos esgourdes comme dans une caverne. Reste cependant cette interrogation finale. Vaut-il mieux une RBA plus que moyenne que rien du tout et un prix encore plus alléchant ? On frôle presque le débat philosophique. Vous avez 5 heures.

En ce qui concerne les commandes tactiles, Huawei se la joue Harpagon de Molière. Un double appuis pour faire office de lecture/pause et un appui long pour jongler entre les modes RBA, perception et isolation passive. Et c’est tout. Impossible de naviguer entre les pistes ou encore de régler le volume. La base, mince.  Pareil pour l’application mobile dédiée. Disponible seulement sur Android, celle-ci propose simplement de personnaliser ces « quelques » commandes tactiles et d’opérer les mises à jour. Ne perdez pas de temps à chercher un égaliseur, il n’y en a pas. Un peu tire-sou, mais rien de dramatique.

Autonomie et recharge

Dire que nous attendions Huawei au tournant sur ce point est un doux euphémisme. Il faut dire qu’avec 3 heures par charge tout au mieux, les 3i étaient loin d’être aussi endurants que l’ineffable Haile Gebreselassie. Autant le dire de suite, le constructeur chinois a su corriger le tir de manière plutôt impressionnante. La première semaine, nous avons pu utiliser les écouteurs, à une moyenne de volume allant de 50 à 70% et sans RBA, pendant un peu plus de 9h.

La seconde semaine, en activant la réduction de bruit active et en passant parfois en mode « perception », les écouteurs ne nous ont pas lâchés avant 7h45 environ. Du simple au triple par rapport au précédent modèle. Dans cette gamme de prix strict, aucun autre modèle ne fait mieux pour le moment. Il faut même lorgner vers des modèles avoisinant les 120 euros, et parfois plus,  pour leurs tenir la dragée haute.

À souligner également la rapidité de la recharge. En à peine 10 min  on atteint 40% de batterie et pour une recharge, en bonne et due forme, complète, 25 minutes et l’affaire est pliée. Par contre, les performances du boîtier n’atteignent pas les deux recharges complètes des écouteurs, mais plutôt une bonne charge et un tiers. Ce qui reste tout de même honorable.

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Notre avis sur les FreeBuds 4i

Non, les FreeBuds 4i ne sont pas une pâle version améliorée de leurs prédécesseurs. Plus confortables, plus endurants et délivrant un son équilibré et chaleureux , ils cochent les trois cases les plus importantes à nos yeux dans cette gamme de prix. Et surpassent bon nombres de leurs concurrents directs.

Sous la barre des 100 euros, il faut savoir pour autant accepter quelques concessions. Que la RBA soit plus que moyenne, cela peut se concevoir. Que le constructeur fasse l’impasse sur une prise de recharge, cela peut se comprendre. Par contre la pauvreté des commandes tactiles ressemble plus à une impasse, ou à un oubli, qu’à un souci d’économie.

Quoi qu’il en soit, ce nouveau modèle comblera sur la durée la plupart de vos envies acoustiques quotidiennes. En ce qui concerne l’autonomie et la saisie des écouteurs, bravo.  Les ingénieurs de Huawei ont su prendre en compte les remontées négatives des clients et des journalistes concernant leur ancien modèle. La démocratie directe à parfois du bon. Du coup en 2022, les FreeBuds 5i auront une RBA et une interface tactile à la hauteur ? Si c’est le cas, on frisera la perfection, pour pas plus d’un billet vert.

Huawei FreeBuds 4i

100€

Design et ergonomie

8.0/10

Qualité audio

8.5/10

Autonomie et recharge

8.5/10

RBA

6.0/10

Rapport techno-prix

8.0/10

On aime

  • Le confort des écouteurs
  • Le son remarquable pour ce prix
  • L’autonomie

On aime moins

  • La RBA anecdotique
  • La pauvreté des commandes tactiles
  • Absence de certifications IP

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