Stanislas Guerini : « Xavier Bertrand a une obsession anti-Macron » – Le Monde

Stanislas Guerini, le 20 mai 2020 à l’Hôtel de Matignon.

Alors que la clôture des listes pour les élections régionales a lieu lundi 17 mai, le délégué général de La République en marche (LRM), Stanislas Guerini, lance l’offensive contre le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et contre le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

Que pensez-vous de l’accord en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) entre le président Les Républicains (LR) sortant, Renaud Muselier, et votre parti ?

Le bon sens régional a fini par l’emporter face aux oukases lancés par la direction de LR, qui a cherché à dicter sa loi depuis Paris.

Depuis le premier jour, je suis constant : j’ai dit que la majorité présidentielle pouvait travailler avec des présidents de région sortants, de gauche comme de droite, pour bâtir des projets régionaux et réussir, avec les régions, la relance du pays. C’est dans cet état d’esprit que nous avons répondu à Renaud Muselier, qui était d’accord pour mettre de côté les étiquettes politiques, dans une démarche de dépassement des clivages, en choisissant son pays plutôt que son parti. La majorité présidentielle le soutiendra donc dès le premier tour.

Renaud Muselier y était prêt, nous aussi. Mais pas LR, qui a montré le pire de la politique en cherchant à tout prix à faire barrage à cette alliance contre le RN. Face à cette attitude déplorable, Sophie Cluzel a considéré qu’il fallait être responsable pour deux, en se mettant volontairement de côté. Elle a démontré que, face au RN, elle serait toujours une solution et jamais un problème. Je salue son choix courageux.

Derrière la volonté affichée de faire barrage au RN, l’alliance avec M. Muselier n’a-t-elle pas été motivée par la volonté d’affaiblir LR pour 2022 ?

Les Républicains jouent aujourd’hui une politique de la terre brûlée. Ils préfèrent favoriser une victoire du RN plutôt que de soutenir le candidat qu’ils ont investi, au prétexte que celui-ci travaillerait avec la majorité. Et en même temps, ils nouent des alliances avec Nicolas Dupont-Aignan, des cadres du RN, sans que cela suscite le moindre débat chez eux… C’est politiquement mortifère, au rebours de l’histoire républicaine de la droite. Et c’est totalement irresponsable au moment où le pays a justement besoin de se rassembler.

Lire l’analyse : Le Sud, laboratoire d’une droite « macroncompatible »

Il existe bel et bien aujourd’hui deux droites irréconciliables. Quelle est la raison d’être d’un parti qui ne sait plus choisir entre l’extrême droite et les autres formations républicaines ? Dans ces élections régionales, nous sommes les seuls à chercher véritablement à bâtir des projets pour les territoires, nous ne jouons ni la primaire de notre formation, ni le premier tour de la présidentielle.

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