Test de l’iPad 9 (2021) : un anachronisme convaincant dans la gamme d’Apple – CNET France

Faire du neuf avec du vieux et du vieux avec du neuf. C’est un peu devenu, par la force des choses, la spécialité de l’iPad. La tablette abordable d’Apple nous revient, cette année encore, parfaitement inchangée sur le plan esthétique. Seulement voilà, on ne peut pas vraiment dire que le temps n’a aucune emprise sur elle. Bien au contraire. 

 

Véritable figure anachronique dans la gamme d’Apple, l’iPad de 10,2 pouces conserve le look qu’on lui connaît depuis moult années maintenant. On y retrouve de larges bordures de part et d’autre de l’écran… et un châssis qui apparaît immuable, invariable, presque inaltérable en termes de design. Le changement complet d’apparence gracieusement opéré pour l’iPad mini 6 n’a pas ruisselé sur l’iPad « classique », et c’est bien dommage. Il faut toutefois admettre que le design de ce « nouvel » iPad 9 a au moins le mérite d’être plus qu’éprouvé. Le retrouver, c’est presque comme enfiler une paire de vieille charentaises : on sait où on met les pieds, mais ce n’est clairement pas pour leur allure qu’on les enfile.

 

 

Ces lignes basiques, pratiquement rudimentaires en 2021 ont par ailleurs l’avantage de faire l’iPad la tablette familiale par excellence. Elle n’est pas trop raffinée, mais se montre toujours très bien assemblée compte tenu du prix. Son aspect basique permet une certaine solidité. Solidité suffisante pour le placer entre les mains des plus jeunes sans craindre un drame. 

Comme l’an dernier, l’iPad est par ailleurs compatible avec le Smart Keyboard (vendu séparément à 179 euros) et le stylet Apple Pencil de première génération (99 euros). De quoi en faire un compagnon de travail relativement efficace pour les étudiants ou les écoliers en quête d’une machine pratique en usage bureautique et multimédia basique.

 

On retrouve enfin les délices d’iPadOS 15, qui se montre cette année un peu plus agile en multitâche et plus au point sur les widgets. Il apporte aussi de grosses nouveautés sur FaceTime et ses échanges visio. Bien entendu, Apple compte toujours sur la convergence entre ses différents appareils. Utiliser l’iPad 9 sera encore plus pratique si vous avez d’autres produits Apple.

 

Une dalle IPS Retina toujours valable

L’écran de l’iPad 9 évolue par peu rapport à celui de l’iPad 8. On conserve donc une dalle IPS « Retina » 2K (2160 x 1620 pixels). À première vue cette dernière s’avère convaincante pour une tablette proposée à moins de 400 euros en prix de départ. Elle est lumineuse et les couleurs affichées sont vives. Sur une diagonale de 10,2 pouces, la densité de pixels atteint par ailleurs les 264 pixels par pouce. La finesse d’affichage est donc au rendez-vous.

Nous avons néanmoins dégainé notre sonde et le logiciel de mesures Calman Ultimate pour en savoir plus sur les données techniques de ce panneau LCD. On relève tout d’abord une luminance maximale de 458,8 nits. C’est un peu moins que ce que nous trouvions sur l’iPad 8 l’an passé (et c’est un peu moins que les 500 nits promis par Apple), mais cette valeur reste vraiment valable et permet effectivement un affichage très lumineux et parfaitement lisible.

 

La température des couleurs se limite par contre à 5767 kelvins, on est très en dessous des 6500 K recherchés. Les couleurs de l’écran sont donc trop chaudes, mais elles se montrent relativement fidèles, avec un DeltaE mesuré à 3,9. Idéalement, il devrait toutefois être égal ou inférieur à 3 pour rendre imperceptible l’écart entre les couleurs. Comme l’an dernier, le contraste est honnête sans plus, avec un ratio estimé à 1111:1 par nos outils.

La couverture des spectres colorimétriques sRGB et DCI-P3 se cantonne enfin à 94,5% et 71,9%, respectivement. Nous sommes sur des valeurs très proches de celles que nous trouvions sur l’iPad 8. On notera quand même que l’an dernier, Apple avait fait un peu plus attention à la calibration de son écran, notamment en termes de température des couleurs. Cela dit, on reste sur une expérience d’affichage très convaincante pour une tablette « abordable ».

 

L’A13 Bionic aux commandes

La force de l’iPad est de réutiliser à moindre coût les puces (encore très puissantes) des anciens iPhone. Cette année, Apple fait passer sa tablette entrée de gamme sur l’A13 Bionic utilisé il y a deux ans par les iPhone 11 et 11 Pro. Ce SoC, l’un des plus performants du marché mobile à son lancement, fait encore du très bon travail en 2021… même s’il arrive forcément un bon cran derrière la dernière puce A15 dans les benchmarks : 7549 points sur 3D Mark Wild Life, contre 9521 points sur le même logiciel pour l’iPad mini 6 et son processeur A15 Bionic flambant neuf.

 

 

Avec l’A13, on profite en tout cas d’une fluidité sans faille sur l’iPad 9. La tablette d’Apple se montre agile dans tous les contexte d’utilisation du quotidien et jongle à merveille d’une application à l’autre sans jamais souffrir face à nos interactions. Nous n’avons en outre pas eu à déplorer de chauffe trop marquée, même après de longues sessions passées sur des jeux en 3D gourmands comme Call of Duty Mobile. En gaming, l’A13 réussi à offrir un très bon framerate, tout en maintenant le niveau de détail à un niveau très satisfaisant. Là aussi, l’iPad 9 offre donc une expérience solide pour son prix.

La journée sans problème, voire un peu plus

Recourir à l’A13 Bionic permet aussi à Apple d’offrir une solide autonomie à son iPad 9. Son ancienne puce, gravée en 7 nm par TSMC, offre encore maintenant une efficacité énergétique respectable et cela s’en ressent à l’usage. Non seulement, l’iPad 9 chauffe très peu mais il est capable de tutoyer les 12 à 13 heures d’autonomie sur batterie en lecture vidéo sur Amazon Prime Video (avec la luminosité de l’écran à 100%). Nous sommes au-dessus de ce que l’iPad 8 proposait l’an passé, mais l’on reste par contre limité à une dizaine d’heures seulement dans le cadre d’une utilisation plus polyvalente, mêlant surf sur le net, vidéo et jeu.

 

L’iPad millésime 2021 est équipé d’une batterie de 32,4 Wh qui met par contre un temps fou à se recharger avec l’adaptateur 20W fourni : comptez trois grosses heures pour regagner les 100% d’autonomie. Apple n’est pas connu pour faire de gros efforts sur la recharge rapide (à part peut-être pour ses nouveaux MacBook Pro 14 et 16). La firme confirme ici sa réputation.

La photo a minima

La photo a minima. Difficile de mieux résumer ce que propose l’iPad 9 en la matière. L’ardoise embarque un capteur arrière de 8 Mpx ouvrant à ƒ/2,4 : c’est le même que l’an dernier. La différence entre les iPad 8 et 9 sur la photo est donc difficile à identifier… et nos observations restent fatalement les mêmes. L’iPad s’en sort honorablement mais sans jamais faire forte impression avec ses clichés. Dans de bonnes conditions de lumière le piqué est plutôt satisfaisant et les couleurs restent dans l’ensemble assez naturelles. En basse lumière tout est par contre beaucoup plus difficile. Le bruit numérique apparaît alors très vite à l’image et l’on perd nettement en détails.

 

En façade, Apple fait un effort en remplaçant la vieille caméra frontale 1,2 Mpx de l’iPad 8 par un module ultra grand-angle 12 Mpx ouvrant à ƒ/2,4. Le gain de qualité est au rendez-vous, sans pourtant s’avérer tonitruant.

 

 

 

L’iPad 9 face à la concurrence 

Pour un prix de départ fixé à 389 euros, Apple se positionne bien face à la concurrence. D’autant que cette année on passe à 64 Go de stockage par défaut (contre 32 Go auparavant). Il existe pourtant quelques alternatives intéressantes à ce nouvel iPad. 

 

Côté Android, nous pensons notamment à la Galaxy Tab A7 (2020) du coréen Samsung (proposée à un peu plus de 200 euros en version 32 Go). Sous Windows 11, la nouvelle Microsoft Surface Go (dès 439 euros, sans clavier) est aussi une solution à prendre en compte.

 

Conclusion

L’iPad est un paradoxe. Le design de la tablette la plus abordable d’Apple est complètement dépassé, et pourtant, elle est toujours aussi nécessaire sur le marché. Attractive et encore plus puissante grâce à l’A13 Bionic, elle gagne aussi en autonomie et conserve une bonne qualité d’affichage pour son prix… avec en prime un peu plus de stockage par défaut. À moins de 400 euros, il s’agit cette année encore d’une tablette convaincante — mais sous perfusion

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *