Supercalculateur : Pékin lance un chantier d’ampleur pour sonder l’espace
Le silence éternel de ces espaces infinis n’effraie pas Pékin. Alors que la Chine souhaite s’imposer dans la course à l’espace qu’elle livre aux autres superpuissances mondiales, celle-ci entend bien miser sur le domaine des supercalculateurs pour asseoir sa domination. Pour ce faire, l’empire du Milieu va ainsi construire un centre de supercalculateurs d’une valeur de 3 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, dans l’objectif est d’analyser les données obtenues de l’espace.
Avec un investissement prévu de 20 milliards de yuans (3,1 milliards de dollars), ce centre de supercalcul fournira à compter de 2022 des services de big data pour les industries, et notamment dans le secteurs de l’aérospatial et de l’industrie maritime, indique la presse chinoise. Ce centre de supercalculateurs sera situé à Wengchang, dans le sud du pays, une ville portuaire qui accueillera bientôt le cinquième site de lancement de fusées du pays. Pour rappel, la Chine dispose actuellement de quatre sites de lancement – trois à l’intérieur des terres et un sur l’île méridionale de Hainan.
Au cours de la prochaine décennie, la Chine envisage des constellations massives de satellites commerciaux pouvant proposer des services allant de l’internet à haut débit pour les avions au suivi des cargaisons de charbon. La Chine a lancé 39 missions en 2020, dont une sonde non habitée vers Mars, et devrait connaître plus de 40 lancements cette année. Pékin pourrait lancer plus de 1 000 satellites en orbite terrestre basse dans les années à venir, dont la Longue Marche-5, sa plus grande fusée, capable de transporter 60 satellites à la fois, fait savoir un expert cité par la presse chinoise.
L’espace, un terrain de jeu choyé
La Chine est récemment apparue comme un acteur de premier plan sur le marché très concurrentiel des supercalculateurs. En 2019, le superordinateur Sunway TaihuLight, développé par le Centre National de Recherche en Génie Informatique et Technologie Parallèle (NRCPC) de Chine et installé au Centre National de Supercalcul de Wuxi, est devenu le premier supercalculateur chinois à intégrer le podium du Top 500 grâce à sa puissance de calcul de 93,0 pétaflops.
La même année, le Tianhe-2A (Voie lactée-2A) arrivait à la quatrième place du classement des supercalculateurs les plus puissants au monde. Il s’agit pour sa part d’un système mis au point par l’Université nationale chinoise de technologie de défense (NUDT). Il est déployé au National Supercomputer Center en Chine. Propulsé par des processeurs Intel Xeon et des accélérateurs Matrix-2000, celui-ci dispose d’une vitesse maximale de 61,4 pétaflops.
L’espace est un terrain de jeu pour les supercalculateurs, qui peuvent déployer toutes leurs capacités pour aider les chercheurs à faire de nouvelles découvertes majeures. Récemment, Microsoft et Hewlett Packard Enterprise (HPE) ont annoncé un partenariat conçu pour connecter Azure à l’ordinateur Spaceborne Computer-2 de HPE. Le HPE Spaceborne Computer-2 est conçu pour simuler les charges de calcul pendant les voyages dans l’espace via des applications à forte intensité de données. Il a été mis en orbite en février dernier, dans le cadre de la 15e mission de réapprovisionnement de la station spatiale Northrop Grumman (NG-15).