Tempête Gloria. Les Pyrénées-Orientales et l’Aude en alerte rouge inondation, plus de 1 500 évacuations – Ouest-France

Quelque 1 500 habitants ont été évacués, mercredi 22 janvier, dans les Pyrénées-Orientales et quelques dizaines dans l’Aude face aux débordements de deux fleuves à la suite de la tempête Gloria, qui frappe le sud de la France après avoir fait six morts en Espagne.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les deux points critiques se situaient autour des fleuves Agly (au nord de Perpignan) et Aude (sud de Carcassonne), placés en « alerte rouge inondation » peu après minuit.

« Les pluies, fluctuant en intensité, vont perdurer jusqu’à jeudi midi, affectant principalement une grande moité Est des deux départements, littoral compris. Les pluies vont s’intensifier en fin de nuit de mercredi à jeudi, ainsi que jeudi matin », précise Météo-France. 

Dans les deux départements, les transports scolaires ont été suspendus jeudi. Et les services de l’État demandent aux parents de ne pas amener leurs enfants à l’école, au collège et au lycée.

La situation est aggravée par la fonte de la neige récemment tombée, qui augmente le débit des cours d’eau, tandis que sur le littoral, la houle et les fortes vagues d’est à nord-est gênent l’écoulement des rivières.

Mercredi soir, Météo France a également placé en vigilance orange deux rivières de Haute-Garonne et d’Ariège.

« Ça va être compliqué »

À Claira, commune de 4 200 habitants près de Perpignan, l’une des six à avoir évacué une partie de sa population, Kevin Mazoyer, secrétaire général de la préfecture s’adresse au micro aux quelques dizaines de personnes ayant trouvé refuge dans la salle polyvalente.« Le niveau (de l’Agly) est monté à 7,20 m, le risque a augmenté, la consigne d’évacuation est plus stricte que jamais. Il va falloir passer la nuit ici, c’est contraignant pour vous je sais, mais indispensable pour vous protéger ».

Les secouristes s’activent pour installer des dizaines de lits de camp et offrir du thé et du café. Des enfants courent dans tous les sens et beaucoup de personnes âgées, le regard résigné, disent être surtout inquiètes pour leur maison.

Laure A., 39 ans, change la couche de son bébé sur une table en plastique où elle a pris place avec son fils de 4 ans et sa belle-fille de 13 ans. « Ça va être compliqué de passer la nuit ici avec les enfants mais je leur ai dit que ça allait être une expérience à part dans leur vie », lance-t-elle en souriant.

Dans la table à côté, Annie et Jean-Claude Rosa, deux retraités, ont emporté avec eux « les médicaments, le poste de radio, et les croquettes » de leur petit chien noir.

« C’est très angoissant »

« En 2013 déjà, la digue avait cassé, depuis, ils l’ont beaucoup renforcée, j’espère qu’elle va tenir, sinon… C’est très angoissant », affirme Annie, 74 ans.

Dans la Haute vallée de l’Aude, la montée des eaux « a entraîné des inondations de nombreuses habitations ainsi que des coupures de voies de circulation », notamment près de Limoux, selon Vigicrues.

À Limoux, une soixantaine de personnes s’apprêtaient mercredi soir à passer la nuit dans la salle d’un gymnase. Ils ont dû quitter à la hâte le lotissement de Flassian, au bord de l’Aude. Un buffet avec boissons et aliments a été dressé par la Croix-Rouge et les services municipaux.

Marie-Thérèse Dugrenier, une veuve de 73 ans, s’est allongée sur un lit de camp, entourée de ses deux chiens.

« Jamais vu ça »

« L’eau montait tellement vite, qu’il a fallu partir en quelques minutes. Je tremblais, Je n’étais pas bien. Ça a été un choc ». Elle se demande quand elle pourra retourner chez elle. « J’appréhende de rentrer, les dégâts et de devoir tout nettoyer », confie la Limouxine.

Non loin d’elle, George Lagarde attend sur son fauteuil roulant la visite d’un médecin. Cet homme de 80 ans doit être dialysé tous les deux jours et son prochain rendez-vous est pour jeudi. « On a vu monter l’eau à une vitesse qu’on ne s’imaginait pas. J’habite là depuis 30 ans et je n’avais jamais vu ça ».

L’Aude avait été frappée le 15 octobre 2018 par des inondations qui avaient tué 14 personnes, notamment à Trèbes (six morts), près de Carcassonne. Les trombes de pluie tombées en quelques heures – l’équivalent de trois mois de pluie – avaient laissé quelque 16 000 sinistrés et fait 200 millions d’euros de dégâts matériels.

Partager cet article L’eau dans les rues de Saint-Paul-de-Fenouillet, dans les Pyrénées-Orientales, ce mercredi 22 janvier 2020.

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