Tentative d’immolation d’une jeune fille à Villemomble : les élèves du lycée sous le choc – Le Parisien

Mardi matin, la pluie frappe le bitume du parvis du lycée Georges-Clemenceau de Villemomble (Seine-Saint-Denis), mais personne ne semble le remarquer. Seule une élève tremblote de froid. Entourée de plusieurs camarades, elle discute vivement avec deux membres des équipes mobiles de sécurité (EMS) de l’académie de Créteil (Val-de-Marne), dépêchés dans les établissements scolaires après chaque événement grave.

Les deux hommes tentent d’inciter les jeunes, réunis sur le trottoir depuis plusieurs heures à rentrer. « Vous voulez vraiment qu’on revienne là où elle est tombée ? Qu’on fasse comme si de rien n’était ? », lâche un adolescent en colère. À côté de lui, la jeune fille qui tremble a du mal à contenir ses larmes.

Une cellule médico-psychologique mise en place

Moins de 24 heures après la tentative de suicide de Madina, les lycéens de cet établissement, habituellement sans histoire, sont sous le choc. Leur camarade de classe, âgée de 18 ans, qu’ils décrivent comme « joyeuse mais discrète », a tenté de s’immoler par le feu au sein même du bâtiment, avant de se jeter d’une passerelle du 1er étage devant une trentaine de témoins.

« Les cours devaient reprendre à 10 heures, mais comment le lycée a-t-il pu penser qu’on aurait envie de revenir ? », s’émeut une adolescente, qui n’a pas voulu rentrer dans l’établissement où une cellule médico-psychologique a été installée dès lundi soir. En faire profiter les élèves qui pensent que ce n’est pas utile : c’est peut-être ce qui pêche avec ce type de dispositif. « À quoi bon aller voir une psychologue ? Elle ne va pas m’enlever les images de cette fille en feu de la tête », balaie un adolescent.

« On pensait qu’elle bluffait »

« On culpabilise, décrit une lycéenne. Elle avait créé exprès un compte sur le réseau social Snapchat pour annoncer qu’elle allait s’immoler, mais personne n’y a cru. On pensait qu’elle bluffait. » C’est sur ces réseaux justement que des élèves auraient partagé de « nombreuses rumeurs » après le drame, rapporte le rectorat de Créteil. Notamment qu’il s’agissait de la deuxième tentative de suicide de la jeune fille au sein de l’établissement.

Un bruit de couloir que tous les élèves avaient à la bouche ce mardi matin. « Comment personne n’a pu l’empêcher de recommencer ? », s’indignent plusieurs de ses camarades. Des « fake news » formellement démenties par le rectorat, qui a justement demandé aux enseignants de sensibiliser les lycéens à la vérification des informations dès ce mardi et dans les jours à venir. Les cours, qui ont finalement été suspendus mardi, devraient reprendre mercredi matin.

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