Taxe foncière dans le Sud-Ouest : quelle est l’évolution des taux dans votre commune depuis 10 ans ? – Sud Ouest
Par Olivier Saint-Faustin
INTERACTIF – Selon un baromètre dévoilé ce mardi par l’UNPI, la taxe foncière ne cesse d’augmenter depuis une dizaine d’années. L’immense majorité des villes du Sud-Ouest n’échappe pas à la règle
Lorsqu’ils reçoivent l’avis de taxe foncière, chaque année en septembre, les propriétaires immobiliers sont rarement agréablement surpris. Depuis des années, la douloureuse a pris la mauvaise habitude d’enfler à un rythme soutenu, et la tendance ne semble pas près de s’inverser.
Dans son 15e Observatoire national des taxes foncières, dévoilé ce mardi, l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) fait état d’une progression de cet impôt de 27,9 % dans le pays entre 2010 et 2020 (les données 2021 ne sont pas encore disponibles, NDLR), et de 11,4 % sur la période 2015-2020.
« Taxes satellites »
Comment s’expliquent ces hausses spectaculaires ? Le taux de la taxe foncière est fixé à la fois par l’État et les collectivités locales. À l’échelle nationale, les bases locatives ont augmenté de 6,1 % sur 5 ans, de 14,2 % en 10 ans. Les collectivités appliquent ensuite leurs taux à ces bases. La flambée observée ces dernières années est aussi liée à une multitude de « taxes satellites », comme la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (Teom) ou la taxe spéciale d’équipement (TSE). Enfin, avec la suppression progressive de la taxe d’habitation, la taxe foncière demeure l’un des derniers leviers fiscaux dont les collectivités disposent.
Dans notre région, l’augmentation a été quasi-générale. Dans les sept départements couverts par « Sud Ouest », c’est à Virsac (Gironde) que l’impôt foncier a le plus progressé entre 2010 et 2020, avec +95,4 % ! Néanmoins, il convient de relativiser ce chiffre, probablement dû à un rattrapage, le taux final restant bas, à 31,93 %. À l’inverse, seuls les habitants de deux communes ont profité d’une baisse, avec -6,5 % à Vensac (Gironde) et -0,2 % à Saint-Pierre-de-Clairac (Lot-et-Garonne). Sur la période 2015-2020, le constat est sensiblement plus réjouissant, 53 communes ayant réduit leur taxe foncière.
Inégalités entre villes
Dans les principales villes de la région, c’est à Libourne et Dax que l’impôt foncier a connu les augmentations les plus franches, avec respectivement +23,3 % et +25,2 % sur 2015-2020, et +43,1 % et +40,2 % sur 2010-2020. Les progressions les moins fortes sont à mettre au crédit d’Angoulême (+6,8% sur 2015-2020 et +11,4 % sur 2010-2020), de Bayonne (+6,1% et +13,9 %), de Pau (+8,7% et +15,2 %) et de La Rochelle (+4,8% et +16,5 %). Ailleurs, les hausses sont dans la moyenne : à Bordeaux (+8,6% et +25 %), Périgueux (+13,5% et 20,5 %), Mont-de-Marsan (+15,2% et +31,7 %) et Agen (+15% et +22,7 %).
Ces données sont toutefois à pondérer : à Périgueux, par exemple, l’augmentation est certes restée modérée, mais elle s’appliquait à des taux déjà hauts, si bien qu’en 2020, la taxe foncière y était la plus élevée des grandes villes du Sud-Ouest, avec 72,73 %. D’une ville à l’autre, les écarts peuvent ainsi être très conséquents : le taux 2020 était de 65,56 % à Marmande, 62,26 % à Angoulême, 61,31 % à Bergerac, 60,85 % à Agen et 54,83 % à La Rochelle. À l’opposé, il n’était que de 33,12 % à Bayonne, 39,44 % à Pau, 39,71 % à Mont-de-Marsan et 46,59 % à Bordeaux.