Tadej Pogacar remporte Liège-Bastogne-Liège devant Julian Alaphilippe et David Gaudu – L’Équipe.fr

Julian Alaphilippe ne sera pas le cinquième coureur, après Ferdi Kubler, Ric Van Looy, Eddy Merckx et Moreno Argentin, à s’imposer à Liège avec le maillot de champion du monde. Il ne sera pas non plus le successeur du dernier Français vainqueur de la Doyenne, Bernard Hinault, en 1980. Ce dimanche, Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) s’est fait doubler sur la ligne, encore une fois, par un coureur slovène.

En octobre dernier, Primoz Roglic avait jeté son vélo au moment où le Français de Quick Step (déclassé par la suite en raison d’un sprint irrégulier) levait les bras trop tôt ; cette fois, c’est le jeune vainqueur du Tour de France, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), 22 ans, gêné la saison dernière par le Français, qui a surgi au dernier moment pour battre Alaphilippe d’une demi-roue. Derrière eux, dans le coup toute la journée, David Gaudu (Groupama-FDJ) prenait la troisième place, à 24 ans.

Encore une fois, la côte de la Roche-aux-Faucons a pesé dans la décision finale et, malgré les tentatives précoces de l’équipe Ineos dans la côte des Forges où Richard Carapaz avait réussi à prendre une vingtaine de secondes d’avance, la victoire s’est jouée là, quand un groupe de cinq coureurs est sorti à la pédale, sous l’impulsion du Canadien Michael Woods (Israel Start-Up Nation).

Le bon coup, initié par Michael Woods, est parti dans la côte de la Roche-aux-Faucons. (B. Papon/L'Équipe)

Le bon coup, initié par Michael Woods, est parti dans la côte de la Roche-aux-Faucons. (B. Papon/L’Équipe)

Un casting quasiment rêvé avec Julian Alaphilippe et David Gaudu, Tadej Pogacar, et l’Espagnol Alejandro Valverde, quadruple vainqueur de l’épreuve qui fêtait ce dimanche ses 41 ans. Derrière eux, Primoz Roglic (Jumbo-Visma), en difficulté dans les gros pourcentages et serré de près par Hirschi et Formolo – les coéquipiers de Pogacar chez UAE-, Guillaume Martin (Cofidis), Maximilian Schachmann (Bora-Hansgrohe) et les Ineos étaient piégés et comptaient 25” de retard à une dizaine de kilomètres de l’arrivée. Un écart qu’ils n’allaient jamais réussir à combler.

Avant le final, la course avait été relativement tranquille pour les favoris. Un groupe de sept coureurs avait quitté le peloton dès le 1er kilomètre et compté jusqu’à dix minutes d’avance. Le peloton, mené à tour de rôle par Deceuninck-Quick Step, Jumbo-Visma et UAE, avait facilement contrôlé l’échappée, revenant petit à petit. Laurens Huys et Mathijs Paasschens (Bingoal), Aaron Van Poucke (Sport Vlaanderen), Loïc Vliegen et Lorenzo Rota (Intermarché-Wanty-Gobert), Tomasz Marzcinsky (Lotto-Soudal) et Sergei Chernetski (Gazprom) ne comptaient plus que 2’30” d’avance après l’ascension du col du Rosier, où la course avait commencé à se durcir sous l’impulsion des Lotto-Soudal.

Après plusieurs attaques, un trio composé de Mark Padun (Bahrein), Mark Donovan (DSM) et Harm Vanhoucke (Lotto) sortait derrière le groupe des échappés et profitait d’une accalmie dans le peloton emmené par Groupama-FDJ. Au sommet de la côte de Desnié, une nouveauté placée à cinquante kilomètres de l’arrivée, les sept hommes de tête avaient encore plus de 3′ d’avance sur les favoris et une minute sur les trois contre-attaquants.

Les Ineos ont tenté en vain

Dans les pentes du col de la Redoute, la course se durcissait. Les échappés n’étaient plus que quatre : Vliegen en tête, suivi de Huys, Marczynski et Rota, tandis qu’une cassure se formait dans le peloton, emmené à un rythme très élevé par l’équipe Ineos. L’énorme travail de Tao Geoghegan Hart mettait dans un premier temps Julian Alaphilippe et Marc Hirschi en difficulté mais la frayeur était de courte durée et avant la côte des Forges, le groupe des favoris comptait encore une quarantaine d’unités.

Dans l’ascension, les Ineos insistaient. Sans attendre la fameuse Roche-aux-Faucons, Richard Carapaz partait en éclaireur, couvert par Geoghegan Hart et Adam Yates, seulement suivis par Tadej Pogacar (UAE) et David Gaudu (Groupama-FDJ). Derrière eux, vent de face, les grands favoris Julian Alaphilippe, Primoz Roglic et Alejandro Valverde ne bronchaient pas et maintenaient l’écart à moins de 30 secondes avant d’attaquer la montée décisive où, encore une fois, tout s’est décanté.

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