Stéphanie M., victime du tueur de Rambouillet, une « héroïne du quotidien » – Le Monde

Stéphanie M., 49 ans, a été tuée le 23 avril dans le sas d’entrée de l’hôtel de police de Rambouillet, où elle travaillait depuis près de trente ans.

La dernière publication de Christian Menneraud sur sa page Facebook tranche avec les photos et commentaires précédents, témoins d’une vie tranquille, rythmée par les barbecues en famille, les promenades le long du canal et les profiteroles au chocolat. Le vice-président de l’association Saint-Léger Western, dans les Yvelines, pousse un cri de désespoir. « L’horreur absolue » est venue percuter le quotidien de ces amateurs de country qui proposent « de danser en groupe » dans « une amicale ambiance ». « Notre Stéphanie, la présidente de Saint-Léger Western est la victime du commissariat de Rambouillet », écrit-il, avant de dénoncer la « barbarie » de cet acte. Notre association est en deuil (…) Steph, nous ne t’oublierons pas où que tu sois aujourd’hui ! »

Stéphanie M., 49 ans, était leur voisine, leur amie, leur camarade de danse. Vendredi 23 avril, aux alentours de 14 h 20, elle est devenue la victime de Jamel G., un ressortissant tunisien de 36 ans qui l’a poignardée à la gorge alors qu’elle entrait dans le sas d’entrée de l’hôtel de police de Rambouillet, où elle travaillait depuis près de trente ans. Comme chaque jour, elle avait profité de sa pause pour aller changer le disque de stationnement de sa voiture, garée dans la rue. Elle est morte sur place malgré l’intervention des secours. Quelques heures seulement avant de quitter les lieux pour une semaine de vacances.

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« Dans la police, il n’y a pas que les fonctionnaires de police »

Stéphanie M. habitait à une dizaine de kilomètres de là, à Saint-Léger-en-Yvelines, petit village paisible de 1 300 âmes. Mariée depuis plus de vingt ans à un boulanger de Thoiry, elle était la mère de deux filles, âgées de 13 ans et 18 ans. L’aînée travaille avec son père, la plus jeune est au collège.

René Tardiff, 55 ans, a du mal à réaliser. Cela faisait vingt-cinq ans qu’il travaillait avec Stéphanie M. au sein du commissariat de Rambouillet et cinq ans qu’il partageait son bureau. Ce vendredi, il avait pris son après-midi. En partant, à midi, il lui avait dit au revoir, tout sourire, pensant la retrouver dix jours plus tard, à son retour de vacances. Quand il a entendu parler du drame, pas une seconde il n’a imaginé qu’il s’agissait d’elle. « Les télés parlaient d’une fonctionnaire de police, alors j’ai pensé à une collègue de l’accueil en tenue, dit-il, la voix tremblante. Or, dans la police, il n’y a pas que les fonctionnaires de police, il y a nous aussi. »

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